La paix des braves à titre rétroactif

Macron montagnes-
Bain de foule pour Emmanuel Macron lors de sa visite en Algérie. D. R.

Contribution de Mourad Benachenhou – «C’est peu de traverser les montagnes et de battre une ou deux fois les montagnards pour les réduire, il faut attaquer leurs intérêts. On ne peut y parvenir en passant comme un trait, il faut s’appesantir sur le territoire de chaque tribu, il faut s’arranger de manière à avoir assez de vivres pour y rester le temps nécessaire pour détruire les villages, couper les arbres fruitiers, brûler ou arracher les récoltes, vider les silos, fouiller les ravins, les rochers et les grottes, pour y saisir les femmes, les enfants, les vieillards, les troupeaux et le mobilier, ce n’est qu’ainsi qu’on peut faire capituler ces fiers montagnards.» (Dans Instructions pratiques du Maréchal Bugeaud, duc d’Isly pour les troupes de campagne. Leneveu, Librairie Pour l’Art Militaire, Paris 1854, p. 34.)

Benjamin Stora n’est nullement inconnu du grand public algérien. Ses profondes racines dans notre pays l’ont certainement inspiré, non seulement à s’intéresser à notre histoire, dans sa période la plus tragique, mais également à l’écrire avec le regard d’un authentique Algérien. Il faut reconnaître qu’il ne cherche pas à dissimuler dans ses ouvrages, pleins d’érudition, son parti-pris pour nos douleurs et nos peines, à relater avec force détails la violence du système colonial tout comme son caractère raciste.

Forcés à s’exiler pour écrire l’histoire de leur pays

Travaillant sur le sol français, Stora a pu, en toute liberté, effectuer ses recherches et en publier les résultats, sans craindre la foudre de ses autorités ou la censure officielle, quelles qu’aient été, par ailleurs, les vues des autorités publiques françaises ou d’une partie de l’opinion de l’ex-occupant sur la colonisation.

Alors qu’il poursuivait sans entraves son travail de recherche, tout comme d’autres historiens français ayant la passion de découvrir et de faire découvrir l’histoire coloniale dans notre pays, nos propres autorités ont, tout simplement, décidé unilatéralement que nous n’avions pas la maturité d’esprit, ni même les capacités intellectuelles pour reconstituer et raconter notre propre histoire. Ceux des Algériens qui tenaient, tout de même, à consacrer leur vie à élucider notre histoire ont dû s’exiler chez l’ex-colonisateur pour poursuivre leur passion académique.

Non contents de confisquer le pouvoir politique, nos dirigeants ont traité notre histoire comme leur propriété personnelle. Il a fallu beaucoup de combats et de tragédie pour que, finalement, ces autorités, censées diriger la lourde mission de renaissance de notre patrie, acceptent de nous laisser reprendre possession de ce bien commun qu’est l’histoire de notre peuple.

Arrêter de sous-traiter notre histoire nationale

On doit savoir gré à – et même exprimer de la gratitude envers – Benjamin Stora et d’autres historiens français ou algériens exilés en France d’avoir labouré le champs de notre histoire et d’avoir accumulé, grâce à leurs efforts, une somme de connaissances sur notre histoire contemporaine, somme qui est, sans aucun doute, loin d’épuiser la riche matière.

Ces efforts, si louables soient-ils et si impeccables scientifiquement, ne peuvent, en aucun cas, apparaître comme non perfectibles ou non révisables. Aux historiens algériens, maintenant libérés de toutes entraves, de revisiter, de relire, de réécrire toute cette vaste littérature, de l’améliorer ; bref de l’algérianiser, sans chauvinisme, mais avec la seule fin de nous libérer de la sous-traitance historique à laquelle ont poussé les dirigeants algériens.

Comme historien, donc, Benjamin Stora a fait œuvre, non seulement utile, mais même indispensable et selon une perspective que l’on pourrait appeler algérienne. A ce titre, on ne peut lui adresser aucun reproche, au contraire. Ni son honnêteté intellectuelle ni ses qualités de chercheur ne peuvent être remises en cause, et si elles le sont, elles ne sauraient l’être que par ses collègues historiens, sur tel ou tel détail de ses écrits. Il ne faut surtout pas que la discussion de son rapport prenne la forme d’une argumentation ad personam, l’attaquant directement et à titre personnel.

