Le Pr Mebtoul interpelle les autorités : pourquoi le même volume des réserves d’or qu’en 2009 ?

Selon le rapport du Conseil mondial de l’or pour 2016, les réserves algériennes en or stagnent depuis 2009. Les réserves algériennes sont évaluées à fin 2015 à 173,6 tonnes, a précisé l’expert international Abderrahmane Mebtoub dans une contribution adressée à Algeriepatriotique. Par cette quantité d’or stockée, l’Algérie occupe le 25e rang mondial et le 3e au sein des pays arabes après l’Arabie Saoudite (322,9 tonnes) et le Liban (286,8 tonnes). Au-delà de la place qu’elle occupe dans ce classement mondial, l’Algérie détient les mêmes réserves qu’en 2009. Pourquoi donc ces réserves d’or n’ont-elles pas bougé depuis cette date ? C’est la question que se pose le professeur Mebtoul qui précise que la dépréciation d’environ de 30% de l’or entre 2009 et 2015 a fait perdre plus de 2,5 milliards de dollars de sa valeur monétaire au stock algérien d’or. Les Algériens doivent ainsi savoir la raison de cette stagnation, surtout que des mines d’or sont en exploitation depuis des années par des multinationales au Sud algérien. «Face à ces données récentes, l’opinion algérienne a besoin d’être éclairée sur la situation pour le moins paradoxale du stock de réserves algériennes d’or, qui n’a pas bougé depuis 2009, alors que l’Algérie s’est lancée dans l’exploitation d’un gisement d’or à Amessmessa et annoncé une production importante», a relevé le professeur Mebtoul pour lequel «les stocks d’or auraient dû augmenter suite au lancement de la production dans les gisements aurifères du sud du pays». Le gouverneur de la Banque centrale d’Algérie est ainsi vivement interpellé. Il est appelé à fournir les explications nécessaires de cette situation paradoxale et informer les Algériens sur le sort de l’or extrait dans les mines du sud. Le professeur Mebtoul s’est demandé si l’exploitation de la mine d’or au sud du pays a réellement produit. Car la stagnation des réserves est de nature à contredire «les déclarations des différents ministres de l’Energie qui se sont succédé de 2009 à 2015 pour annoncer officiellement devant les caméras de la télévision algérienne officielle et à l’APS une production importante». L’expert international cite même une déclaration du directeur général de l’Entreprise d’exploitation des mines d’or (Enor) faite le 30 janvier 2010 selon laquelle «le gisement d’Amessmessa, situé à 460 km à l’ouest de Tamanrasset, va bénéficier d’un plan de développement avec pour objectif de hausser graduellement sa production aurifère à trois tonnes d’or annuellement». La production de l’Enor de 2009 à 2010 a été de 848 kg. Le marché local a consommé 208 kg. Où est donc passé le reste de cette production ? A-t-elle fait l’objet d’exportation ? Une question à laquelle doivent répondre les responsables du secteur.
Sonia Baker

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