Les musulmans de France appelés à assister aux messes de dimanche

Geste de fraternité, samedi, dans l'église même où s'est produit l'attentat, à Saint-Etienne-du-Rouvray. D. R.

Cinq jours après l’assassinat d’un prêtre dans une église par deux jihadistes, l’émotion restait vive en France, tandis que les enquêteurs poursuivaient leur travail. Ce dimanche, les musulmans sont appelés par le Conseil français du culte musulman à assister aux messes, et la conférence des évêques a appelé les paroissiens à leur réserver un «accueil fraternel». L’appel a été relayé en Italie par des organisations musulmanes. Samedi, des manifestations ont réuni chrétiens et musulmans. 

Plusieurs centaines de personnes ont ainsi marché dans le centre de Lyon (est) en hommage au père Jacques Hamel, un prêtre de 85 ans égorgé mardi dans une église à Saint-Etienne-du-Rouvray (nord-ouest). Rassemblés derrière des banderoles proclamant «Nous vaincrons par la fraternité», «Ceci n’est pas une guerre des religions» ou encore «On est tous frères et sœurs», les manifestants répondaient à l’appel de plusieurs associations locales avec le soutien du conseil régional du culte musulman (CRCM).

Après le drame de Saint-Etienne-du-Rouvray, «il nous a paru essentiel de ne pas laisser place à la résignation, au ressentiment et à la peur, de poser un acte de cohésion, d’encourager la paix et le vivre-ensemble», a expliqué le président du CRCM, Abdelkader Bendidi, dans un communiqué. «Nous sommes ici pour manifester notre solidarité, montrer que les trois religions du Livre peuvent être rassemblées et vivre ensemble», confient à l’AFP Jeannine et François Marre, membres de l’association Education catholique. A Bordeaux (sud-ouest), environ 400 personnes ont assisté à la messe du soir. Le prêtre a invité l’assemblée «à se recueillir, quelle que soit sa foi et sa conviction». A Saint-Etienne-du-Rouvray, l’autre église de la ville était comble pour la messe de 18H00 organisée avant une veillée. Parmi les 300 fidèles se trouvait une cinquantaine de musulmans.

R. I. 

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