Un rapport exclusivement politique

Les critiques de ce délicat rapport ne manquent déjà pas et, sans doute, ne manqueront pas dans le proche futur. Mais il s’agit d’abord de «contextualiser» ce document, ensuite de relever son orientation générale et, enfin, de discuter certaines de ses affirmations, soit incomplètes, soit même délibérément biaisées dans leur présentation pour appuyer la thèse centrale, c’est-à-dire la possibilité de l’écriture d’une histoire commune «apaisée» entre le bourreau et sa victime.

Le contexte politique du rapport

Sur le plan contextuel, Stora n’est nullement l’initiateur de ce document. Cet historien de métier est, dans ce projet, avant tout un haut fonctionnaire français, soumis aux règles de la hiérarchie administrativo-politique de la France, qui est chargé d’une certaine mission ponctuelle. Cette mission n’a pas un objectif scientifique. Il ne s’agit pas d’écrire une histoire du système colonial français, vue de Sirius, et détachée de toute considération autre que la recherche de la vérité, toute la vérité, rien que la vérité afin que le tribunal de l’Histoire, réel ou virtuel, prononce finalement son verdict, et tranche quant aux responsabilités des deux parties en conflit, condamnant l’une et rétablissant l’autre dans tous ses droits.

L’objectif ressortit d’abord et avant tout de la politique intérieure française : à la fois répondre à un besoin de mettre derrière soi, et une fois pour toutes, un pan de l’histoire nationale de cette puissance qui est loin d’être à son honneur ou d’avoir reflété les valeurs «républicaines» et «humanistes» qu’elle proclame, ensuite apaiser le débat, parmi la population française essentiellement, sur cette période pénible de l’histoire de ce pays et vider l’abcès des blessures et des brisures qu’ont causées chez le peuple français les événements liés à cette histoire, et finalement faire compter cet apaisement intérieur comme une des avancées politiques justifiant l’appui par une majorité de citoyens français à un second mandat pour le présent chef d’Etat français.

Stora se devait de présenter un «document politiquement correct» à tous points de vue, répondant à ces trois exigences politiques, et jugé acceptable par le donneur d’ordre, le magistrat suprême du pays.

A la limite, Stora n’avait nul besoin de se demander si ce document était ou non acceptable pour les Algériens ou s’il ne risquait pas de raviver des rancunes, si ce n’est d’anciennes haines, et donc rater son objectif d’apaisement. Il ne s’agissait pas, non plus, de mécontenter systématiquement les interlocuteurs algériens, donc, ne serait-ce qu’en passant, s’obliger à reconnaître les torts du système colonial et compatir avec les souffrances de ceux qui les ont subis.

C’est donc un exercice délicat que Stora a tenté : prendre en charge tous les termes de référence du chef d’Etat français, tout en laissant entendre, à travers quelques passages, qu’il n’était pas insensible aux doléances des Algériens, mais en les relativisant pour prouver que, finalement, dans le grand schéma des choses, les deux parties pouvaient dépasser le lourd contentieux historique qui empêchait une réconciliation totale et sans réserves mentales ou autres entre les deux peuples, d’autant plus que la perche a été «généreusement tendue», sur le plan des mots et des symboles, à la «victime algérienne».

A-t-il réussi à ménager, selon l’expression populaire imagée, «la chèvre et le choux» ? Une lecture froide et approfondie du texte remis au chef de l’Etat français est loin de permettre de conclure que ce document a ouvert le chemin royal vers une mise à plat des relations «tumultueuses» entre l’ancien occupant et l’Algérie, et qu’il pourrait constituer la chaîne manquante dans ce dialogue pénible, qui n’arrête pas de rebondir chaque fois qu’on a l’impression qu’il s’est finalement engagé sur une base libre de tout malentendu entre les deux nations.

