Tebboune met un terme à son bras de fer avec le patronat
Le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune a rencontré aujourd’hui, comme annoncé, le secrétaire général de l’UGTA et les présidents des organisations patronales. Lors de cette réunion, les participants, signataires du Pacte économique et social de croissance, ont fixé la date de la prochaine tripartite qui aura lieu le 23 septembre dans la vallée du M’zab.
Le Premier ministre a également fait le point avec l’UGTA et les organisations patronales sur l’état d’exécution des décisions de la dernière tripartite tenue en mars dernier à Annaba.
Si l’ordre du jour concernait la préparation de la prochaine tripartite, il reste difficile de ne pas faire le lien entre cette réunion et la campagne ciblant depuis une dizaine de jours Ali Haddad patron du groupe éponyme et président du Forum des chefs d’entreprises (FCE).
Le Premier ministre avait refusé le 15 juillet dernier la présence d’Ali Haddad à une rencontre qu’il présidait à l’Ecole supérieure des sciences sociales. Ce «geste» d’Abdelmadjid Tebboune avait été dénoncé par les signataires du Pacte économique et social lors de leur fameuse réunion à l’hôtel El Aurassi. Le bras de fer a pris visiblement une tournure inattendue. Et la tenue de cette réunion de préparation de la tripartite sonne comme un geste d’apaisement en faveur des partenaires du gouvernement.
En invitant Ali Haddad, en sa qualité du président du FCE, à prendre part à cette réunion, Abdelmadjid Tebboune veut selon toute vraisemblance enterrer la hache de guerre et faire oublier son gestion d’il y a dix jours. Le Premier ministre cherche ainsi à rassurer le patronat et à exprimer son attachement au dialogue afin de poursuivre la construction d’une économie productive.
Prônant constamment le dialogue national, M. Tebboune avait affirmé, lors de la présentation du plan d’action du gouvernement devant le Parlement en juin dernier, que le gouvernement s’attellerait «à l’ouverture de canaux du dialogue et de concertation avec toutes les composantes du tissu national, qu’elles soient politiques, syndicales, académiques ou associatives pour expliquer la démarche de l’Exécutif, obtenir la confiance et l’adhésion de tous».
Abdelmadjid Tebboune sait qu’il ne pourrait pas diversifier les exportations en tournant le dos au patronat privé. Il sait aussi qu’il ne pourrait pas avoir le «consensus national» qu’il veut pour gérer la crise économique en déclarant la guerre aux patrons privés. A travers cette réunion, le Premier ministre semble ainsi dissiper ce qui s’apparente à un malentendu et ouvrir une nouvelle page avec le patronat algérien.
Hani Abdi
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