CAN-2018 de handball : Derouaz réservé sur les chances de l’Algérie à Libreville

Derouaz : «Je reproche à la fédération de ne pas mettre assez de moyens pour cette équipe afin qu'elle puisse retrouver son lustre d'antan»
L'ancien sélectionneur national de handball, Mohamed-Aziz Derouaz. New Press

L’ancien sélectionneur national de handball, Mohamed-Aziz Derouaz, s’est montré réservé sur les chances du sept algérien lors de la 23e Coupe d’Afrique des nations (CAN-2018) au Gabon (17-27 janvier), estimant que tout restait «jouable» pour une équipe qui aurait «mérité plus de moyens durant sa préparation». «Je reste partagé quant à nos chances dans cette compétition. Je ne suis ni confiant ni du moins pessimiste. Nous devons attendre le rendement des joueurs et la forme dans laquelle sera cette équipe pour me prononcer réellement», a affirmé à l’APS Derouaz.

A la CAN-2018, l’Algérie évoluera dans le groupe A en compagnie du Gabon (pays hôte), de la Tunisie (vice-championne d’Afrique), du Congo et du Cameroun, alors que le groupe B est composé de l’Egypte (tenante du titre), du Maroc, de la RD Congo, du Nigeria et de l’Angola. Les trois premiers se qualifieront pour le Mondial-2019 prévu en Allemagne et au Danemark.

«La Tunisie ne fait plus peur et semble amoindrie pas la défection de plusieurs joueurs, alors que l’Egypte peine à retrouver son niveau optimal. Les sélections de l’Afrique subsaharienne ne vont pas faire le poids. Nous aurons une bonne carte à jouer, même si rien n’est gagné d’avance. Je reproche à la fédération de ne pas mettre assez de moyens pour cette équipe afin qu’elle puisse retrouver son lustre d’antan et faire plaisir à son large public», a souligné Derouaz. Et d’enchaîner : «Ce que j’ai vu à travers les matches amicaux, avec notamment une lourde défaite face au Qatar (40-21) que je qualifie de véritable humiliation et une victoire étriquée face à Oman (28-27), n’augure pas de lendemains meilleurs, mais attendons pour voir. Je refuse d’anticiper les choses.»

L’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports (1997-1999) reste incontestablement le grand artisan de l’âge d’or du handball national en engrangeant à lui seul cinq titres continentaux consécutifs de 1981 à 1989 comme entraîneur des Verts. Evoquant l’effectif actuel de l’équipe nationale, Aziz Derouaz a regretté le forfait pour blessure à l’épaule du jeune prometteur Ayoub Abdi et qualifié d’«irréfléchie» la décision d’Abdelkader Rahim (Dunkerque, France) de quitter le groupe en plein stage au Qatar. «Je regrette l’absence d’Ayoub Abdi qui reste une valeur sûre. Quant à Abdelkader Rahim, il n’aurait jamais dû agir de la sorte en quittant la sélection en plein stage. Je ne comprends pas aussi la non-convocation de Sassi Boultif (Tremblay-en-France) dont l’expérience aurait été très utile dans ce genre de rendez-vous.»

L’ancien coach des Verts a dressé un tableau noir sur l’état de santé du handball national, appelant les pouvoirs publics à intervenir pour «sauver» cette discipline. «La situation est désastreuse, il ne faut pas se voiler la face. Le constat est amer, le handball en Algérie et l’équipe nationale en particulier a considérablement régressé par manque de considération. Nous sommes en pleine chute depuis déjà trois années et rien n’a été fait pour redresser la barre», a regretté l’inventeur de la défense avancée.

Aziz Derouaz n’a pas omis à la fin de saluer l’actuel staff technique des Verts composé de Sofiane Haïouani et Zinedine Mohamed-Seghir, «leur souhaitant plein succès dans leur mission».

R. S.

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