Stora, qui ne peut que forcer le respect quand il s’agit de porter un jugement sur son œuvre historique, a rédigé un document exclusivement politique, qui reprend, quasiment, sans nuances, toutes les positions officielles françaises sur son occupation coloniale, y compris ses «bienfaits» même si cela est dit de manière indirecte.

Pour faciliter la compréhension de la thématique de ce document, il apparaît indispensable d’en évoquer les points essentiels et de les examiner sous un angle «algérien», même si on comprend que c’est un document à «usage franco-français».

Participation des Algériens à l’administration de l’Algérie coloniale

Le rapport évoque «la participation des Algériens» à l’administration de la colonie par l’intermédiaire des «délégations financières», laissant croire que, finalement, l’Algérie aurait été une sorte de «condominium» franco-algérien, ce qui est tout simplement une falsification de l’histoire, d’abord parce que les Algériens n’ont pris part ni à l’élaboration de ces institutions, ni à leur mise en place, ni à leur contrôle, et ensuite parce que l’objectif de ces délégations était essentiellement de donner une base légale à la domination unilatérale de la population française sur toute la politique de gouvernement de la colonie. Le partage du pouvoir était franco-français, et on y avait ajouté, pour faire croire à une volonté d’équité, des délégués algériens dont les voix étaient rarement entendues, si ce n’est pour corroborer des décisions prises exclusivement en faveur de la population européenne.

Est-il raisonnable de croire que, s’il y avait équité dans le partage de pouvoir entre «indigènes algériens» et «européens» ces indigènes auraient accepté que le budget de l’éducation de la population indigène soit inférieur aux subventions données aux écoles confessionnelles chrétiennes et juives ? Auraient-ils appuyé la justice à deux vitesses appliquée par les autorités coloniales, selon qu’il s’agissait de juger un «indigène» ou un «Européen» ? Auraient-ils soutenu le «Code de l’indigénat» et la distinction entre communes dites «mixtes» mais, en réalité, entités soumises au maître absolu qu’était l’administrateur et «communes de plein exercice» dans les régions à majorité européennes ? Auraient-ils applaudi à toutes les brimades, les actes arbitraires, les privations délibérées auxquelles était soumise la population algérienne soit directement, soit par l’intermédiaire des auxiliaires, caïd et autres bachaghas ? La liste des manifestions de la domination coloniale a été rapportée avec force détails, même par Benjamin Stora, dans ses écrits, qu’il apparaît quelque peu immodeste de vouloir les lui rappeler dans ce bref écrit.

Sympathie à l’égard de la misère du colonisé algérien

Quant à la sympathie pour le sort des Algériens, montrée par certains intellectuels ou auteurs, elle a joué un rôle trop faible dans la réduction de la violence coloniale unilatérale. La manifestation de cette sympathie peut, certes, témoigner du fait qu’il y avait des Français et des Françaises qui croyaient dans les valeurs que la France était censée représenter, mais rien d’autre. Ce ne sont pas leur condamnation du système colonial qui lui ont fait lâcher prise, mais le refus des Algériennes et Algériens d’accepter d’être sous-humanisés au bénéfice d’une minorité étrangère, qui a forcé ce système à évoluer et à accepter de reconnaître finalement l’humanité du peuple algérien.

Charles de Gaulle, libérateur de l’Algérie ?

L’un des autres thèmes récurrents dans l’historiographie coloniale française, et repris dans ce rapport, est le rôle de De Gaulle dans l’indépendance de l’Algérie. On continue à entretenir la légende qu’il aurait consenti à cette indépendance par calcul politique interne, dans le but d’éviter que, par la force de la croissance de la population algérienne, émergerait une force politique détruisant l’équilibre entre «FSE» (Français de souche européenne) et «FSNA» (Français de souche nord-africaine), même dans la métropole. Il aurait, sans aucun doute, voulu garder, sous une forme ou une autre, une «Algérie française» mais la population algérienne, comme les dirigeants de la lutte finale de libération nationale, a refusé de transiger quant à sa volonté de devenir indépendante. Jamais la violence militaire française n’a été aussi intense que pendant les quatre dernières années de l’occupation coloniale, et alors que De Gaulle était le chef d’Etat. A rappeler, si cela a été oublié, que, lors des massacres de mai 1945, c’était De Gaulle qui était à la tête de la France, nouvellement libérée de l’occupation nazie, grâce à l’appui anglo-saxon.

