La Grèce offre un pied-à-terre à l’armée de l’air israélienne : une menace pour l’Algérie ?

La recherche d’une issue à la crise économique dans son pays et le souci de rester au pouvoir, également, poussent le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, à accepter non seulement des compromissions qui paraissaient inconcevables pour un mouvement de gauche comme Syriza, dont il est le leader, mais aussi à se fourvoyer dans des situations contradictoires qui amènent les observateurs à s’interroger sur sa crédibilité. Dernièrement, en visite en Israël, Alexis Tsipras a évoqué la ville d’Al-Qods comme «capitale historique» de l’entité sioniste et dans la foulée, à Ramallah, il a réaffirmé au président palestinien, Mahmoud Abbas, «le soutien constant de la Grèce à la création d'un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967 avec pour capitale Al-Qods Est». Par la même occasion, il a invité le président palestinien à effectuer une visite à Athènes le 21 décembre, et annoncé que le Parlement grec tiendra une séance spéciale pour annoncer sa reconnaissance de l'Etat palestinien. Cela ne compense pas du tout la grosse dérive de Syriza – rapportée à l’époque par Marianne– concrétisée par la signature, à Tel-Aviv le 19 juillet dernier, d’un important accord militaire avec le gouvernement israélien de Netanyahou. Immédiatement après, le 3 août, toujours selon Marianne,«l’armée de l’air israélienne se félicitait d’un pittoresque «exercice d’entraînement», de «grande ampleur», s'étant déroulé fin juillet dans le ciel hellène. Onze jours durant, des hélicoptères de l’Etat hébreu ont ainsi «joyeusement bourdonné aux côtés des aéronefs grecs, dans le cadre d’une manœuvre conjointe de leurs aviations militaires». Cette information concerne directement la sécurité de l'Algérie. L'armée de l'air israélienne renforce sa présence en Grèce, un pays qui constitue désormais une menace sérieuse contre le nôtre et toute la région du Maghreb. Comment en est-on arrivé là ? Il faut savoir que Syriza ne peut pas gouverner seul. Il a pour allié circonstanciel un parti de droite dont le chef, Panagiotis Kammenos, ministre grec de la Défense, serait à l’initiative de cet accord bilatéral qui permet – pour la première fois, précisent les spécialistes – au personnel militaire israélien mobilisé le temps des exercices, d’être logé sur le sol grec. Un privilège accordé seulement aux soldats de la VIe flotte américaine qui dispose notamment d’une base navale dans la baie de Souda, en Crète, d’où avaient décollé, rappelle-t-on, les F-16 américains lors de la guerre d’agression contre la Libye, entre mars et octobre 2011. Le mystère autour de cet accord s’épaissit quand on apprend, comme l’a rappelé Marianne, que «le programme de Syriza, farouche soutien de la cause palestinienne, réclamait la fin des accords de coopération militaire entre la Grèce et Israël». Il est probable que le renforcement des liens militaires entre la Grèce et l’entité sioniste soit lié à «des conditions» qui auraient été imposées secrètement dans les accords conclus entre la République hellénique et l'Union européenne pour la sauver de la faillite, ou alors Athènes a tout bonnement passé un accord avec l'Etat hébreu moyennant paiement contre l'utilisation de son espace aérien et ses bases. Autre explication donnée par Marianne,géopolitique celle-là : «Les deux pays ont intérêt à consolider leurs liens pour contrebalancer l’influence de la Turquie dans la région, hostile à Israël, tandis que Tsipras aspire à réunifier Chypre.» Quoi qu'il en soit, l'Algérie est menacée.
Houari Achouri
 

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