Les souscripteurs LPP menacent de sortir dans la rue

La sortie médiatique, mercredi sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, du directeur général de l’Entreprise nationale de la promotion immobilière (ENPI, publique) a soulevé un vent de colère au sein des nombreux souscripteurs au logement promotionnel public (LPP). En effet, la réaction du collectif des souscripteurs n’a pas tardé à venir. Il stigmatise les déclarations du DG de l’ENPI leur signifiant clairement qu’ils doivent rapidement s’acquitter de la deuxième tranche de paiement dont le montant a été relevé à un million de dinars au lieu des 500 000 DA prévus au lancement de cette formule dédiée à la classe moyenne. Pis encore, il leur annonce que le prix au mètre carré va également augmenter pour se rapprocher des tarifs pratiqués par les promoteurs privés. Pour le collectif des souscripteurs, il s’agit là d’une énième manœuvre visant à écarter les prétendants à ces logements. «Certes, les citoyens algériens de la classe moyenne étaient longtemps écartés de toute formule de logement de l’Etat et même avec cette formule vous venez de les écarter encore de plus belle avec vos nouvelles conditions qui ne reposent sur aucune assise juridique», dénonce ce collectif qui relève le manque de constance dans la position des responsables de l’ENPI. «Tantôt, vous parlez de loi sur la promotion immobilière qui vous oblige à entretenir les sites deux ans après leur livraison et vous confirmez autant que promoteur que vous êtes soumis à cette loi en l’occurrence la loi 11/04, mais d'un autre côté, vous bafouez ses articles principaux qui sont le mode de paiement, les avances et les paiements sur le plan légal, et si un promoteur privé avait géré un projet promotionnel de la sorte, il serait déjà en prison», souligne le collectif, très remonté contre cette décision de l’ENPI que rien ne peut justifier. «Que ça soit en vente sur plan ou sous contrat de réservation, le promoteur n'a pas droit d'encaisser un dinar sans avoir au préalable arrêté le prix définitif et signé un contrat de réservation ou de vente sur plan avec son client», précise le collectif qui refuse de se taire sur les droits des souscripteurs. «C’est un abus de confiance caractérisé, les souscripteurs ont fait confiance et versé la première tranche sans rien avoir en contrepartie. Ils ont cru aux déclarations du ministre de l’Habitat et à l'ex-DG de l'ENPI, invité dans une émission à la Radio nationale en date du 31/07/2015 et le MHU le 20/05/2015». «Pourquoi ce double langage ? Pourquoi aggraver la vulnérabilité des souscripteurs clients crédules à vos propos ?» s’interroge-t-il, avant de dire haut et fort «non» à cette démarche sur sa page Facebook. Le collectif n’écarte nullement la possibilité de recourir à la rue pour faire valoir les droits de ses membres qui sont près de 50 000. La tension monte dans un secteur qui peine à atteindre ses objectifs.
Rafik Meddour
 

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