Amnistie ou amnésie pour les crimes de guerre de l’armée coloniale ?

Une autre affirmation que les faits et les textes ne supportent pas, avancée par l’auteur de ce document, serait que les autorités françaises et algériennes auraient accepté, dans le cadre des accords d’Evian, de passer l’éponge sur tous les crimes commis par l’armée française pendant les «opérations de maintien de l’ordre» entre 1954 et 1962. Rien n’est plu faux, et d’autres auteurs français l’ont reconnu : le GPRA a refusé de discuter ce sujet, et les décisions d’amnistie, traduites dans des textes réglementaires cités par l’auteur, ont été prises unilatéralement par le gouvernement français, sans consultation aucune avec le gouvernement algérien de l’époque. Toutes les autres mesures d’amnistie prises par les différents gouvernements français, de gauche comme de droite, entre 1962 et 1999, et concernant des actes de militaires français au cours des «opérations de maintien de l’ordre» n’ont également fait l’objet d’aucune discussion, sous quelque forme que ce soit, entre les deux pays. D’ailleurs, même la reconnaissance des «opérations de maintien de l’ordre» comme étant en fait une guerre (d’Algérie ou en Algérie, peu importe) avait une motivation exclusivement d’ordre social : permettre aux ex-mobilisés français d’être reconnus comme anciens combattants et de recevoir les allocations et autres avantages dont bénéficient ceux qui ont participé à des guerres.

La question des archives nationales : la position française figée

Pour ce qui est des archives, on ne perçoit aucune avancée dans le traitement par la partie française de la question, qui ressortit de la souveraineté nationale retrouvée. La position officielle française est maintenue, à savoir que le problème est d’ordre uniquement technique, sous ses deux aspects centraux, non seulement la préservation matérielle des archives, mais également le libre accès à ces archives, problèmes, suivant ce rapport, soit résolus, soit solvables par une bonne volonté mutuelle. Le gouvernement français persiste dans sa position que le principe de la succession d’Etat, tel que défini par les traités et accords internationaux, et dont un volet concerne les archives, ne s’applique pas pour l’Algérie.

C’est-à-dire que, jusqu’à présent, la reconnaissance de l’indépendance de l’Algérie par la France est incomplète, impliquant la légitimité et la légalité de la présence française dans notre pays, et confirmant la réalité statutaire de l’«Algérie française» et faisant de l’indépendance algérienne une sécession, une séparation brutale, et la création d’une entité nouvelle, sans autre passé politique que celui de la colonisation. La France maintient donc la fiction de l’Algérie «res nullius (c’est-à-dire terre n’appartenant à personne), table rase sur laquelle cette puissance coloniale aurait eu tous les droits de gouverner à sa guise.

Derrière le problème des archives se cache un problème fondamental. Pourquoi ce rapport qui, en fait, ne propose rien de nouveau, ne fait-il pas mention de l’accord international de 1983 sur la disposition des archives nationales dans le cadre de la décolonisation, entre autres ? Quant à la circulaire qui restreint l’accès aux archives françaises, sous le couvert de «secret-défense» rien n’empêche le chef de l’Etat français, chef des armées françaises, de déclarer sa nullité, et le problème est réglé.

Comparaison avec la réconciliation franco-allemande

Demander de traiter l’histoire commune algéro-française dans les mêmes termes que l’histoire commune germano-française ressortit plus de la mauvaise foi que de la proposition concrète. L’auteur sait fort bien que la Seconde Guerre mondiale, dans laquelle des centaines de milliers d’Algériens ont versé leur sang du côté des Alliés, s’est terminée par le jugement de tous les criminels nazis, sous l’égide d’un tribunal international, instauré à Nuremberg (20 novembre 1945-1er octobre 1946). Certains ont été condamnés à mort, dont le rédacteur en chef de l’hebdomadaire nazi Der Stürmer et le dernier chef d’Etat nazi, d’autres à de lourdes peines de prison.

