Hollande parle de «massacres de harkis» en Algérie
Le président français François Hollande suscite une vive polémique dans un contexte préélectoral en France. Dans un discours prononcé lors d’une cérémonie en hommage à ceux qui avaient combattu pour la France durant le XXe siècle, François Hollande parle de «massacres de harkis en Algérie». «Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France», a affirmé le chef de l’Etat français, pour lequel «la France a manqué à sa promesse, elle a tourné le dos à des familles qui étaient pourtant françaises».
Le président Hollande exprime ainsi la reconnaissance de la France envers les harkis qui sont au nombre de 500 000. En parlant de massacres de harkis, le président Hollande faisait référence donc à des massacres qui auraient été commis par les Algériens à l’indépendance. François Hollande a donc franchi le pas après quatre années d’hésitation. Il faut souligner que le chef de l’Etat français s’était engagé en avril 2012, alors qu’il était en campagne pour la présidentielle, à reconnaître cette responsabilité au nom de la France.
La communauté de harkis en France est ainsi courtisée par les candidats aux primaires de la droite et de la gauche, car elle constitue un véritable gisement électoral. «Le drame des harkis est celui de toute la France (…) Une tache de sang indélébile reste sur notre drapeau», a lancé samedi Nicolas Sarkozy, lors d’un meeting électoral.
Après les accords d’Evian, le 18 mars 1962, une bonne partie des harkis ont été abandonnés en Algérie, selon l’avis des historiens. D’autres ont été accueillis en France. Pour certains, c’étaient des héros de la guerre. Pour d’autres des «sous-hommes». Mais leur nombre fait leur «force» en France, car avec leurs descendants, leur communauté est estimée à trois millions de personnes.
Hani Abdi
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