Le gouvernement espagnol ordonne à la police de surveiller les émigrés algériens
Les autorités espagnoles auraient donné instruction à la police de surveiller les ressortissants algériens installés en terre ibérique suite aux attentats survenus il y a quelques jours en France. Selon des échos qui nous sont parvenus de compatriotes qui vivent dans le pays du roi Felipe, une circulaire appelle les policiers à épier les moindres faits et gestes des personnes de nationalité algérienne. Les Algériens sont offensés par une telle procédure inique qui les accuse d’office d’être de potentiels terroristes. Certains d’entre eux rappellent, à juste titre, que les auteurs des attaques contre le journal satirique Charlie Hebdo et une supérette casher en France ont la nationalité française et sont nés et ont grandi en France. Ces Algériens espèrent que les autorités algériennes vont réagir face à cette stigmatisation de leur communauté autour de laquelle s’est déjà resserré l’étau avec la crise économique. Quelque deux millions d’Algériens vivent en Espagne. Les gouvernements européens semblent céder à une certaine frange de leurs populations qui fait des étrangers, en général, et des musulmans, en particulier, des boucs émissaires après la détérioration de la situation économique et maintenant sécuritaire de leur pays. Le prétexte du terrorisme a donné des ailes aux sympathisants de l’extrême droite qui mobilisent de plus en plus, comme en Allemagne où 25 000 personnes ont occupé la rue pour dénoncer la soi-disant islamisation de la société. Les gouvernements font preuve d’un certain laxisme quand il s’agit d’attaques contre les lieux de culte musulmans. Les discours sur la nécessité de ne pas faire d’amalgame entre les musulmans et les intégristes fleurissent, mais, dans les faits, ce sont leurs auteurs qui les entretiennent par des actions ambiguës comme celle du gouvernement espagnol qui a ordonné à la police de surveiller les Algériens.
Rafik Meddour