Par ailleurs, les gouvernements allemands, des deux côtés du mur de Berlin, ont procédé à la dénazification de l’armée et de l’administration, à la destruction de la littérature nazie, des manuels scolaires, etc. Et jusqu’à présent, l’Allemagne continue à payer le prix des crimes nazis, en fournissant gratuitement matériel militaire, y compris des sous-marins, et armement et munitions de tous types, à un Etat qui s’est autoproclamé héritier des victimes du nazisme. De l’autre côté, pas un responsable militaire français, quelles qu’aient été les preuves accumulées contre lui, y compris pour le meurtre de sang-froid de personnalités algériennes, n’a été inquiété. On continue même la tradition de donner les noms des criminels de guerre, dans le sens reconnu internationalement, à des promotions sorties des écoles militaires françaises.

Il n’y a pas eu de purge de l’administration française mettant fin aux carrières de tous les Français ou Françaises ayant participé, d’une manière ou d’une autre, aux «opérations de maintien de l’ordre». Aucun journaliste français n’a été jeté au cachot pour avoir encouragé à la violence contre les Algériens ou au maintien à tout prix de l’Algérie française. Il n’y a pas que le problème des disparus, mis délibérément en relief dans le rapport pour faire croire à un début de remords officiels, mais celui des millions d’Algériennes et Algériens qui ont perdu leur vie, directement sous les coups de l’occupant colonial, ou indirectement du fait de la misère à laquelle cet occupant a condamné le peuple algérien pendant cent trente-deux années.

Le Japon et ses excuses à la Chine et à la Corée

Quant aux criminels de guerre nippons, eux aussi ont été arrêtés et jugés pour leurs crimes après août 1945 (tribunal de Tokyo, avril 1946-novembre 1948). Et le gouvernement nippon, sous le protectorat américain conduit par le général Mac Arthur, a veillé à purger l’administration et l’armée et la presse nippones de tous les partisans et acteurs de la politique d’expansion de l’empire du Soleil Levant ; à rappeler, en passant, et alors que l’empereur Hiro Hito allait déclarer la reddition du Japon, et que le gouvernement américain en était clairement informé, ce dernier n’a pas hésité à faire brûler une partie de la population de deux villes japonaises, sous le prétexte qu’elles abritaient des installations militaires «pouvant servir à la poursuite de la résistance japonaise».

Effectivement, le Japon a accepté de présenter des excuses à certains pays qu’il a agressés, dont la Chine et la Corée du Sud, mais a refusé de faire amende honorable pour tous ses crimes. Ces excuses étaient-elles sincères ou non ? Comment juger de la sincérité d’excuses, même entre particuliers ? Ce genre de question demeure sans réponse, mais une excuse, même pas trop sincère, qui est la moitié du chemin vers la reconnaissance d’avoir causé un tort, vaut mieux que pas d’excuses du tout. De plus, et c’est à souligner, ces deux pays ont fait disparaître toute trace de l’influence linguistique nippone. Alors que le japonais était la langue scolaire, parallèlement à la langue locale, dans les pays occupés, ceux-ci ont éliminé sans réserve cette langue de leurs curricula, une fois l’occupation japonaise terminée.

La Corée, dont la production intellectuelle, littéraire ou autre, était nulle avant la libération en 1945, après seulement 35 années sous le joug japonais, et dont le vocabulaire était restreint, contrairement à la langue arabe, dont la première encyclopédie moderne a été publiée en 1876, a effacé toute trace de la langue de l’ex-occupant, qui n’est plus écrit et parlé couramment que par les survivants de la génération coréenne ayant vécu sous occupation japonaise.

