L’homme d’affaires Issad Rebrab : «Ce pouvoir doit partir car il conduit l’Algérie à sa perte»

Le patron de Cevital n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour décrire le pouvoir actuel qu’il accuse de «régionalisme». Pour le richissime homme d’affaires, les tenants du régime «ont peur», car ils craignent que «si Issad Rebrab continue encore à progresser, il risque demain de prendre le pouvoir». L’homme qui se dit prêt à se battre, dans une interview à la chaîne de télévision Berbère TV, est convaincu que les blocages dont son groupe industriel est victime sont d’ordre politique. Il dénonce un «fait du prince» s’agissant de l’affaire du groupe médiatique dans lequel il a acquis des actions récemment et qui a été introduite devant le tribunal administratif par le gouvernement, pour «non-conformité au code de l’information». Sur ce dossier, Issad Rebrab répond que «les entraves du pouvoir à mes investissements ne datent pas d’aujourd’hui, je suis très habitué à leurs embûches et à leur acharnement». «[Le pouvoir] a essayé de bloquer plusieurs de mes projets industriels qui auraient pu participer à la création d’emplois et à la création de richesses en Algérie», a renchéri le magnat de l’agroalimentaire. Selon lui, son groupe «aurait pu, par exemple, dans le cadre du projet de Cap Djinet, faire passer notre pays du stade d’importateur à celui d’exportateur dans plusieurs activités», «dégager plus de 35 milliards de dollars hors hydrocarbures» et «créer plus d’un million d’emplois». Issad Rebrab évoque également «d’autres projets dans la pétrochimie qui ont été bloqués au niveau de Béjaïa», mais affirme que, malgré tous ces blocages, «nous essayons quand même de participer à la construction de notre pays et à la création d’emplois». Selon Rebrab, l’autre raison qui concourt à cette situation conflictuelle entre lui et les décideurs politiques, «c’est le fait que je ne fasse pas partie de leur clan». «J’aime mon indépendance, je suis un électron libre, je dis ce qui me plaît, je dis ce que je pense, et ça, ça ne leur plaît pas», a souligné l’homme d’affaires qui multiplie les investissements à l’étranger. Il regrette, d’ailleurs, que l’Algérie soit «meilleure que tout autre pays» et que le pouvoir en place «ne laisse pas les Algériens travailler». «L’Algérie, a-t-il affirmé, serait déjà sortie du sous-développement depuis fort longtemps», dénonçant le pouvoir qui «freine ces Algériens et les tire vers le bas au lieu de les tirer vers le haut». Pour Issad Rebrab, «il est évident qu’il faut que ce pouvoir parte pour qu’il y ait un renouveau dans notre pays», car, dit-il, «l’Algérie s’en sortira sans ces gens-là. Mais ces gens-là vont conduire le pays vers sa perte». «Je vais continuer à me battre», a enfin soutenu le patron de Cevital dont la déclaration à Berbère TV prouve qu’il ne compte pas rester en marge des tractations pour la prochaine élection présidentielle, soit en se présentant lui-même, soit en soutenant un candidat ouvertement.
M. Aït Amara

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