Décès de Benhamadi en prison des suites du Covid-19 : sa famille accuse

Benhamadi famille accuse
Le défunt Moussa Benhamadi. New Press

Par Mounir Serraï La famille du défunt Moussa Benhamadi, décédé du Covid-19 contracté à la prison d’El-Harrach, révèle l’ampleur de la négligence dont a été victime cet ancien ministre en tant que prisonnier. Dans un encart publicitaire publié dans deux quotidiens nationaux, El-Watan et El-Khabar, la famille Benhamadi affirme que le défunt n’a pas été pris en charge sérieusement dès sa première présentation à l’infirmerie de la prison, se plaignant d’une grosse fatigue et de maux de tête persistants. Selon le témoignage de la famille, Moussa Benhamadi est passé à l’infirmerie de la prison d’El-Harrach le 3 juillet dernier. «Il n’a pas bénéficié de la prise en charge adéquate, ni d’auscultation minutieuse, en dépit de son état et des symptômes qui renvoyaient directement au Covid-19», souligne sa famille.

Le 9 juillet, soit une semaine après la première visite, Moussa Benhamadi retourne à l’infirmerie. «En plus des premiers symptômes, il souffre de fièvre, de toux,  d’agueusie et d’anosmie», précise sa famille. Des symptômes liés à la maladie du Covid-19. «Mais malgré cela, sa demande d’une prise en charge à l’intérieur ou à l’extérieur de la prison n’a pas été prise en considération», assure la famille de Moussa Benhamadi selon laquelle en raison de la détérioration de son état de santé et l’aggravation de certains symptômes, le défunt est retourné pour la troisième fois, le 12 juillet au soir à l’infirmerie, après une longue journée passée devant le juge instructeur de la Cour suprême.

Moussa Benhamadi et son avocat ont d’ailleurs demandé au juge instruction de reporter l’audience en raison de l’état de santé du prévenu. En vain. L’audience a été maintenue.  A son retour, le soir du 12 juillet à la prison, souligne la famille, le défunt n’a pas été pris en charge, malgré sa demande insistante. Le lendemain, le 13 juillet, Moussa Benhamadi, totalement éreinté à cause de la maladie, s’est évanoui dans la cour de la prison. Les gardes lui ont prodigué les premiers soins, avant de le transférer à l’infirmerie. En raison de son état très grave, il a été transféré au CHU Mustapha-Pacha.

«Les radios ont montré que ses poumons étaient atteints et obstrués à 75%. Il a été transféré au service réanimation où il décède le 17 juillet», précise encore sa famille qui dénonce ainsi une «grave négligence» et une «non-assistance» à un prisonnier malade. La famille affirme que les avocats du défunt Moussa Benhamadi ont demandé son dossier médical auprès de l’établissement pénitencier d’El-Harrach et le juge instructeur de la Cour suprême mais n’ont, jusqu’à présent, reçu aucune réponse.

Ainsi donc, encore une fois, les droits d’un prisonnier, notamment le droit à une prise en charge médicale adéquate, ne sont pas respectés. La responsabilité doit être établie, aussi bien pour le cas de Moussa Benhamadi que pour les autres cas : Mohamed Tamalt et Kamel-Eddine Fekhar, décédés également en prison, parce qu’ils n’ont pas bénéficié des soins nécessaires à temps.

M. S.

Comment (7)

    barakette
    10 août 2020 - 14 h 42 min

    – Arrêtons de toujours douter sur le gouvernement !
    On arrête un journaliste louche et hop fafa24 blablate en boucle
    Quelqu’un meurt en prison, hop c’était voulu !
    Un incident arrive, là c’est diversion
    Un avion militaire s’écrase, c’est sabotage
    Toutes cesz choses arrivent tout le sjours partout dans le monde !!!
    C’est comme ces ignorants qui dès qu’un malheur atteint une personne, ils dise,nt que Dieu l’a puni il le mérite!
    Il faut grandir , travailler chacun à sa place et patienter !
    – Ne pas faire que pondre des enfants !

