Rachida Dati au sujet de la torture durant la guerre de Libération : «Il faut arrêter le fantasme !»

Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement de Paris, femme politique française de mère algérienne et de père marocain, n’a pas trouvé mieux en réponse à une question sur la reconnaissance de la torture par la France durant la guerre de Libération nationale que de rétorquer : «Il faut arrêter les fantasmes !» Rachida Dati était interviewée par l’animateur Jean-Jacques Bourdin sur les récentes révélations à propos des pratiques de la torture par la CIA contre des détenus musulmans accusés de terrorisme. Lorsque l’animateur fait le lien avec la torture pratiquée pendant la guerre de Libération nationale en Algérie, par l’occupant français contre les moudjahidine et les populations civiles, Rachida Dati a bafouillé quelques mots en tentant d’éviter les questions à propos du devoir de la France quant à la reconnaissance des faits commis en son nom en Algérie, avant de lancer : «Il faut arrêter les fantasmes !» La France devrait-elle oui ou non reconnaître la torture pratiquée en Algérie ? A cette question du journaliste qui voulait savoir s’il y avait nécessité ou non de demander au nom de la France des excuses au peuple algérien, Rachida Dati a nié carrément l’existence de ces faits. C’est, du moins, ce que l’on peut comprendre par «fantasme», un mot déplacé qui concerne la revendication légitime des Algériens de voir les crimes commis de manière systématique et organisée reconnus par la France. La réponse de Rachida Dati est en fait un cinglant affront au peuple algérien. Elle est aussi à rapprocher clairement des positions du Front national de Marine Le Pen, dont le père s’est lui-même illustré par des faits de torture en Algérie. Une déclaration aussi tendancieuse de la part d’une ancienne ministre française ayant des origines maghrébines de surcroît a de quoi surprendre. Pourquoi cette sortie politique haineuse envers le peuple algérien et offensante pour la mémoire de nos martyrs et pour tous les Algériens qui ont subi des exactions innommables de la part des tortionnaires français durant la Révolution armée ? Il est vrai qu’en France, nier l’existence de la torture en Algérie ne conduit pas en prison, contrairement à la négation de l’Holocauste.
Meriem Sassi

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