La police évacue par la force le sit-in des enseignants contractuels protestataires à Boudouaou

C’était prévisible. Les enseignants contractuels qui observaient un sit-in dans la localité de Boudouaou, à l’est d’Alger, ont fini par être évacués de force par les services d’ordre, très tôt ce lundi matin. La position intransigeante de la ministre de l’Education, Nouria Benghebrit, suivie par les récentes déclarations du ministre de l’Intérieur, puis celle, avant-hier, du Premier ministre, préludait à une intervention musclée contre les enseignants contractuels qui refusent de participer au concours national pour leur recrutement définitif. Ces enseignants qui demandent leur intégration depuis plusieurs années avaient entamé une marche depuis Béjaïa jusqu’à Alger, avant d’être stoppés par les forces de l’ordre à Boudouaou, à une trentaine de kilomètres à l’est d’Alger, où ils observaient un sit-in depuis plusieurs jours. Les contractuels avaient alors entamé une grève de la faim, avant d’en être dissuadés par des représentants des syndicats de l’éducation qui ont décidé de servir de relais entre eux et la tutelle pour mener des négociations. Mais c’était peine perdue. La ministre de l’Education ayant refusé tout compromis, exigeant que ces enseignants qui ont été recrutés par ses services mais ne bénéficient pas du statut de permanents passent le concours national au même titre que les nouveaux diplômés, dans le cadre de la création de 38 000 postes d’emploi dans le secteur de l’éducation. Nouria Benghebrit a été jusqu’à accuser ces contractuels d’avoir été «employés par piston». De son côté, le ministre de l’Intérieur avait mis en garde les enseignants protestataires que l’Etat allait devoir recourir à la force publique s’ils ne se dispersaient pas et persistaient à occuper la rue. A partir de Constantine, Abdelmalek Sellal a porté l’estocade en soutenant sa ministre contre ces enseignants qui arguent de leur droit à être maintenus et confirmés dans leur fonction, vu les années d’expérience acquise dans le métier. Le Premier ministre a opposé un niet catégorique à la revendication de ces contractuels. Ce matin, le gouvernement a mis ses menaces à exécution, après plusieurs jours de tergiversation. La réaction des syndicats ne s’est pas fait attendre, puisqu’ils dénoncent en chœur ce passage à l’acte après avoir organisé une journée de grève en solidarité avec leurs collègues. Vont-ils compromettre les examens de fin d’année en annonçant une grève générale suite à ce qu’ils considèrent comme une atteinte à l’honneur de la corporation ? Nous le saurons très bientôt.
Karim Bouali
 

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