Le mea culpa tardif du va-t-en-guerre Donald Rumsfield : «L’invasion de l’Irak a été une erreur»

Douze ans après l’expédition qui a abouti à la destruction de l’Irak, l’ex-ministre de la Défense américain, Donald Rumsfield, connu pour avoir été, durant cette période, le porte-emblème des va-t-en guerre à Washington, se confesse et avoue son erreur et celle de son Président, George W. Bush, d’avoir envahi la Mésopotamie. Car, pour lui, l’Irak «n’était pas prêt pour la démocratie». Dans un entretien au magazine britannique Times, l’ex-faucon de la Maison-Blanche a trouvé la formule pour s’en dédouaner : «Je ne suis pas de ceux qui pensent que notre modèle particulier de démocratie est approprié pour les autres pays, à chaque moment de leur histoire». Avant de lâcher : «L'idée que nous puissions façonner une démocratie en Irak me semblait irréaliste». Pourtant, à cette époque, Donald Rumsfield s’était distingué par ses déclarations particulièrement zélées, affirmant que le renversement du «régime baathiste» de Bagdad était une nécessité pour, d’un côté, assurer la sécurité et la stabilité de la région – une fois débarrassée des armes de destruction massive – et, de l’autre, permettre «la diffusion de la démocratie» en imposant un pouvoir inféodé à Washington. Résultat : l’Irak baigne dans un chaos sans fin et, plus grave encore, le terrorisme international s’est dangereusement développé à partir de ce pays menacé de partition. L’émergence de l’Etat Islamique en Irak et en Syrie est une des conséquences directes de la destruction de l’Irak par l’armée américaine qui feint, aujourd’hui, de le combattre. Exprimant son scepticisme quant à la «justesse» de la lutte contre «l’islam radical», Rumsfield, faisant le même constat que le général John Allen, estime que cette lutte risque de s’étendre sur plusieurs décennies. Cet aveu d’un défenseur acharné de la guerre en Irak et en Afghanistan signe, en fait, l’échec de toute l’entreprise américaine dans la région du Moyen-Orient depuis le début. Il reste que Rumsfield et les autres promoteurs de cette guerre sont encore exempts de toute poursuite judiciaire pour leur responsabilité dans la mort de dizaines de milliers de personnes au cours de ces opérations militaires, menées, faut-il rappeler, sans mandat international.
R. Mahmoudi
 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.