Benflis : «La tragédie de Ghardaïa révèle la faillite du régime»

Lors de son discours d’ouverture du congrès régional de son parti, aujourd’hui jeudi à Ouargla, Ali Benflis a, contrairement à son habitude, évité de commenter l’actualité politique. Il a préféré axer son intervention sur les grandes questions qui préoccupent l’opinion publique dans cette région du pays, à savoir notamment les tensions sociales à Ouargla et In Salah et la crise qui perdure à Ghardaïa. D’entrée, Benflis a estimé que les populations du Sud «subissent un déni de leur citoyenneté et vivent les affres de la marginalisation et de l’exclusion ; leurs aspirations à une vie décente son ignorées, leurs droits politiques, économiques et sociaux sont bafoués». «Si la volonté politique existait, renchérit-il, si la citoyenneté était respectée dans tous ses attributs, si vos médiations politiques, économiques et sociales légitimes, représentatives et crédibles n’avaient pas été remplacées par des médiations clientélistes et rentières (…) Ghardaïa ne vivrait pas une crise qui a pris la dimension d’une tragédie nationale». S’étalant longuement sur la situation qui prévaut dans la vallée du M’zab, l’ex-chef de gouvernement martèlera : «Oui, ce que vit Ghardaïa est une tragédie pour la nation ; oui ce que vit Ghardaïa est une plaie ouverte sur le corps de la nation ; oui, le sang qui coule à Ghardaïa est une hémorragie dans le corps de toute la nation». S’en prenant au pouvoir, Benflis se lancera ensuite dans un véritable réquisitoire : «Face à cette tragédie, dit-il, le régime politique en place n’a pas trouvé mieux à faire que d’adopter la politique de l’autruche et il a enfoncé sa tête dans le sable pour ne plus entendre vos cris de détresse et vos appels à l’aide. Il a parié sur la banalisation d’une crise qui n’est pas une crise banale, conjoncturelle et passagère. Il a préféré miser sur le pourrissement en espérant qu’il conduise à l’essoufflement». Il considère que la tragédie de Ghardaïa est «l’un des révélateurs des faillites de ce régime politique». En guise de solutions aux problèmes aussi nombreux que lancinants qu’endurent les populations du Sud (chômage, gaz de schiste, marginalisation…), le fondateur du parti Talaiou El-Houriyet préconise l’ouverture du dialogue et l’écoute des citoyens. Abordant la question du gaz de schiste, Benflis dit craindre qu’avec cette ressource «nous ne soyons en train d’emprunter la même mauvaise voie et que nous nous apprêtions à faire le même mauvais usage de cette ressource non conventionnelle comme nous l’avons, malheureusement, fait avec les ressources énergétiques conventionnelles».
R. Mahmoudi

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