Le SG du FLN Amar Saïdani empêché d’animer une conférence de presse à Tizi Ouzou

Le déplacement d’Amar Saïdani dans la wilaya de Tizi Ouzou ne s’est pas déroulé comme attendu par les organisateurs. Le secrétaire général contesté et controversé du FLN, parti à la conquête de cette région rebelle, n’a pas pu tenir la conférence de presse prévue à la fin de son meeting populaire animé à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, a-t-on appris d’une source locale. Amar Saïdani, qui s’est illustré ces dernières semaines par ses attaques acides contre l’opposition et ses menaces envers les médias libres, s’est en effet heurté à une foule compacte de citoyens qui lui ont tout simplement «intimé l’ordre de retourner chez lui» et de quitter cette «terre libre» de la Kabylie, a souligné notre source. Ses déclarations en faveur de l’officialisation de la langue amazighe ne lui ont pas permis de gagner la sympathie de la population de Tizi Ouzou, pourtant très sensible aux questions identitaires. Le SG du FLN a été donc contraint d’achever en queue de poisson sa tournée «électoraliste » à Tizi Ouzou et de rentrer à Alger dans la précipitation. Lors de son meeting, le SG du FLN a réitéré sa rhétorique habituelle sur l’opposition, qu’il a encore une fois accusée de vouloir renverser un «processus démocratique». Sa cible privilégiée : la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) qui réclame depuis quelques semaines l’application de l’article 88 de la Constitution relatif à la vacance du poste du président de la République et l’organisation d’une élection présidentielle anticipée. Pour Amar Saïdani, qui fait campagne tambour battant pour un 4e mandat en faveur de Bouteflika, une telle revendication est «une atteinte à la souveraineté du peuple» qui a, d’après lui, bien entendu «renouvelé sa pleine confiance en le président Bouteflika». Amar Saïdani accuse ainsi cette Coordination, qui regroupe des partis de l’opposition comme le RCD, le MSP, Ennahda, FJD et des personnalités nationales telles qu’Ahmed Benbitour, d’«appliquer un agenda venu de l’extérieur». Il faut dire que le SG du FLN, mis de plus en plus en difficulté en interne avec l’aggravation de la crise que vit le parti, a fortement exploité les rencontres d’informations faites par une délégation de l’Union européenne avec des partis politiques dont le FLN pour pointer d’un doigt accusateur l’«opposition» qui serait, selon lui, en «connivence» avec l’UE qui «cherche à s’immiscer dans les affaires internes de l’Algérie». Autrement dit, le SG du FLN a voulu jouer sur la fibre patriotique des Algériens en tentant ainsi de faire croire que ceux qui ne sont pas avec lui «ne sont donc pas nationalistes» et «travaillent contre les intérêts du pays». Ce qui passe visiblement mal chez les citoyens qui ne comprennent pas comment un homme qui réside à Paris donne des leçons de patriotisme.
Rafik Meddour

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