      Anonyme
      10 août 2020 - 19 h 06 min

      Quelqu’un meurt en prison, hop c’était voulu
      Voulu ou pas, l’article de Mounir Serraï met bien en évidence que l’Administration pénitentiaire n’a pas pris les mesures adéquates, et, en temps opportuns vis à vis de Moussa Benhamadi, vu son état de santé.
      Si vous considérez qu’il n’y a pas lieu de protester, même de s’offusquer et de mettre en cause le système pénitentiaire, il ne sera pas étonnant, qu’un jour prochain, nous aurons effectivement des décès en prison d’individu qui déplairont au pouvoir en place.
      Comme vous dites ces choses arrivent partout dans le monde. Mais surtout dans les régimes totalitaires où les libertés et la dignité des êtres humains sont bafouées.
      Moussa Benhamadi n’est malheureusement pas le premier à être décédé à cause de soins trop tardifs dans notre pays.
      Or « s’Il faut grandir, travailler chacun à sa place et patienter » comme vous dites si bien, il faut pour cela des règles bien établies que le citoyen comme l’Etat et ceux qui sont dépositaire de l’autorité, respectent les règles c’est-à-dire la Loi. Et nous ne grandirons pas tant que des citoyens crèveront en prison par manque de soins.
      Nous ne grandirons surement pas quand sur un fait divers grave, on accroche toutes sortes de raisons pour l’atténuer et le rendre banal en invoquant l’accident d’avion, le journaliste louche, la punition de dieu et la « ponte » des enfants.
      Voilà une curieuse méthode de penser et de communiquer qui témoigne que nous avons encore de grands progrès à faire pour devenir de véritables citoyens pensants et responsables capables d’imaginer et de construire une nation forte et prospère.

    Anonyme
    10 août 2020 - 9 h 50 min

    C’est comme ça en Algérie.
    Les droits des prisonniers on ne connait pas. Les droits des citoyens, pas encore emprisonnés, non plus d’ailleurs. On emprisonne avant de condamner et tant pis si la prison vous condamne à mort à cause d’une épidémie.
    Mounir Serraï emploie le mot résumant notre situation dans tous les domaines de notre vie courante qui est « négligence ». Négligence à tous les étages de la gouvernance et de la vie quotidienne qui se traduit par un désordre permanent dont le citoyen lambda fait les frais.
    Ici, personne n’est responsable, ni ne se sent responsable, c’est toujours la faute de l’autre, des autres. Et bien entendu les cas de Moussa Benhamadi et d’autres anonymes iront aux oubliettes.
    En vérité, ce qui passerait pour un scandale dans les pays kouffar n’est considéré ici que comme une broutille sans importance.
    Sous couvert de « patriotisme », beaucoup d’entre nous sont surtout enclin à s’offusquer quand il s’agit des difficultés que nos compatriotes rencontrent à l’étranger. Mais ils deviennent muets quand il est question de défendre le droit dans notre propre pays. Ils sont éloquents lorsqu’il s’agit du clown Bhl qui suscite 57 commentaires à propos de la contribution de Karim B. du 7/08/2020 intitulée «Lévy surfe sur le sang des Libanais et appelle Macron à néocoloniser le Liban ».
    Ainsi l’on prend pour argent comptant les propos d’un provocateur, et sioniste de surcroit, alors qu’on fait abstraction du problème de fond qui est l’exercice de la justice dans notre pays.

    Anonyme
    10 août 2020 - 6 h 19 min

    Que la providence veille sur l’âme du défunt et les condoléances pour sa famille cependant, nous remarquons que l’article ne parle pas des autres algériens lambdas qui subissent le mépris et l’injustice au quotidien à l’intérieur des prisons

    Krimo
    9 août 2020 - 17 h 24 min

    Que la famille Benhamadi s’insurge de ce qu’il est advenu a un etre cher, quoi de plus naturel ?

    Mais que signifie en vertu de et de ……. ceci «il n’a pas beneficie d’une prise en charge adequate …. »

    Le defunt a ete ministre et « homme d’affaires » et en tant que tel face aux memes symptomes se serait-il dirige vers l’hopital de BBA ou a defaut celui de Mustapha, pour une prise en charge medicale?

    Bogdanov
    9 août 2020 - 16 h 13 min

    Le ministre de la justice du téléphone Zeghmati doit être esté en justice pour non assistance à personne en danger de mort, négligence et de ne pas avoir fait bénéficier de soins adéquats qui est un droit le plus élémentaire pour tout prisonnier aussi criminel soit-il!!!!

    Anonyme
    9 août 2020 - 15 h 27 min

    Allah y Rhamo.Condoleances à la famille.

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