Réunion des chefs des services secrets à Alger : un début timide dans la communication officielle

Dans une dépêche laconique, l’agence officielle APS a rendu compte, hier mercredi, de l’ouverture, à Alger, des travaux de la 7e réunion des chefs des services de renseignement de la région sahélo-saharienne (Niger, Nigeria, Tchad, Sénégal, Côte d'Ivoire, Guinée, Libye, Mali et Mauritanie), mais sans donner, toutefois, de précision sur la qualité et l’identité des responsables présents. La couverture se limite en fait à la cérémonie d’ouverture présidée par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, dont la présence à cet événement revêt un caractère purement diplomatique, en ce sens que la réunion concernait les pays impliqués dans la médiation algérienne qui organisait le même jour, à Alger, un nouveau round des pourparlers entre les parties en conflit au Mali. Car il est établi que les services de renseignement dans tous les pays du monde relèvent soit du ministère de la Défense, soit de celui de l’Intérieur, soit directement de la Présidence. Dans un deuxième compte-rendu, plus fourni et publié dans la même journée, l’APS a repris les déclarations du commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA), Smaïl Chergui. Celui-ci a fait un état des lieux détaillé de la situation sécuritaire et du terrorisme dans la région. Après cette couverture de l’agence officielle, aussi timide soit-elle, d’une rencontre publique regroupant des chefs de services de renseignement étrangers en Algérie, on se demande s’il s’agit du début d’une nouvelle tradition dans notre pays, où les services spéciaux ont toujours évité de sortir de l’ombre, ou si seulement la présence de diplomates à ces travaux qui aurait contraint les responsables des services à accepter d’être cités par un média officiel, sans toutefois se mettre sous les feux de la rampe, car il ne s’agit que d’une couverture sans image. Un véritable dilemme, sachant la nature de nos services, dont la doctrine est fondée sur le secret absolu et la non-apparition publique des responsables du DRS. Il est difficile, voire impossible, d’imaginer les médias rendre compte, demain, d’éventuelles déclarations du chef des services de renseignement algériens, par exemple, ou d’un de ses adjoints, lors des travaux de cette réunion régionale. Quand on voit que l’APS n’a évoqué explicitement la présence d’aucun de ces responsables, c’est bien la preuve que les choses n’ont pas encore changé.
R. Mahmoudi
 

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