Projet de loi de finances : les députés de l’opposition aiguisent leurs armes

Protestation des députés de l’opposition contre la loi de finances 2016. New Press

Le controversé projet de loi de finances pour 2017 sera soumis au débat à l’Assemblée populaire nationale (APN) à partir de lundi prochain. De nombreux députés de l’opposition se sont inscrits pour intervenir. Ceux des partis du pouvoir aussi. Le débat risque d’être houleux entre ceux qui approuvent les yeux fermés ce projet de loi et ceux qui émettent des réserves ou rejettent carrément certaines dispositions.

Depuis son adoption en Conseil des ministres le 4 octobre dernier, les partis politiques représentés au Parlement ont exprimé leur point de vue et commenté ce projet de loi. Hormis les deux partis du pouvoir, le FLN et le RND qui jugent «positif» ce texte de loi, les partis de l’opposition, islamistes et démocrates, dénoncent plusieurs mesures qui remettent en cause «les acquis socio-économiques» des Algériens et qui hypothèquent la souveraineté nationale. Les députés du FFS, du PT et de l’Alliance verte promettent d’afficher de manière «vigoureuse» leur rejet de ce projet de loi «antisocial et antinational». Le débat s’annonce ainsi «électrique», sur fond de précampagne électorale pour les législatives de 2017.

«En fin de mandat, les députés vont assurément tenter de tirer leurs dernières cartouches et, surtout, de briller aux yeux de l’opinion publique pour aller à la reconquête de leur électorat», commente un fin connaisseur des arcanes du Parlement. Les dispositions impopulaires contenues dans le projet de loi vont faciliter la tâche pour les députés de l’opposition et la compliquer pour ceux des partis du pouvoir. «Il est possible de voir des députés des partis au pouvoir critiquer certaines dispositions du projet de loi mais soyez sûrs qu’ils le voteront tous haut la main», poursuit notre interlocuteur.

Ceux de l’opposition ont déjà donné un avant-goût de ce que seront leurs contributions aux débats à travers, notamment, de virulentes réactions et des critiques acerbes formulées par les directions de leurs partis. C’est le cas du FFS pour lequel ce projet de loi ne fera qu’aggraver la situation de crise que vit l’Algérie. Pour le PT de Louisa Hanoune, ce projet de loi consacre l’«abandon de la souveraineté nationale». L’Alliance verte n’est pas moins critique, en parlant de bricolage qui va enfoncer l’Algérien dans sa misère sociale.

L’augmentation des taxes va assurément susciter beaucoup de réactions de part et d’autres. Il est possible que les parlementaires de l’opposition veuillent rééditer le même «coup» qu’ en 2015 en faisant bloc commun contre le projet de loi de finances qui avait été voté par la majorité détenue par le FLN et le RND.

Une chose est sûre : l’APN sera une arène d’affrontement préélectoral entre l’opposition et le pouvoir. Et les parlementaires des partis de l’opposition aiguisent leurs armes pour mieux atteindre leurs cibles et engranger à un maximum de points.

Sonia Baker

Commentaires

    lhadi
    9 novembre 2016 - 11 h 33 min

    Qui peut croire, s’il regarde
    Qui peut croire, s’il regarde les choses avec un minimum d’objectivité, qu’il est facile et aisé de diriger un pays soumis à la seule loi de l’argent, un pays où la simple rumeur devient vacarme, un pays divisé entre minarets et paraboles, un pays étiré entre ceux qui font leur devoir et ceux qui ne le font pas ?

    Et, pourtant l’Algérie est une, portant la marque de notre diversité. L’Algérie est aussi le résultat d’une histoire faite d’ambitions et d’échecs cruels.

    Faut-il, pour autant nier la crise économique et le chômage qui agissent comme des ferments d’une crise identitaire, sur laquelle a pu renaître ce vieil ennemi de l’intérieur : l’affirmation qu’il serait légitime de céder à l’égoïsme, à l’individualisme ?

    Faut-il nier le dénuement, la désespérance ou la tyrannie qui poussent tant d’Algériennes et d’algériens sur les routes angoissantes et incertaines de l’immigration ?

    Peut-on admettre, que sous couvert de libertés religieuses, une forme d’idéologie antidémocratique et rétrograde puisse se mettre à l’œuvre avec ses objectifs et ses méthodes de provocation ?

    Ne nous laissons pas abuser par les sirènes du passé d’un État providentiel qui a permis à des armée de blattes de ronger les charpentes de la maison Algérie. Ce serait un choix suicidaire et injustifié et les plus modestes en seraient les premières victimes.

    Les capacités à donner des réponses aux sarcomes qui pénalisent les institutions économiques et sociales du pays existent pour peu qu’elles ne soient pas mise en friche par cette chape de plomb conservatrice et pessimiste, fondée sur le postulat que ce qui a été fait hier serait nécessairement meilleur que ce qui pourrait être fait demain.
    L’absence de reforme et l’irresponsabilité politique et individuelle sont un danger qui menace notre cohésion.

    Il est d’une nécessité impérieuse de donner de la considération à la jeunesse algérienne qui n’aspire qu’à vivre son temps, bâtir son avenir tout en bâtissant l’avenir du pays, et d’en faire les architectes du rayonnement de l’Algérie qui s’imposera sans aucun doute dans les vastes mouvements du monde.

    La nation algérienne ne souhaite pas, ne veut pas, que ses intérêts soient déterminés et contrôlés ni par une quelconque puissance étrangère ni par le diktat à géométrie variable que les apôtres du pouvoir veulent nous imposer en guise de « bonne gouvernance ».

    De par son histoire ancienne et proche, le peuple algérien, cette mosaïque qui forme la nation algérienne, est à l’abri de toute sensiblerie, résolument décidé à empêcher l’installation de toutes les « infections politiques » qui sont capable de s’emparer pour elles-mêmes de toutes les positions dominantes du pays et de le déposséder.

    L’Algérie adamantine doit s’affranchir de la tutelle des tailleurs de pierres afin de ne plus connaitre les craintes économiques. Elle ne peut le faire qu’avec l’apport des forces vives de la nation aux capacités et compétences éprouvées pour lancer immédiatement une attaque toutes azimuts contre la stagflation (croissance économique faible ou nulle, fort inflation accompagnée d’un taux de chômage élevé), condition sine que non, pour retrouver la stabilité ô combien nécessaire pour le développement d’un Etat fort, d’une république solide, d’une Algérie apaisée dans toute sa diversité.

    En d’autres termes, pour mettre fin à ce système absurde, ivre de ses certitudes, saoulé par sa propre propagande, pataugeant dans les crises, je fais appel au meilleur de l’esprit qui donne aux savoir-faire un stimulant horizon d’efforts communs.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

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