Recrutements de complaisance à Air Algérie : le CCTA persiste et signe

Le Collectif contre la cherté des transports vers l’Algérie (CCTA) persiste et signe : Air Algérie a bel et bien embauché les enfants, les femmes, les neveux, les frères, les sœurs et les nièces de personnalités politiques algériennes. Ces employés, en poste à Paris notamment, perçoivent des salaires faramineux en euros et certains d’entre eux seraient âgés de plus de 65 ans. Ce collectif d’Algériens établis en France revient sur ce qui est qualifié par la presse algéroise de «scandale des postes complaisants» que la compagnie nationale aurait généreusement offerts à des enfants de hauts responsables de l’Etat. «Air Algérie dément et confirme en même temps avoir embauché les enfants, les femmes, les neveux, les frères, les sœurs, les nièces des personnalités politiques algériennes. Ces affirmations sont une insulte envers tout le peuple algérien et envers nos martyrs. C’est un mépris envers les millions de chômeurs algériens, surtout ceux du Sud qui réclament, eux aussi, l’égalité des droits et des chances sur le marché du travail», souligne le CCTA dans un communiqué transmis à notre rédaction. Une déclaration de ce même collectif, traitée par un confrère de la presse quotidienne francophone et ayant fait l’objet d’un article sorti le 26 janvier, a amené Air Algérie à réagir 24 heures après. «Les propos repris par votre journal sont totalement faux et infondés. (…) Tous tenons tout simplement à préciser que les employés énoncés dans la liste que vous avez publiée sont tous des Algériens, et qu’à ce titre, ils ont le droit de travailler à Air Algérie, entreprise algérienne, et la plupart ont été recrutés par la compagnie depuis de longues années», écrit Air Algérie en réaction à une liste faisant ressortir les coordonnées des membres d’une famille dont les uns occuperaient des postes «fort juteux» au sein des principaux services d’Air Algérie dans la capitale française. Cette réaction est aux yeux du CCTA un aveu «assumé» par le PDG de la compagnie, qui «veut faire croire», lit-on dans le communiqué, «que les 18 noms cités – et la liste est encore longue – ne sont qu’une coïncidence». «Les postes supérieurs qu’ils occupent, dès l’embauche, est aussi une coïncidence ? Qu’il nous fournisse alors les contrats d’embauche de chacune des personnes citées et sur lesquels figurent les dates exactes d’embauche», fulmine le CCTA. Et de poursuivre : «L’Algérie est une République démocratique, et par les propos que vous teniez (en allusion au «démenti» d’Air Algérie, ndlr), vous faites de notre pays un Etat dans lequel une caste privilégiée aurait un droit naturel et supérieur sur tout le reste de la population. Le collectif CCTA réclame la publication de la liste des salariés de la compagnie nationale Air Algérie en précisant leurs salaires et leurs diplômes, et en particulier ceux employés à l’étranger.» Et de conclure par un pressant appel au Premier ministre, l’exhortant à ouvrir une enquête sur les «emplois dorés» d’expatriés à Air Algérie, à Algérie Ferries, à l’Ecole algérienne à Paris, au Centre culturel algérien à Paris, et, entre autres, à la Mosquée de Paris.
Rafik Bahri
 

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