Sellal et Ould Khelifa hués et empêchés de prendre part à l’enterrement de Hocine Aït Ahmed

Hocine Aït Ahmed a été enterré à côté de la tombe de sa mère dans son village natal, comme il l’a souhaité. L’enterrement de ce chef historique et le plus vieux opposant politique algérien a drainé beaucoup de monde, comme il fallait s’y attendre. Outre la population locale sortie massivement, des centaines de milliers de personnes sont venues des quatre coins d’Algérie pour rendre un dernier hommage à cette figure exceptionnelle, décédée le 23 décembre à Lausanne, à l’âge de 89 ans. Il y avait tellement de monde que le cortège funèbre a eu du mal à se frayer un chemin vers le cimetière. De nombreuses personnalités nationales et étrangères ont assisté à l’enterrement. De hauts responsables comme le président de l’APN, Larbi Ould-Khelifa, et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui ont fait le déplacement n’ont en revanche pas pu être présents au moment de l’enterrement. Hués et sifflés par des groupes de citoyens, ces responsables ont dû rebrousser chemin. La présence du Premier ministre était déjà mal acceptée par de nombreux militants politiques qui étaient sur les lieux. Le cortège funèbre, qui a démarré du siège national du Front des forces socialistes (FFS) à Alger à 7 h, est passé, comme le voulait le défunt, par la commune de Belouizdad, en hommage à son «ami» Mohamed Belouizdad du PPA, mort en 1952. Le cortège a traversé les Issers. Et tout au long de la route, le cortège a été accueilli par des foules humaines arborant l’emblème national. Après plusieurs heures, le cortège est arrivé à la commune d’Aït Yahia, daïra de Aïn El-Hammam où il a été accueilli par une «marée humaine» qui l’a accompagné à sa dernière demeure. Le défunt a été inhumé après la prière du vendredi. Sa dépouille est arrivée jeudi en fin d’après-midi à l’aéroport international d’Alger où tous les membres du gouvernement l’attendaient. Après la Fatiha, la dépouille a été transportée au siège national du FFS où de nombreuses personnalités nationales, civiles et militaires et des figures politiques étrangères étaient venues lui rendre un dernier hommage. Même l’ex-chef du Département du renseignement et de la sécurité s’est rendu au siège du FFS, très tard dans la nuit, dans la discrétion la plus totale, pour présenter de vive voix ses condoléances aux membres de la famille. Dès l’annonce de sa mort, Hocine Aït Ahmed a eu droit à un hommage unanime de tous les Algériens. Durant toute une semaine, le défunt occupait l’actualité politique nationale. Figure historique du nationalisme algérien, l'un des pionniers du front pour une diplomatie de libération et initiateur de l’opposition après l’indépendance, Hocine Aït Ahmed fut sans conteste l’homme au combat pluriel.
Sonia Baker
 

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