Birmanie : près de 90 ONG dénoncent des «crimes contre l’humanité»

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Ces ONG demandent à l'Assemblée générale de l'ONU d'adopter une résolution sur la Birmanie. D. R.

Près de 90 organisations non gouvernementales ont dénoncé des «crimes contre l’humanité» commis en Birmanie contre la minorité musulmane Rohingya et réclament que l’ONU étudie l’imposition d’un embargo sur les armes, selon un communiqué de l’ONG Human Rights Watch.

«Alors que de nouvelles preuves apparaissent, il est clair que les atrocités commises par les forces de sécurité de la Birmanie relèvent de crimes contre l’humanité», affirment dans leur texte 88 ONG, parmi lesquelles figurent, outre HRW, Amnesty International, Asia Pacific Refugee Rights Network (APRRN), Burma Human Rights Network (BHRN), Coalition for Justice and Accountability (COJA), Genocide Watch ou International Campaign for the Rohingya. Ces ONG demandent à l’Assemblée générale de l’ONU d’adopter une résolution sur la Birmanie. Elles réclament aussi que le Conseil de sécurité étudie sérieusement l’imposition d’un embargo sur les armes contre les militaires birmans et de sanctions ciblées contre les individus responsables de crimes et d’abus sérieux à l’encontre de civils.

«En particulier, nous appelons tous les Etats à suspendre immédiatement leur aide et coopération militaires avec la Birmanie», indiquent les ONG dans leur communiqué. Jeudi, le Conseil de sécurité de l’ONU a organisé sa première réunion publique sur la Birmanie depuis le déclenchement fin août de l’exode vers le Bangladesh de plusieurs centaines de milliers de Rohingyas fuyant une vaste opération militaire de l’armée birmane dans l’Etat de Rakhine (ouest). Le patron de l’ONU, Antonio Guterres, a réclamé à la Birmanie l’arrêt de cette opération, un accès humanitaire sans entrave dans l’ouest de la Birmanie et le retour des réfugiés dans leurs zones d’origine. Le Conseil de sécurité devrait être à nouveau saisi prochainement du dossier birman par la France, présidente en exercice de l’instance pour le mois d’octobre. Paris veut notamment organiser une réunion informelle publique avec des ONG et la participation de l’ancien Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, auteur d’un rapport cet été sur la situation des Rohingyas à la demande de la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi. Dans ce document rendu public le 24 août, Kofi Annan appelait la Birmanie à donner plus de droits à sa minorité musulmane Rohingya.

R. I.

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