La SNVI veut recourir aux opérateurs nationaux

La Société nationale des véhicules industriels (SNVI) entend relancer le célèbre complexe de Rouiba, tombé en désuétude au milieu des années 1990. Résolue à se remettre sur pied face à une concurrence chinoise des plus déloyales, la SNVI a décidé de rénover ses installations de fonderie ainsi que son parc de machines-outils. Un avis d’appels d’offres national et international pour la présélection des entreprises est paru aujourd’hui lundi dans la presse publique. «Autant dire que l’ex-Sonacome n’a pas l’intention de se défaire de son titre d’opérateur historique dans le domaine de la fabrication de camions de petit et grands tonnages. Il est temps que cette entreprise publique, jadis un fleuron de l’industrie mécanique, reprenne sa place qui lui sied», selon une source proche du dossier. La même source n’omet pas de signaler que des instructions ont été formellement données aux responsables de VIR (Véhicules industriels de Rouiba, filiale de SNVI) afin d’avantager les opérateurs publics dans cet appel à présélection. «Il ne s’agit guère de complaisance, ni de patriotisme économique béat, mais pour la simple raison que l’Algérie dispose encore d’une technicité incontestable dans ce domaine», ajoute la source. Et de citer EN.PMO (Entreprise nationale de production de machines-outils) dont le siège est à Oued Hamimime, à El Khroub, près de Constantine, une société qui, au même titre de VIR, faisait partie de Sonacome. Pour ce qui de la partie «Forge», les responsables envisageraient d’engager une «grosse pointure» du secteur public. Faute de commandes de la part des institutions nationales et organismes publics, qui «ont tendance à préférer les camions de chez le concessionnaire étranger du coin», SNVI a longtemps suffoqué avant que des ministres en charge de l’Industrie, entre autres Amara Younès, n’aient pris une initiative salutaire. L’actuel ministre du Commerce avait dévoilé un plan de redressement de SNVI dans l’association notamment avec l’allemand Daimler pour la fabrication des camions et bus. L’entreprise publique, filiale de la défunte Sonacome, devrait également développer son segment pièces de rechange pour alimenter les futures usines de véhicules qui s’installeront dans le pays. Il faut savoir que de nombreux pays africains, gros clients de Sonacome dans les années 1980, expriment jusqu’à présent leur souhait de se doter en camions made in Algeria. Il faut rappeler que lors de sa visite officielle en Algérie, fin novembre 2011, l’ex-président malien Amadou Toumani tenait absolument à visiter le complexe de Rouiba, d’où il a annoncé «une nouvelle commande de véhicules utilitaires» de deux millions d’euros.
Rafik Bahri

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