Le Cnes à la rescousse pour sauver l’économie nationale

La chute persistante des prix du pétrole semble de plus en plus  inquiéter au sommet de l’Etat. C’est ainsi que le Conseil national économique et social (Cnes), dirigé par Mohamed-Seghir Babbès, est appelé à regrouper un collège d’experts pour se pencher sur l’avenir et trouver le moyen de permettre à l’économie algérienne d’émerger dans un contexte de crise mondiale. Le Cnes tiendra en effet une table ronde le 20 septembre prochain autour d’un collège d’experts nationaux et internationaux qui se pencheront sur les prégnances économiques du nouvel «espace-monde» et le retournement du marché international des hydrocarbures. Il sera également question de l’impact sur l’économie nationale. «Le retournement spectaculaire du marché international des hydrocarbures, depuis septembre 2014, a fortement impacté les indicateurs fondamentaux de l’économie nationale (déficit budgétaire en hausse constante, réserve de changes en baisse, trend inflationniste avéré, etc.)», estime ainsi le Cnes selon lequel ces chocs ont démontré «la forte vulnérabilité de notre économie aux chocs exogènes, notamment ceux résultant des fluctuations des cours internationaux des hydrocarbures et des denrées alimentaires». Comme l’ont déjà relevé dans nombreux experts, cette vulnérabilité est, au surplus, fortement potentialisée du fait que la croissance économique a été, jusqu’à présent, essentiellement tirée par les dépenses publiques, elles-mêmes financées quasi exclusivement par les revenus pétroliers. Il s’agit donc d’un constat consensuel qui ne prête à aucune équivoque. Pour le Cnes, il est impératif de mettre en place des stratégies propres à renforcer la résilience de l’économie nationale, par une atténuation de son excessive dépendance aux hydrocarbures. Et c’est là où il y a divergences de vues entre experts. Le Cnes veut ainsi rapprocher les visions pour arriver à une stratégie plus au moins consensuelle susceptible de tirer d’affaire notre pays avant qu’il ne sombre dans une crise économique que certains spécialistes voient deux fois plus grave que celle des années 80. Le Cnes considère ainsi que les nombreuses décisions, mesures et dispositions prises par le gouvernement, en vue de juguler les effets de cette baisse des cours mondiaux des hydrocarbures, sont des «quick wins», autrement dit des mesures à effet immédiat et limité qui sont loin de constituer une solution pour allumer de nouveaux moteurs de croissance, diversifier l’économie et la rendre compétitive en l’arrimant aux chaînes de la valorisation régionale et internationale. Le Cnes débat ainsi de la manière d’aller vers «la durabilité des processus de croissance par l’organisation de transitions de type structurel, en même temps que veiller à une répartition équitable des fruits de cette croissance notamment par une politique pertinente des transferts sociaux». Cette institution consultative nationale qui relève de la présidence de la République estime qu’«emprunter les chemins critiques ardus des "futuribles gagnants" en prenant résolument appui sur la connaissance, le savoir et l’innovation, demeurent assurément les garants ultimes d’une émergence légitimement revendiquée par l’Algérie». Le Cnes assure que «cette table ronde des experts, élargie à un certain nombre d’experts et de spécialistes internationaux de renom, se veut délibérément ouverte sur toute la gamme des propositions «des uns et des autres», d’autant que le débat se déroule sur le terrain qui est le leur : celui de l’expert et du spécialiste dans les domaines de l’économie pétrolière, de l’économie du développement, de la finance internationale, de la planification stratégique, de la gouvernance économique, de la prospective et de l’anticipation, de la géostratégie, etc. La table ronde donnera lieu à des actes qui permettront d’élaborer un «manifeste plaidoyer pour l’émergence économique de l’Algérie».
Rafik Meddour
 

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