La suppression de l’IRG suscite la colère et les critiques des travailleurs

Meziane IRG
Meziane Meriane, secrétaire général Snapest. D. R.

Par Mounir Serraï La suppression de l’Impôt sur le revenu global (IRG) pour les salaires de moins de 30 000 DA a suscité de vives critiques et la colère de nombreux travailleurs qui parlent d’une mesure «irréfléchie» et «injuste».

En effet, le premier à soulever cette injustice, c’est le secrétaire général du Syndicat national des pressionnels du secteur de l’Education nationale (Snapest), Meziane Meriane, qui fait état d’une flagrante injustice qu’on fait subir aux catégories salariales supérieures à 30 000 DA. «Un enseignant débutant à 31 000DA risque de voir son salaire dépassé par un factotum (avec tout le respect) qui touche 29 900 DA. La logique serait de le supprimer pour tous les fonctionnaires avec un pourcentage proportionnel au salaire», souligne Meziane Meriane qui qualifie cette décision d’«irréfléchie» qui pourrait même «porter atteinte à l’échelle des valeurs».

Ainsi, pour lui, la suppression de l’IRG pour les salaires inférieurs à 30 000 DA ne constitue nullement une solution au faible pouvoir de ceux-ci et, en même temps, elle va aggraver les injustices dans les milieux professionnels. Que faire ? Pour ce responsable syndical, il faudra repenser tout cela et aller vers un système proportionnel pour tout le monde. A cela s’ajoutera la révision du point indiciaire afin qu’il passe de 45 DA à 70 DA. D’autres commentateurs critiquent également la revalorisation du SNMG de 2 000 DA. Cette revalorisation doit toucher toutes les catégories afin d’éviter un déséquilibre entre les classes, les statuts et les niveaux de rémunération.

D’autres intervenants proposent de faire une «réduction intelligente de l’écart des salaires». «En réalité, l’enjeu est plus prononcé entre les plus gros et les plus faibles, c’est à ce niveau qu’il faut agir graduellement», estime un autre internaute.

La question de la justice salariale est ainsi grandement posée. Elle semble constituer l’un des axes de travail des syndicats à la fin du confinement.

M. S.

Comment (5)

    C Moi
    6 mai 2020 - 14 h 06 min

    Même dans le populisme le plus basique, Tebboune échoue comme un novice. C’est Gaston la gaffe en personne. Toutes ces décisions se transforment en cataclysmes. La prime aux personnels soignants, le confinement hybride, le SNMG, la supression de l’IRG et beaucoup d’autres folies. Et ce n’est que le début. Le bonhomme n’est encore au sommet de son  » art ».

    L'Etat arabe dans toute sa lassitude
    6 mai 2020 - 8 h 39 min

    Le régime est dans l’informel. Il fait d’une part une coupe quantitative standardisée sur les depenses de « l’Etat », puis élève les salaires sans qu’au préalable une idée claire. Or les réformes passent par l’analyse qualitative par secteur et avec en main les critères de productivité. Dans ce sens élever les slaires est juste mais contre une augmentation de la productivité sectorielle. Qui dit productivité ne dit pas presser les travailleurs un peu plus mais analyser les couts et l’organisation optimale du travail. Or, ni l’école arabisée – qui est un garderie gratuit de la poussée démographique-, qui prépare les chomeurs de demain, ni le secteur produtif peut se dire digne de son nom. Dans ce contexte mensonger on accepte des salaires un peu plus riches contre le mensonge supérieur, celui d’une caste qui s’apprete à  » maintenir  » la constitution qui va sanctuariser la vision arabe de demain. L’Algérie en milles feuilles où les strates sont tous comprimés puis mangés en douceur.

      Ali
      6 mai 2020 - 13 h 09 min

      Il fait semblant de donner 10DA d’un coté et de l’autre il reprendra 1000DA en augmentant les taxes indirectes dans le prix de tous les produits. Les gens sont vraiment naifs. La faim ne donne jamais a manger.

    Mahmoud
    6 mai 2020 - 8 h 38 min

    Si quelqu’un touche 31000DA, il doit demander de reduire son salaire a 3000DA pour beneficier de cette suppression de l’IRG. Je pense que personne ne sait ce qui se passe en Algerie.

    anonyme
    6 mai 2020 - 4 h 53 min

    « La question de la justice salariale est ainsi grandement posée. Elle semble constituer l’un des axes de travail des syndicats à la fin du confinement. » Non, cet axe de travail est d’abord celui du gouvernement : il faut qu’il réfléchisse à notre pouvoir d’achat (revenus – dépenses) et au coût de la vie. Il y a deux pistes possibles :
    l’une inflationniste (augmenter les salaires) et l’autre déflationniste (réduire le coût des biens et produits) ! Le second choix, le meilleur, exige une économie planifiée. Mais nos gouvernements depuis Chadli sont soumis aux directives du capitalisme mondialiste.

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