Empêtré dans sa lutte contre le salafisme : Paris fait appel au grand mufti d’Egypte

Confronté à une montée effrayante de la «salafisation» d’une partie de la jeunesse, le gouvernement français cherche désespérément à se doter de garde-fous pour l’endiguer. Parallèlement au durcissement des dispositifs de surveillance (plan Vigipirate, loi sur le renseignement…), les autorités tentent de s’appuyer sur les différentes représentations religieuses et de les responsabiliser davantage sur les questions inhérentes à la formation religieuse et à la gestion des mosquées dont le contrôle échapperait de plus en plus aux associations traditionnelles. Ainsi, après avoir mobilisé la principale instance représentant ce qui est appelé l’islam de France, à savoir le Conseil français du culte musulman, dirigé par le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, suite aux attentats de Paris du 7 janvier dernier, le gouvernement Valls vient d’inviter le grand mufti d’Egypte, Shawki Allam, pour lancer tout un chantier de travail et d’échange en matière de lutte contre la radicalisation et de formation des imams. Selon un communiqué du Quai d’Orsay rendu public, le grand mufti égyptien a été reçu ce mercredi au ministère des Affaires étrangères et aura des entretiens avec les services du Premier ministre et du ministère de l’Intérieur ainsi qu’avec les groupes d’amitié France-Egypte de l’Assemblée nationale et du Sénat. «La France, indique le communiqué, entretient des relations anciennes et confiantes avec les autorités religieuses musulmanes égyptiennes et avec l’université d’Al-Azhar avec lesquelles elle échange, notamment en matière de lutte contre la radicalisation et de formation des imams. Annoncée par le Quai d’Orsay, cette visite a coïncidé avec l’annonce d’un attentat terroriste déjoué contre deux églises à Paris. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a attribué cette tentative à un jeune étudiant «franco-algérien» qui serait, d’après les dernières déclarations du parquet de Paris, en relation avec un «djihadiste» se trouvant en Syrie avec lequel il échangeait sur les modalités de préparation d'un attentat devant cibler «particulièrement» une église. Plus alarmiste, le Premier ministre, Manuel Valls, a qualifié la menace terroriste de «sans précédent dans le passé par sa nature et son ampleur», et estimé que «les terroristes ciblent la France pour nous diviser».
R. Mahmoudi
 

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