Désaccord sur la tenue du 10e congrès du FLN : la justice tranchera le 27 mai prochain

La Chambre administrative de Bir Mourad Raïs n’a pas rendu sa sentence, comme prévu aujourd’hui, sur la légalité ou pas de la tenue du 10e congrès du FLN, annoncé du 28 au 30 du mois en cours. Elle a renvoyé pour la deuxième fois consécutive sa décision au 27 mai, le jour même de la réunion du comité central. La chambre administrative a été saisie par un groupe de l’opposition à la direction actuelle incarnée par Amar Saïdani pour annuler l’autorisation accordée par les services de la wilaya d’Alger pour la tenue du 10e congrès à la Coupole Mohamed-Boudiaf. Le principal argument de ceux qui ont fait cette requête, c’est l’absence d’une préparation du congrès conforme aux statuts du FLN. Ils relèvent, entre autres, la non-implication du comité central dans les préparatifs. La mise en délibéré de la décision de la Chambre administrative ne semble pas freiner l’activité des frondeurs qui multiplient les actions sur le terrain et assurent une forte présence médiatique avec l’unification de leurs rangs et le retour tonitruant de l’ancien chef de file des redresseurs, à savoir Salah Goudjil, sénateur du tiers présidentiel qui a adressé une lettre au chef de l’Etat lui demandant de mettre fin à cette situation de crise. Ainsi, au fur et à mesure que la date annoncée pour la tenue du 10e congrès approche, la crise au FLN s’accentue et les pressions de l’opposition sur la direction actuelle montent d’un cran. Au sein de l’Assemblée nationale, c’est la déchirure totale. La majorité parlementaire de l’ex-parti unique vole en éclats. Les frondeurs au sein de cette auguste Assemblée sont passés à l’acte et ont créé un groupe parlementaire parallèle. Un acte beaucoup plus politique, puisque ce groupe ne sera pas reconnu officiellement, en ce sens que l’APN ne pourra pas autoriser deux groupes d’un même parti. Selon l’un des députés frondeurs, Mouad Bouchareb, ce groupe dit «politique» est composé de plus de 90 députés et la liste d’adhésion est encore ouverte. Les frondeurs considèrent que le FLN s’enlise dans la crise multidimensionnelle qu’il connaît depuis des mois. Ses militants, ses cadres et ses sympathisants en souffrent, et même l’opinion publique s’y intéresse et s’en inquiète, estiment-ils. Pour eux, il n’est pas question de «laisser Amar Saïdani détruire ce parti». Les luttes se poursuivent ainsi entre les deux camps. Et la justice tranchera le 27 mai prochain.
Fahim Amraoui
 

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