Exclusion de Rebrab d’un forum international : les Algériens lavent leur linge sale devant les étrangers

L'affaire de l'exclusion d'Issad Rebrab du Forum économique algéro-britannique par le ministère de l'Industrie a fait le tour des ambassades et des missions économiques de plusieurs pays partenaires de l'Algérie. Le fait de l'avoir interdit de participer à un événement qu'il a sponsorisé à la demande des Britanniques n'a trouvé aucune explication aux yeux des diplomates occidentaux basés à Alger. Les Britanniques en tête. Selon un diplomate européen à Alger, «cette affaire a choqué pour la simple raison qu'elle n'a pas lieu d'être». Les Britanniques, qui ont eu à organiser ce forum, ont dû faire toute une gymnastique pour honorer un tant soit peu leur engagement envers l'homme d'affaires Rebrab. Ils étaient contraints de lui organiser une cérémonie «spéciale» à l'ambassade pour qu'il puisse rencontrer les officiels britanniques venus participer à ce forum, dont le ministre du Budget et le représentant spécial de David Cameron en charge de l'économie. Même la signature de l'accord économique prévu entre un groupe industriel britannique et Cevital a eu lieu en dehors de la cérémonie officielle, dans un restaurant à l'hôtel El-Aurassi. Le directeur de l'hôtel s'est même déplacé à ce restaurant pour tenter d'empêcher le patron du groupe Cevital de répondre aux questions des journalistes devant les officiels britanniques, qui sont restés, selon des témoins, perplexes.
Pour de nombreux observateurs nationaux, cette affaire a écorché à nouveau l'image de l'Algérie qui œuvre à attirer les investisseurs étrangers, notamment occidentaux, pour booster sa machine productive, diversifier son économie et stimuler les exportations hors hydrocarbures. Or, ce qui s'est passé aujourd'hui à l’hôtel El-Aurassi risque de donner un mauvais signal à ces investisseurs, à leur tête les Britanniques. Même les hommes d'affaires algériens présents à ce forum n'ont pas trouvé quoi dire. Cette affaire doit pousser tout le monde, dirigeants et hommes d'affaires, à mettre de côté leurs querelles personnelles et à penser davantage à l'image de l'Algérie.
Sonia Baker

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