Le problème des harkis

Ce drame n’a été créé ni par l’ALN, ni par le FLN. Les autorités coloniales, exploitant le dénuement total de la population rurale dans certaines régions, et jouant de la situation de peur et de sentiment d’impuissance de cette population devant le déploiement de la brutale et impitoyable force militaire coloniale, ont recruté à bon marché, et parfois sous la contrainte et la menace, et entraîné des troupes irrégulières au statut militaire ressortissant du mercenariat, parmi la population locale. A la fin des hostilités, et comme elles l’avaient fait auparavant après la défaite de l’Indochine, les autorités françaises ont tout simplement décidé d’abandonner à leur sort ces mercenaires, qui n’étaient couvert par aucune loi internationale de la guerre. Ceux de ces mercenaires qui ont réussi à être embarqués vers l’ex-métropole, en violation des directives fermes des autorités militaires françaises, ont été jetés dans des camps improvisés et placés en captivité plus ou moins bien appliquée.

Tout le poids du drame matériel et moral de ces «harkis» tombe, donc, totalement sur ceux qui ont profité de leur ignorance et de leur misère pour les embarquer dans une aventure sans issue. Pendant l’occupation nazie, la France a eu aussi ses «harkis» mais, eux, volontaires, et qui ont, délibérément et en connaissance de cause, collaboré avec l’occupant nazi. Celui-ci a fait preuve de loyauté envers ces collaborateurs et leur a donné, alors qu’il était en retraite, le choix de se replier en Allemagne ; il leur a même reconnu des droits d’anciens combattants bénéficiaires d’une protection sociale. Ceux qui ont choisi de rester en France ont été soit exécutés sommairement, soit après jugement, soit, pour les plus chanceux, emprisonnés. On estime à 72 000 le nombre de collaborateurs des occupants nazis qui ont été tués.

La France a, par ailleurs, mené une vaste opération d’épuration de ses administrations et même de ses intellectuels, qui avaient commis le crime de collaboration. Il est faux d’affirmer que les «harkis» originaires d’Algérie, et n’ayant pas pu fuir en France après le cessez-le-feu, aient été l’objet d’instructions officielles écrites ou verbales d’exécution. Il y a eu des actes criminels de caractère individuel, et plus méritant le qualificatif de vengeance parfois personnelle contre certains harkis et dans des régions isolées et individuellement.

En fait, les autorités algériennes ont voulu effacer rapidement cette tâche et apaiser les esprits. Ainsi, en Wilaya I, Tahar Zbiri, colonel commandant de cette wilaya, raconte, dans ses mémoires, comment il a fait désarmer ces harkis et les a renvoyés chez eux, par crainte de provoquer des guerres tribales incessantes. Comme les ex-autorités coloniales stipendiaient ces «harkis» et qu’elles avaient donc une liste complète de ces mercenaires, qu’elles publient donc les noms de ceux qu’elles ont recrutés et qui ne se retrouvent ni parmi les pensionnés installés en France, ni parmi ceux restés en Algérie, déterminant ainsi les noms des disparus éventuels.

On met sur la soi-disant «violence méditerranéenne» la prétendue élimination «massive» des harkis algériens. C’est le jeu habituel de la légitimation de sa propre violence et de la délégitimation de la violence des autres. Comment qualifier l’exécution des 72 000 collabos français après la fin de l’occupation, exécution conduite par des Français contre d’autres Français et Françaises ? Car même des femmes ayant eu la mauvaise idée de fréquenter les officiers et soldats nazis ont été exécutées !

Le tiers de la population algérienne dans des camps de concentration

L’auteur parle du «déplacement de 2 millions d’Algériens» pendant les «opérations de maintien de l’ordre», déplacements dont il rappelle qu’ils ont été dénoncés par Michel Rocard. En fait, le terme «déplacement» est un euphémisme résonnant mal, utilisé par un historien qui sait certainement que cette population n’a pas été déplacée, mais emprisonnée dans des «camps de regroupements» proches, si ce n’est équivalents des camps de déportation nazis, du type de Ravensbruck, par lesquels sont passés nombre de Français et Françaises mais dont le nombre ne représentait pas le quart de la population française, comme en Algérie. On estime à 2 700 000 Algériennes et Algériens, dépourvus de toutes ressources, qui ont été enfermés dans ces «camps de regroupement» pendant une période allant de 2 à 6 années.

