Rome réfute les conclusions égyptiennes sur le meurtre d’un ressortissant italien

L'Italie a rejeté les déclarations des autorités égyptiennes, qui affirmaient avoir identifié les meurtriers de l'étudiant italien Giulio Regeni, et a dit qu'elle poursuivrait sa propre enquête sur cet assassinat, rapportent samedi des médias. Le ministère égyptien de l'Intérieur a annoncé jeudi qu'un sac et un passeport appartenant à Giulio Regeni, assassiné en Egypte, avaient été retrouvés dans les affaires d'une bande de malfaiteurs se faisant passer pour des policiers. Tous ont été tués dans une fusillade avec les forces de sécurité égyptiennes. La version n'a pas convaincu la justice italienne. « L'Italie insiste: nous voulons la vérité» , a réagi vendredi le ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, sur son compte Twitter. Le procureur général de Rome a dit que l'enquête se poursuivrait. Les preuves partagées avec les enquêteurs italiens détachés au Caire « ne sont pas adéquates pour clarifier les circonstances de la mort de Giulio Regeni et pour identifier les responsables de l'homicide» , a-t-il dit. Giuseppe Pignatone a appelé les enquêteurs égyptiens à fournir à leurs sept homologues italiens, au Caire depuis près de deux mois, les preuves demandées. De son côté, le président de la commission parlementaire supervisant les services secrets, a affirmé qu'il ne croyait « pas du tout» à la version des autorités égyptiennes. « La vérité embellie par les Egyptiens démontre un manque total de respect pour l'Italie et constitue une offense supplémentaire à la mémoire de Regeni» , a-t-il dénoncé. Cités par le journal La Reppublica, les parents de l'étudiant se sont dits quant à eux « blessés, amers, face à la dernière tentative des autorités égyptiennes pour faire dévier (l'enquête) sur le meurtre barbare de notre fils, Giulio» . L'étudiant italien de l'université de Cambridge a disparu le 25 janvier, et son corps torturé a été retrouvé dans un fossé le 3 février. Il menait des recherches sur l'émergence de syndicats indépendants dans le pays et avait écrit des articles critiques du pouvoir en place. Des ONG ont accusé les services de sécurité d'être impliqués dans le meurtre du jeune homme de 28 ans.

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