Bouteflika : «L’économie est impensable sans une présence forte et active du secteur privé»

Bouteflika Oxford
Abdelaziz Bouteflika. New Press

Par Hani Abdi – Le président Abdelaziz Bouteflika reconnaît la gravité de la crise financière qui secoue le pays. Dans un entretien publié dans le rapport Oxford Business Group sur l’Algérie, le chef de l’Etat ne nie pas les difficultés auxquelles est confronté le pays et affirme que la rationalisation macro-financière adoptée par le gouvernement ne suffit pas pour juguler cette crise. «Nous avons, bien sûr, pris la mesure de cette situation de crise de nos finances publiques et de nos ressources externes et également, et de manière plus générale, des limites structurelles du modèle économique suivi», souligne-t-il dans cet entretien repris par l’agence officielle APS.

Le président Bouteflika évoque dans ce sillage les mesures pour faire face à cette situation. Des mesures qui sauvegardent, selon lui, le caractère social de l’Etat et de sa conduite du développement économique. Il met en avant particulièrement «la préservation de notre autonomie de décision et  de nos équilibres sociaux». «Les nécessaires ajustements qui sont apportés à la politique budgétaire ne sacrifient pas les principes de justice sociale et de solidarité nationale qui ont toujours guidé notre action, et ne se font pas au détriment du parachèvement du programme d’équipement public», relève-t-il.

La rationalisation des dépenses constitue, selon lui, le premier acte d’un processus de redressement de l’économie nationale en allant graduellement vers la diversification de ses exportations. «Il a été décidé de rationaliser la dépense publique pour non seulement retrouver progressivement l’équilibre des comptes mais également pour réduire la pression sur les ressources externes en agissant de façon ordonnée sur le niveau général des importations de biens et services par la rationalisation  et la lutte contre la fraude», explique le chef de l’Etat, selon lequel cette rationalisation sera «accompagnée d’un programme de réformes structurelles pour transformer l’économie et réaliser l’objectif central de diversification des exportations et de pérennisation de la croissance».

Le président Bouteflika parle ainsi d’une vision économique pour 2030. Il assuré que «de profondes transformations structurelles auront lieu en vue d’assurer une croissance économique accélérée et une équité sociale affranchie de la dépendance des hydrocarbures». Le chef de l’Etat considère ainsi tous les secteurs d’investissement comme prioritaires pour la substitution aux importations et pour le développement des exportations hors hydrocarbures. Il confirme dans ce sillage la révision de la loi sur les hydrocarbures pour améliorer les conditions d’attractivité des investissements étrangers.

Le chef de l’Etat met en avant également la Charte sur le partenariat public-privé, en insistant sur le secteur privé qui «a toujours trouvé sa place dans l’économie du pays». Le président Bouteflika confirme donc la non-remise en cause de ce partenariat qui a été vivement critiqué par le FLN et par le PT. Le chef de l’Etat poursuit en considérant que «l’économie de marché est impensable sans une présence forte et active du secteur privé».

Pour le président Bouteflika, «le partenariat public-privé est une formule qui a ses avantages, notamment celui de permettre le recours à de nouvelles formes de gestion, d’association et de partenariat entre capitaux publics et privés, et de mobiliser des sources de financement alternatives au financement budgétaire que les pouvoirs publics comptent promouvoir à l’avenir».

Le président Bouteflika assure que son gouvernement encourage «toute démarche de partenariat et de collaboration entre les entreprises publiques et les entreprises   privées, nationales et étrangères pour la réalisation de projets d’infrastructure ou de projets productifs dans tous les secteurs d’activités».

H. A.

Comment (6)

    Anonyme
    26 janvier 2018 - 18 h 18 min

    La privatisation améliore l’efficacité, la bonne gestion, et la rentabilité des entreprises (la productivité) dans l’économie algérienne,
    En luttant contre la bureaucratie, les gaspillages, et la mauvaise utilisation des biens, des moyens, et de ressources de l’entreprise
    Qui sont sources principales de blocages, et de mauvaises performances de l’économie algérienne
    Mais, toutefois, nulle option, n’est parfaite, des évaluations, et des assainissements sont, parfois, nécessaires,
    Pour corriger, et redresser les déviations

    Sid Ahmed
    25 janvier 2018 - 9 h 10 min

    C’est un problème fondamentalement idéologique quand au choix de l’intégration du secteur capitaliste au secteur public. « Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être social ; mais inversement, c’est leur être social qui détermine leur conscience ». Il se trouve que ce choix est contredit par la nature des disparités sociales qu’il engendre et la domination des rapports sociaux par la classe bourgeoise, prédatrice de surcroît chez nous. L’économie des pays qui ont opté pour cette trajectoire n’est pas mieux lotie que chez nous. Il reste, cependant aux Partis qui défendent cette ligne politique de l’affirmer haut et fort et ainsi les lignes de démarcation entre les libéraux et socio-démocrates seraient plus visibles pour le commun des électeurs. Nous pourrons, alors, engager et construire notre démocratie sur des voies saines, au lieu de leurrer le peuple dans des généralités qui se confondent dans les soit-disant « programmes politiques » présentés pour la circonstance. A bon entendeur Salut.

    008
    25 janvier 2018 - 3 h 37 min

    Avec les trabendistes qui financent tes campagnes électorales l’Algérie ira loin.

      Anonyme
      25 janvier 2018 - 18 h 00 min

      Il était dit que Bouteflika est un genie quand il était ministre , alors pourquoi n’a-t-il pas dit sur le moment qu’il est impensable de continuer avec le socialisme de l’époque ?

    LOUCIF
    24 janvier 2018 - 18 h 53 min

    Qu’est-ce que c’est que ce changement incessant en quelques jours seulement entre nécessité de privatisation et son contraire, nécessité de réforme économique et son contraire , nécessité d’ouvrir le capital des entreprises publiques et son contraire ???? Y a-t-il un pilote dans le vaisseau cosmique « Algérie » ???

    PS : au vu du contenu de l’interview , au vu des mots , au vu des concepts utilisés, je suis « sûr et certain » que c’est Bouteflika lui-même qui a répondu de vive voix , de sa propre bouche, au journaliste de Oxford Business Group

      Anonyme
      25 janvier 2018 - 2 h 48 min

      Je suis quant à moi aussi sûr que toi – si ce n’est plus – que Bouteflika n’a jamais rencontré ce journaliste.
      Il en aurait d’ailleurs déjà rencontré d’autres s’il en avait vraiment la capacité.
      D’autre part, je suis personnellement prêt à te pondre un discours avec toutes les tournures de phrases habituelles auxquelles recourt Bouteflika. Ce n’est pas sorcier !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.