Tlemcen rend hommage à la moudjahida Jacqueline Guerroudj

C’est une belle et heureuse habitude qui nous permet de fêter un événement culturel et historique à la fois. L’association Ecolymet (*) invite ses adhérents ce samedi 28 mars 2015, au palais de la culture Abdelkrim-Dali, à Tlemcen, pour assister à un riche programme culturel consacré à la mémoire et en reconnaissance de l’engagement total dans le combat libérateur, émancipateur et sauveur de la condamnée à mort, pour que vive l’Algérie libre et indépendante, l’institutrice de la ville de Tlemcen Jacqueline Guerroudj. Ecolymet regroupe l’âme de la medersa de Tlemcen, l’école primaire supérieure (EPS), Dar El Hadith, du lycée Dr-Benzerdjeb et du collège de Slane, qui ont su donner de véritables doctes ayant un sens et une valeur d’usage et d’échange constructifs. Le Dr Abderrahim Mesli, président de l’Ecolymet, nous fait l’honneur pour cette journée du 28 mars 2015 de nous présenter un riche programme conduit sous la présidence de M. Hamza Mekaoui ; le professeur Mohamed Bekaddour nous remémorera dans un style historique, la vie de la combattante Jacqueline Guerroudj, qui a turbiné sans relâche pour l’indépendance de l’Algérie. Elle vient de nous quitter récemment (18/01/2015), elle a été inhumée au cimetière d’El-Alia, à Alger, elle avait 95 ans. Femme combattante, moudjahida, cette femme avait fait preuve d’engagements exceptionnels, par conséquent, elle fait partie intégrante de l’histoire algérienne. C’est une véritable Algérienne que chacun de nous devrait engranger dans sa mémoire via l’histoire de l’Algérie. Une «Algérienne de 1955», née à Rouen, en France, en 1919, de famille française, qui fit des études de droit et de philo. En 1942, elle a été internée par les nazis. Elle a atterri à Tlemcen en qualité d’institutrice à Chetouane (Negrier,) ensuite à Aïn Fezza, avant de rejoindre le Front en 1955. En 1951, elle épouse Abelkader Guerroudj dit Djillali, son collègue ; tous deux sont militants du Parti communiste algérien. Jacqueline militait au FLN en tant qu’agent de liaison dans les commandos de l’ALN. Elle est arrêtée et condamnée à mort en 1957, mais la chance lui sourit de nouveau pour échapper à cette lourde peine, à l’inverse de son compagnon de lutte Fernand Iveton. Le ministre français de la Justice de l’époque, François Mitterrand, et le président de la République française refuseront de le gracier après la demande introduite par ses avocats. Le 11 février 1957, au petit matin, il sera guillotiné en même temps que deux autres patriotes algériens. Fernand Iveton, Mohammed Ouennouri et Ahmed Lakhnèche avancent courageusement, tête haute, vers la guillotine. Les trois hommes s’embrassent et clament «vive l’Algérie libre». Après 1962, Jacqueline poursuit une carrière de bibliothécaire à la faculté d’Alger, elle avait cinq enfants. Beaucoup de Françaises sont devenues algériennes par militantisme, sous l’effet de la révolution de novembre 1954, une révolution qui a ébahi les peuples de cette planète et dont l’histoire gardera en stock indestructible sa pensée, son activité et son résultat. La journée de ce samedi dévoilera bien des secrets de cette grande militante, grande femme, grande révolutionnaire, qui a milité avec tant d’autres pour que l’Algérie soit libre et indépendante.
Mohamed Benallal
(*) Ecolymet : association des élèves de l’EPS, du collège de Slane, du lycée Benzerdjeb et des medersas de Tlemcen
 

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