Amar Saïdani, Mohamed Djemaï ou Baha-Eddine Tliba : qui sera le futur Premier ministre en 2016 ?

Doucement mais sûrement, le secrétaire général du FLN se rapproche du poste de Premier ministre qu’il brigue depuis la fin du troisième mandat et le lancement de la campagne électorale pour le quatrième. Les pièces du puzzle dessinent peu à peu l’image de la prochaine configuration du champ politique national. Les éléments qui le forment transparaissent au travers des derniers événements qui se sont bousculés ces derniers mois d’une façon inattendue. Amar Saïdani annonce un changement du gouvernement au plus tard pour le mois de janvier prochain, soit au lendemain de l’adoption de la nouvelle Constitution prévue pour la même période, à en croire le chef de file du FLN qui se présente, désormais, comme le porte-parole officieux du cercle présidentiel. Le processus de désignation d’Amar Saïdani ou d’un de ses proches collaborateurs à la tête du gouvernement, en remplacement du «technocrate» Abdelmalek Sellal, a, en fait, commencé lors du 10e congrès du FLN. Tous les membres du gouvernement, les présidents des institutions officielles et les responsables des associations «apolitiques» satellitaires avaient été, on s’en souvient, convoqués par la Présidence à la Coupole du 5-Juillet pour donner au secrétaire général contesté une caution d’envergure nationale, le tout appuyé par un message du président de la République félicitant le FLN et son premier responsable pour le congrès auquel il ne manqua pas de souhaiter «plein succès». Si Amar Saïdani n’a jamais cessé de revendiquer la majorité au sein de l’Exécutif, dans le prolongement naturel et logique de la position dominante de sa formation politique au sein du Parlement, il a dû, néanmoins, tempérer ses ardeurs et patienter jusqu’à ce que Bouteflika décide enfin de «libérer» la nouvelle mouture de la Constitution et lui permette, ainsi, de prétendre à nouveau à une fonction officielle au sommet de l’Etat. Si le secrétaire général du FLN ne briguait pas le poste de Premier ministre, celui-ci devrait revenir à un de ses fidèles lieutenants, Mohamed Djemaï ou Baha-Eddine Tliba qui s’illustrent, depuis quelque temps, par leurs apparitions publiques et leurs commentaires de l’actualité nationale, après des années de travail de coulisses et de tractations dans l’ombre jusqu’à accéder aux postes prestigieux de président de groupe parlementaire et de vice-président de l’APN. Ces deux affairistes s’estiment en droit de revendiquer, désormais, un poste de décision pour «service rendu». Face à ce qui se trame contre le pays, aucune force ne semble capable de mettre un terme à cette gigantesque imposture conduite par des décideurs politiques aventuriers dont le seul but semble se résumer à la préservation des intérêts acquis depuis le deal passé entre le président en exercice et les puissances de l’argent. En mettant le général Toufik à la retraite et en maintenant le chef d’état-major de l’ANP, le chef de l’Etat a ouvert la voie – forcé ? – à une amplification du rôle de ces dernières qui voient en Amar Saïdani l’homme par qui est venue l’«éviction» du très gênant chef du DRS, jusqu’à voir en lui le nouvel homme fort du système, bien qu’il n’en soit, en réalité, que le pantin que les véritables tenants du pouvoir manipulent derrière le rideau. En plus, donc, d’une crise économique et financière qui s’annonce rude pour les Algériens, 2016 leur réserve également de funestes surprises politiques.
Karim Bouali

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