APN : le PT dénonce le «coup de force» de Ould Khelifa

Le Parti des travailleurs (PT) fustige le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Larbi Ould Khelifa, l’accusant d’avoir mis à mal cette institution, en acceptant de faire passer un projet de loi sans débat. Dans un communiqué du groupe parlementaire, le PT accuse ainsi Ould Khelifa d’avoir clairement violé le règlement intérieur de l’APN, notamment son article 55 et la loi organique fixant l’organisation du Parlement et ses relations de travail avec le gouvernement. Pour le PT, le fait d’avoir adopté, jeudi, le projet de loi sur la prévention du blanchiment d'argent et le financement du terrorisme sans qu’il soit débattu et examiné par les députés est une «ignominie» pour la Chambre basse, déjà frappée du sobriquet de «chambre d’enregistrement». Et cette formation de Louisa Hanoune fait porter toute la responsabilité de cette «dérive réglementaire» sur le dos du président de l’APN, qui a fait «un forcing» pour que ce projet de loi «au caractère urgent» passe «comme une lettre à la poste». Les parlementaires du PT dénoncent leur empêchement de s’exprimer en plénière sur un projet de loi d’une extrême importance, considérant que le but recherché est en réalité d’éviter tout débat sur une loi qui va constituer le fer de lance de la lutte contre le blanchiment d’argent en Algérie. Les parlementaires du PT ont rejeté ce projet de loi qui n’est pas passé par les circuits réglementaires de l’Assemblée. Un texte qui a été adopté à la majorité (FLN-RND) lors d'une séance plénière, présidée par Mohamed Larbi Ould Khelifa, jeudi dernier. Dans son intervention à l'issue de l'adoption du projet de loi, le ministre de la Justice, Tayeb Louh, a souligné que ce texte venait «renforcer l'arsenal juridique et l'adapter aux normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme». Il faut souligner que ce projet de loi a été fait dans la précipitation pour éviter à l’Algérie de tomber dans la liste noire du GAFI (Groupe d’actions financières) en charge de la lutte contre le blanchiment d’argent dans le monde. Ayant classé l’Algérie dans la liste grise en octobre dernier, le GAFI a donné jusqu’à février pour remettre à jour sa législation relative à la lutte contre le blanchiment d’argent, une pratique réputée et bien ancrée en Algérie.
Rafik Meddour
 

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