Un journal malien accuse un quotidien arabophone algérien de «racisme»

Le journal malien Mali Actu pense avoir détecté dans le reportage publié par un quotidien algérien sur le match Algérie-Mali à Bamako les relents d’un racisme algérien «réel» à l’égard des Subsahariens. Dans son édition de lundi, ce journal paraissant en français trouve choquant que des Algériens traitent les Maliens de «mendiants qui ne rêvent que d’une seule chose : venir en Algérie pour mendier et gagner 10 000 DA par jour» et de «porteurs de maladies infectieuses de toutes sortes». Partant d’un postulat par trop simpliste et réducteur, selon lequel «la presse est le reflet de la société d’un pays», l’auteur de l’article en tire une conclusion pour le moins irraisonnée : «La vérité, écrit le commentateur, est que la société algérienne est dans une bonne partie raciste.» Pour ce chroniqueur, «le racisme algérien pour nous Maliens n’est pas une surprise». Il en veut pour preuve les échos qui lui parviennent de ses compatriotes qui relatent qu’ils sont «quotidiennement lésés dans leurs droits d’humain, tout simplement parce qu’ils sont noirs». Ce qui est en revanche «plus choquant» pour ce journal, c’est que des «Unes puissent paraitre dans la presse algérienne sans que les autorités algériennes ne prennent aucune sanction contre ledit journal». L’auteur suggère qu’«il serait vraiment salutaire que le chef de la diplomatie algérienne ou tout au moins un officiel de ce pays condamne publiquement une telle publication et qu’il applique une sanction exemplaire à l’encontre de ce chiffon journalistique». «Ce sera une très belle manière, enchaînera-t-il, de témoigner de la solidarité du peuple algérien frère avec le nôtre. A défaut, une interpellation de l’ambassadeur de l’Algérie à Bamako par notre ministre des Affaires étrangères.» Faisant dans l’amalgame, l’auteur trouve choquant aussi «le comportement du citoyen lambda algérien qui ne condamne aucunement une telle pratique», en accusant «certains Algériens» de ruer vers de telles publications «au lieu de lire d’autres journaux locaux beaucoup plus objectifs et respectueux et de la déontologie journalistique et de l’intégrité humaine». L’auteur donne, à la fin de son article, libre cours à ses sentiments en qualifiant tous les «racistes» d’Algérie et de tout le Maghreb de moins que rien et de «pire que les chiens» et rappelle que leur comportement ne tient nullement de l’islam, religion dont le premier muezzin fut un homme de couleur, Bilal, tient-il à rappeler.
R. Mahmoudi
 

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