Développement ou jeu diabolique ?

Par Ahcène Moussi – Que les droits de l'Homme soient saisis, pour non-assistance à personne en danger et pays en otage. Dans la quasi-totalité des pays du monde, on respecte les personnes âgées, on s'occupe d'elles, on les soulage, on les aide dans les gestes quotidiens comme se laver, manger, etc. On les assure de la disponibilité de l'Etat et on les rassure par la présence des institutions et des familles à leurs côtés. Dans la quasi-totalité des pays du monde, on s'inquiète de son peuple, on l'implique dans tout ce qui conditionne son avenir et on lui demande ce qu'il pense, au lieu et avant d'entreprendre des choses à sa place, sans le consulter. Dans la quasi-totalité des pays du monde, on soigne la personne malade, peu importe qui elle est ou la gravité de son mal. On répond d'abord à ses besoins de base, on les prend en charge et on la met à l'aise, en tant que citoyenne à part entière. Dans la quasi-totalité des pays du monde, des progrès importants sont accomplis dans tous les domaines, et médical surtout. Ils ont des hôpitaux à même de soigner leurs malades, peu importe le rang du patient, ministre, directeur, maçon ou chômeur. Ces pays sont parvenus aujourd'hui à prolonger la vie et à retarder la mort. Dans la quasi-totalité des pays du monde, une personne atteinte d'une maladie incurable a la possibilité d'exprimer le désir de se voir épargner une longue agonie par une meilleure compréhension des moyens par lesquels la technologie médicale et la médecine en général parviennent à prolonger la vie et à influer sur sa fin. Dans la quasi-totalité des pays du monde, des débats ayant rapport avec le vivre ensemble, la technologie, les progrès de la science et de la médecine se tiennent presque quotidiennement, y compris ceux inhérents à cette épineuse question relative au passage de la vie à la mort. Dans la quasi-totalité des pays du monde, il y a cette liberté d'expression et de manifestation. On respecte le citoyen, on le sécurise et on demeure à son service. En Algérie, on aime le pouvoir, les mensonges, le repos et l'argent. On aime sa propre personne et on aime la vie. Pour tout le reste, on est totalement indifférent ; on s'en fout éperdument. On ne pense même plus aux intérêts de la nation et encore moins à son peuple. Je parle de «on», tout en faisant allusion à ces détenteurs de toutes les clefs de nos trésors, tous ceux qui se sucrent, sur le dos du peuple, en «versant et déversant» notre pétrole et notre gaz. Je parle de «on» tout en faisant allusion à tous ceux qui ont l'habitude d'utiliser cette formule de «Sésame ouvre-toi» si chère à Ali Baba ; n'importe où ils se trouvent en Algérie. Je fais allusion à ces maîtres des lieux, ceux-là qui occupent tout l'espace Algérie, mais qui ne s'occupent pratiquement de rien. Je fais allusion aussi à ceux qui sont derrière les rideaux de cette rencontre au sommet «Alger-Paris». Dans ce cadre précis, je suis comme l'ensemble de mes compatriotes, en quête de réponses à ce jeu diabolique, que nous ne sommes pas parvenus à comprendre. Nous nous demandons : qui est responsable et pourquoi ? Les membres du cabinet, dites-vous ? Ou encore, d'autres forces occultes, bien étoffées et bien camouflées en même temps ? En tout cas, personnellement, j'ai beau calculer, j'ai beau fait travailler mes méninges, je n'ai toujours pas la moindre piste à résoudre l'énigme «Vallsellal». Il semblerait que cela passerait par résoudre d'abord l'équation de qui dirige l'Algérie, sachant qu'on est passé du temps du «qui tue qui» au temps de «qui dirige qui et quoi». En attendant les réponses à toutes ces questions, il est peut-être urgent d'aller porter plainte à l'adresse de la ligue des droits de l'Homme. Je dois dire que mon président me manque, comme il manque aussi à tous les Algériens. Nous ne l'avons pas vu, depuis maintenant plus de trois années. Il est souvent en convalescence et son état de santé est grave, disent les uns. Il est en super-forme et en état de faire même du footing, disent les autres. Il y a cependant, cette troisième catégorie de personnes qui parle d'une prise d'otage. Qui croire alors ? J'ai enfin pris tout le monde de court, puisque j'ai obtenu la réponse à ma question. Comme tous les Algériens, j'ai bien vu cette photo, ce «tweet» du Premier ministre français, lors de sa dernière visite à Alger. Elle est révélatrice d'un état gravissime de notre président. C’est une image qui visualise, à elle seule, un président très affaibli et en conscience minimale. C'est irréversible, elle augure, sans nul doute, des signes très inquiétants quant aux chances de voir le Président tenir jusqu'à la fin de son quatrième mandat. Le plus dur est encore à venir, puisque ni le peuple ni les détenteurs du pouvoir ne sont préparés à un éventuel scénario-surprise. Au-delà de ce modeste cours sur les malades et le progrès, au-delà de cette image ahurissante et de ce constat sur l'état de santé du Président et au-delà des inquiétudes et de toutes ces gesticulations des divers clans, de la presse, de l'opposition et de la population, il y a aussi deux questions pertinentes, auxquelles tous les Algériens attendent des réponses :
1. Pourquoi M. Valls a-t-il volontairement laissé s'échapper cette photo, à destination des réseaux sociaux ?
2. Pourquoi le «clan», ces faiseurs de décisions, a-t-il osé cette dérive inappropriée et inopportune, ce maudit scénario qui consiste à présenter le Président au-devant de la scène, sachant pertinemment que ce dernier est dépourvu de ses forces physiques et morales ? En plus de porter un grave préjudice à l'homme.
En tout cas, les Algériens ne pardonneront jamais à tous ceux-là qui ont voulu telles démarches, qui ne font, en fait, que de présenter l'Algérie, aux yeux du monde, sous l'angle d'une république bananière. Personnellement, je dirai à tous ceux-là qui n'arrêtent pas de démanteler l'Algérie que votre temps est révolu. Nous autres Algériens, avons enfin tout compris et sommes surtout suffisamment intelligents pour vous contrecarrer rapidement et remettre le puzzle à sa place.
Elisabeth Kubler-Ross a dit : «La vie est un défi, pas une tragédie.»
Moi je la compléterai, en disant : l'Algérie est un espoir, pas un enfer.
A. M.
Président de la Mouvance migratoire Ô Canada

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