Un académicien saoudien tente de justifier la trahison des Palestiniens par le roi Salman
Par Sadek Sahraoui – Un universitaire saoudien a défendu la décision controversée des Etats-Unis de reconnaître El-Qods occupée comme capitale d’Israël et appelé les Arabes à «accepter» les revendications israéliennes sur la ville sainte.
Abdulhameed Hakeem, directeur du Centre d’études stratégiques et juridiques du Moyen-Orient à Djeddah, a défendu sa position sur le dossier, samedi, sur la chaîne de télévision arabophone Al-Hurra, basée aux Etats-Unis. «La décision provoquera un choc positif pour déplacer l’eau stagnante entourant les négociations», a déclaré Abdulhameed Hakeem. «Nous, en tant qu’Arabes, devons parvenir à une entente avec l’autre partie (Israël, Ndlr) et savoir quelles sont ses exigences afin que nous puissions réussir dans les négociations de paix», a-t-il dit selon le site The New Arab qui a rapporté aujourd’hui l’information.
L’Arabie Saoudite a officiellement qualifié l’annonce de Trump d’«injustifiée» et d’«irresponsable». Les observateurs font toutefois remarquer que Riyad a été plus timide que d’habitude dans sa réaction. Le roi Salman n’a d’ailleurs même pas assisté au Sommet extraordinaire de l’Organisation de la conférence islamique qui s’est tenu mercredi dernier à Istanbul et dont l’ordre du jour était justement de condamner la décision du Président américain et de préparer une riposte politique collective contre Washington.
Le constat a amené de nombreux observateurs à accréditer la thèse qui a circulé ces derniers jours et qui soutient que l’Arabie Saoudite a effectivement décidé de tourner le dos aux Palestiniens et au troisième lieu saint de l’islam, El-Qods. Le discours d’Abdulhameed Hakeem va d’ailleurs dans ce sens. Mieux, il justifie la trahison du roi Salman. «Nous devons admettre et réaliser que Jérusalem est un symbole religieux pour les juifs qui est tout aussi saint pour eux que La Mecque et Médine sont pour les musulmans», a déclaré sans aucune sorte de gêne le directeur du Centre d’études stratégiques et juridiques du Moyen-Orient à Djeddah. «La mentalité arabe doit se libérer de l’héritage de Gamal Abdel Nasser et de l’islam politique des sectes sunnites et chiites, ce qui a inculqué des intérêts purement politiques à la culture de haïr les juifs et à nier leur droit historique dans la région», a-t-il ajouté.
Les commentaires de Hakeem ont provoqué des réactions de colère sur les médias sociaux. De nombreux utilisateurs de Twitter dans le monde arabe ont durement condamné ce qu’ils considèrent comme «un appel à la normalisation des relations» avec Israël.
S. S.
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