Al-Jazeera reproche insidieusement à l’Algérie de ne pas avoir pris part à l’opération militaire au Yémen

Seul pays de la Ligue arabe à exprimer son refus de se soumettre au plan de guerre mis en œuvre par l’Arabie Saoudite contre le Yémen, l’Algérie commence à subir les critiques plus ou moins directes des pays du Golfe et de leurs alliés. C’est la chaîne qatarie Al-Jazeera – média aux méthodes éprouvées en matière d’intoxication – qui se charge, indirectement, de donner la réplique, en tentant de mettre en exergue l’attitude divergente des partis islamistes algériens sur cette question. Dans un compte-rendu diffusé sur son site internet, et intitulé «L’Algérie et l’opération Tempête décisive : entre refus officiel et division des partis», Al-Jazeera annonce d’entrée la couleur, en jugeant que la position officielle de l’Algérie sur l’intervention militaire conduite par Riyad «n’est partagée que par les partis proches du pouvoir», citant comme exemple de ces soutiens, pour mieux les minimiser, le cas d’une petite formation, le Front national algérien de Djamel Benabdesselam. Ainsi, pour l’auteur du compte-rendu, la position de l’Algérie a été accueillie par une vague de «critiques véhémentes de la part de nombreux partis et personnalités de l’opposition». La parole est donnée à Anouar Malek – un activiste très familier sur les plateaux d’Al-Jazeera – pour noircir l’image de l’Algérie et lancer même des avertissements. Ce journaliste au parcours douteux, et connu par ailleurs pour ses prises de position en faveur des islamistes du FIS, prévient que «cette décision de l’Algérie de s’opposer au consensus arabe aura des conséquences néfastes sur la place de l’Algérie sur les scènes arabe et internationale». Réagissant à la déclaration de Ramatane Lamamra sur l’intervention militaire lancée contre le Yémen, Anouar Malek se permet de lancer : «Dire que l’armée algérienne ne combat qu’à l’intérieur de ses frontières et que les Houthis doivent être partie prenante du dialogue politique au Yémen va à l’encontre du principe qui a toujours guidé l’Etat algérien, qui est d’appuyer la légitimité dans tous les pays.» Avant de lâcher, sans argumentation aucune : «C’est le rapprochement de l’Algérie avec l’Iran qui est à l’origine de cette non-position.» Se faisant le porte-voix zélé des pays du Golfe, l’activiste algérien conseille aux autorités algériennes de mener carrément «une guerre préventive» pour faire face au «plan expansionniste» de l’Iran qui, selon lui, «ambitionne d’ériger un empire qui va de Téhéran à Oran». Même son de cloche entendu chez un dirigeant du MSP, Farouk Tifour, chargé des affaires politiques et économiques, qui affiche un soutien aussi étrange à la coalition arabe contre le Yémen. Pour ce dirigeant islamiste, cette intervention militaire «est nécessaire pour assurer la stabilité et l’unité de ce pays, et le prémunir des contre-révolutions». Il se félicite de ce «sursaut arabe» pour protéger la légitimité et suggère à la Ligue arabe d’intervenir pour résoudre tous les autres conflits que connaît le monde arabe, «sans esprit sélectif», et recommande notamment de l’élargir à l’Egypte pour rétablir évidemment les Frères musulmans.
R. Mahmoudi
 

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