Zekri dénonce les propos «stigmatisants» d’une ministre française
L'Observatoire contre l'islamophobie au Conseil français du culte musulman (CFCM) a jugé mercredi «stigmatisants» les propos de la ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, qui a fait un parallèle entre les femmes choisissant de porter des vêtements islamiques et des «nègres» favorables à l'esclavage. «Je dénonce avec force ces propos qui stigmatisent les femmes musulmanes», a déclaré à l'AFP Abdallah Zekri, président de l'Observatoire national contre l'islamophobie et secrétaire général du CFCM, l'instance représentative du culte musulman auprès de l'Etat. Sur RMC et BFMTV, Laurence Rossignol avait dénoncé, mercredi matin, le développement par certaines marques et enseignes de distribution de vêtements adaptés aux traditions musulmanes comme le «burkini» (maillot de bain intégral) ou le hijab (foulard encadrant le visage sans le dissimuler). Alors que le journaliste lui faisait remarquer que certaines femmes «choisissent» de porter ces vêtements, la ministre a répondu : «Mais bien sûr. Il y a des femmes qui choisissent, il y avait des nègres afr…, des nègres américains qui étaient pour l'esclavage.» «Qu'elle commence par respecter la laïcité ! Est-ce qu'un ministre a le droit de s'ingérer dans la manière dont une femme souhaite s'habiller, dans la mesure où elle respecte les lois de la République et qu'elle ne cache pas son visage ?» a demandé Abdallah Zekri. «Est-ce que la France n'a pas d'autre souci alors qu'elle combat le terrorisme que de stigmatiser les femmes musulmanes ? Y en a ras-le-bol !» s'est emporté le responsable du CFCM, qui estime aussi qu'«employer le mot “nègre”, pour une ministre, ça la fout mal». Selon Abdallah Zekri, Laurence Rossignol se comporte comme si elle était «là pour aider les recruteurs de Daech (l'organisation jihadiste Etat islamique, Ndlr), en faisant des déclarations pareilles». «J'aimerais bien que Madame la Ministre s'exprime quand des princesses saoudiennes viennent habillées au top de la mode islamique sur les Champs-Elysées, a encore ironisé le délégué de la Grande Mosquée de Paris à l'agence de presse française AFP.
R. I.