Manifestations contre le gaz de schiste : l’opposition solidaire

Les déclarations des partis politiques s’enchaînent concernant la décision du gouvernement de recourir à l’exploitation du gaz de schiste et en solidarité avec les manifestations qui se poursuivent pour exiger l’arrêt définitif du forage des puits à In Salah. Pour Ali Benflis, les événements de In Salah ne sont que la conséquence directe et logique de «pratiques et comportements qui ne prennent en ligne de compte ni les mises en garde de l’expertise nationale, ni les préoccupations et les inquiétudes exprimées par les citoyens». Pour Benflis, «ce sont précisément ces préoccupations et ces inquiétudes légitimes que le gouvernement aurait dû prévoir et (qu’)il aurait dû s’employer à prévenir en se mettant à l’écoute de nos concitoyens et en s’acquittant à leur égard de son devoir d’explication et de persuasion». Dans un communiqué parvenu à la rédaction, Ali Benflis estime de ce fait que «les événements de In Salah et de Tamanrasset reflètent donc une rupture dangereuse du dialogue social et de la nécessaire relation de confiance entre les gouvernants et les gouvernés», De son côté, le RCD confirme la suspension par le chef de daïra de la localité de In Salah «de l’exploitation des puits de gaz, objet du mécontentement des citoyens venus d’Adrar, de Ghardaïa et de toutes les communes de Tamanrasset où d’autres puits avaient été subrepticement lancés» après «la descente aux aurores, le jour d’El Mouloud des gendarmes», provoquant «un mort en la personne du jeune Mohamed El Noui, plusieurs blessés et des dizaines d’arrestations». Ce bilan tragique vient confirmer, selon le RCD, «l’impasse d’un système autiste». Pour dénoncer cette répression, rappelle le RCD, «un rassemblement et une grève unanimement observés par les commerçants et grossistes ont paralysé la région. Cette protestation légitime vient se greffer à une marginalisation chronique de populations d’autant plus exaspérées que leur région contribue massivement, par la richesse de son sous-sol, à financer les dépenses publiques du pays et les extravagances du pouvoir». Le RCD déclare, dans un communiqué reçu par la rédaction, condamner «avec la plus grande fermeté la répression qui s’abat sur les populations du Sud». Il avertit sur les périls qui pèsent sur la nation à cause d’une politique qui redistribue la richesse nationale en fonction des rapports de forces construits et entretenus par les clans au pouvoir. «La stratégie de répression-corruption a fait son temps. Seule une scène publique assainie et restituée à la transparence et l’arbitrage citoyen peut éviter le pire à la nation», ajoute encore le parti de Saïd Sadi. Pour sa part, Soufiane Djillali, président du parti Jil Jadid, estime, dans une déclaration recueillie par la rédaction d’Algeriepatriotique, que «nos concitoyens de In Salah viennent de nous donner une leçon de civisme et de sens des responsabilités. Leur mobilisation contre l'exploitation du gaz de schiste doit être saluée. Une conscience citoyenne se développe. Leur attachement à leur terre, leur région, le respect qu'ils portent à leur environnement est à saluer et à soutenir !» Le MSP dénonce aussi, dans un communiqué signé de son secrétaire chargé des questions politiques, l’attitude du gouvernement qui a fait fi de la consultation des Algériens pour lancer l’exploitation du gaz de schiste et annonce son soutien aux manifestants pour la défense des intérêts supérieurs de l'Algérie et les générations futures.
Meriem Sassi
 

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