Daniel-Youssof Leclercq : «Le qamis n’a jamais été considéré comme une tenue religieuse»

Daniel-Youssof Leclercq, citoyen français converti à l’islam, a estimé, dans une tribune parue dans la revue de l'Union des associations musulmanes de Seine-Saint-Denis (UAM), en France, qu’«appliquer des enseignements religieux sans se soucier de leur raison d’être et de leur finalité, c’est comme considérer les feux de signalisation routière comme de simples éclairages décoratifs». Pour lui, s’il est «louable de vouloir se conformer strictement aux enseignements du Prophète (QSSSL), le respect des préceptes (de l’islam, ndlr) n’est pas tributaire des moindres détails». Daniel-Youssof Leclercq explique que «si par conviction personnelle, certains jugent essentiel de s’astreindre à des broutilles, ils doivent se garder d’en faire étalage et de les imposer à ceux qui n’en voient pas la nécessité, de sorte à ne pas effaroucher outre mesure». S’adressant aux extrémistes religieux sans les citer, l’auteur de Soumission de plein gréappelle à être vigilant sur les «interprétations étriquées» ou les «dénaturations» qui auraient pu avoir lieu dans la transmission des récits (hadiths) rapportés par «les hommes qui ont vu les hommes qui ont vu les hommes qui ont entendu le Saint Prophète (QSSSL) il y a quatorze siècles», tandis que le Saint Coran «est la parole incontestable de Dieu». Daniel-Youssof Leclercq, qui refuse de s’«aventurer dans les méandres du mode d’emploi de l’islam», considère néanmoins qu’un «minimum de réflexion et de circonspection ne seront pas superflus avant de se conformer textuellement à certains us et coutumes». Il rappelle, par exemple, que «les qamis que portaient aussi les non-musulmans n’ont jamais été considérés par le Prophète (QSSSL) comme des tenues religieuses» et qu’«aucun enseignement islamique ne recommande de porter un couvre-chef au cours des offices de prière – contrairement à la kippa juive – alors que certains le pensent indispensable». Dénonçant, toujours sans les citer, les islamistes qui s’attardent sur les apparences physiques, Daniel-Youssof Leclercq indique qu’aucun châtiment «n’est reconnu pour de tels détails». Pour lui, «aucune évolution et aucun progrès n’auraient été possibles au sein du monde musulman depuis l’avènement de l’islam (…) sans ouverture d’esprit». Relevant une contradiction flagrante dans le comportement des extrémistes, ce musulman qui s’en prend aux «chauvins», non sans sarcasme, pointe ceux qui «ont vite compris et décrété que le mimétisme prophétique n’interdisait pas de voyager en voiture, en train ou en avion au lieu du cheval, du chameau ou du bourricot, d’utiliser un smartphone au lieu de dépêcher un coursier ou une arme à feu au lieu d'un arc et des flèches, etc.», mais qui «ont plus de mal à intégrer les costumes-cravates et autres pratiques qualifiées d’occidentales que les Macdo ou les KFC, le Coca ou le Pepsi, les Nike ou les Adidas, les iPhone ou les Samsung, les Lacoste ou les Ralph Lauren, etc.».
Karim Bouali
 

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