Rassemblement des contestataires du FLN à Hydra : «Non à la dérive totalitaire de Saïdani»

Près de 200 cadres du Front de libération nationale (FLN) se sont rassemblés aujourd’hui lundi devant le siège national du parti à Hydra pour dénoncer la «dérive totalitaire de la direction actuelle». Des députés, des sénateurs et des membres du comité central se sont déplacés pour exprimer leur colère contre la situation catastrophique dans laquelle se trouve le parti et réitéré leur refus de l’organisation du 10e congrès dans de telles conditions. Plusieurs cadres et militants, assure-t-on, n’ont pas pu accéder au siège, quadrillé par la police. Les principaux initiateurs de cette action de protestation, à savoir Abderrahmane Belayat, Salah Goudjil et Abdelkrim Abada, ne se sont pas déplacés. Mais plusieurs anciens ministres, à l’instar de Rachid Boukerzaza, Amar Tou et El-Hadi Khaldi, ont pris part à cette action de protestation. Le rassemblement a été organisé par le comité de crise mis en place pour sauver le FLN de la disparition. Un comité qui a été créé suite à l’unification des rangs des contestataires sous la houlette de Salah Goudjil et de Belayat. Les opposants à Amar Saïdani, qui est le secrétaire général le plus controversé au FLN, lui reprochent sa gestion en dehors du cadre réglementaire et ses décisions intempestives contraires aux statuts. Parmi elles, celle relative à la création de 70 nouvelles mouhafadhas en l’espace de quelques mois sans faire appel à la base. Pour eux, Amar Saïdani compte organiser avec ces mouhafadhas un «congrès sur mesure pour qu’il achève la mission pour laquelle il a été parachuté : détruire le FLN». Les contestataires, qui multiplient les réunions ces jours-ci, misent beaucoup sur la justice qui devra rendre ce mercredi sa décision relative à la demande d’invalidation de la tenue du congrès prévu les 28, 29 et 30 du mois courant. La montée au créneau de Salah Goudjil, fort de son poste de sénateur du tiers présidentiel, pour dénoncer les agissements de Saïdani qui portent préjudice au parti. M. Goudjil a averti que le parti s’enlise dans la crise multidimensionnelle qu’il connaît depuis des mois. Il a affirmé aussi dans une lettre adressée au président Bouteflika que «ses militants, ses cadres et ses sympathisants en souffrent et même l’opinion publique s’y intéresse et s’en inquiète». Pour Salah Goudjil, il est insupportable de voir que ceux qui dirigent actuellement le FLN, «après l’avoir squatté d’une manière flagrante en dépit d’un arrêt du Conseil d’Etat, ont l’air de ne pas s’en inquiéter et pratiquent la politique de la fuite en avant au point qu’ils ont décidé, contre toute attente, de tenir en quelques jours, au lieu de six à douze mois en temps normal, un congrès sur mesure qui rassemblerait plus de 5000 personnes venant de différents horizons et ce, dans le but de faire main basse sur le parti». Ces appels incessants ne semblent pas déranger Amar Saïdani qui ne recule devant rien.
Fahim Amraoui
 

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