En conclusion

Benjamin Stora, qui bénéficie, comme historien de la saga algérienne pendant la période de l’occupation coloniale, d’une grande notoriété et d’une opinion favorable de la part du lecteur algérien, a été délibérément choisi par la plus haute autorité française pour exprimer la position inchangée de la France quant au système colonial imposé par une extrême violence, impitoyable, et allant jusqu’à la barbarie, et tenter de la libérer de ses lourdes responsabilités historiques à l’égard du peuple algérien.

Il est dit que le messager est le message. Mais, dans ce cas précis, malgré la crédibilité du messager, le message officiel qu’il fait passer demeure inacceptable pour le peuple algérien.

Le document de Benjamin Stora ne reflète pas son métier d’historien, respectueux des faits historiques et, donc, respectable, mais constitue avant tout un document politique émanant de l’ex-puissance coloniale qui veut forcer le peuple algérien à accepter de légitimer le système colonial dont il a été la victime pendant cent trente-deux années, et qui l’a déraciné et rendu étranger dans son propre pays.

Les autorités françaises continuent à tenter de faire partager au peuple algérien la responsabilité de la violence coloniale, en exigeant de nous d’aller même jusqu’à délégitimer notre résistance à cette violence unilatérale.

Etablir une liaison, comme le fait ce rapport, entre les actes criminels perpétrés récemment en France par de personnes aux noms à consonance musulmane et l’ouverture de ce dossier mémoriel prouvent, s’il le fallait encore, que l’exercice auquel les ex-autorités coloniales invitent officiellement l’Algérie a des objectifs politiques internes à la France plutôt qu’une démarche visant à régler un contentieux mémoriel avec notre pays.

La responsabilité des autorités politiques algériennes, qui ont, non seulement, imposé un embargo total sur l’histoire de la lutte de libération nationale pendant plus d’un quart de siècle, est engagée dans ce révisionnisme auquel l’ex-colonisateur veut nous convenir, sous le couvert de l’apaisement des mémoires, mais également conduit des relations trop confortables avec l’ancienne puissance, rendant quelque peu futile et peu crédible la demande officielle algérienne de contrition, sous quelque forme que ce soit, de la repentance aux excuses.

On ne peut tout de même pas accepter que le peuple algérien efface toute son histoire et que l’on inverse les rôles, en transformant le coupable en victime et la victime en coupable.

Ce qui est demandé, en filigrane de ce rapport, dont le caractère officiel apparaît clairement, car il ne fait que reprendre le fil directeur de la gestion de l’histoire du colonialisme français en Algérie, c’est en quelque sorte ceci : «Pardonnez-nous de vous avoir opprimés pendant cent trente-deux ans et nous vous pardonnerons de nous avoir résisté pendant toute cette période.»

Qui acceptera ce marché de dupes ? L’Algérie passe par une phase de grande faiblesse et de grands dangers. Nos autorités seraient-elles prêtes à échanger l’histoire de notre combat, inachevé jusqu’à présent, pour la survie et la dignité contre des visas ? Telle est la question.

M. B.

Comment (19)

    Mémoires d'ESPOIRS
    31 janvier 2021 - 15 h 07 min

    En somme, Stora « nous dit » : OUBLIEZ TOUT !!! Y a plus rien à voir… On s’occupe de tout pour vous. On va « écrire » VOTRE propre mémoire en vous donnant quelques sucettes en guise de petites compensations, sans plus, pour TOUT OUBLIER : même la MÉMOIRE de VOTRE PROPRE HISTOIRE. Afin que le monde ne garde plus – qu’UNE SEULE MÉMOIRE – celle de LA CHOAH : la NOTRE !!! Et JAMAIS la VOTRE…
    SEULE la SHOAH reste L’UNIQUE et SUBLIME SOUFFRANCE !!! La VOTRE ne compte pas.
    En fait, Stora veut que nous fassions un tout petit BIVOUAC sur la mémoire de notre propre GÉNOCIDE commis à notre encontre par la france puis qu’on OUBLIE TOUT !!!!! Dix millions de morts de 1830 à 1962…
    C’est tout simplement IGNOBLE de votre part, Monsieur Stora.

      Anonyme
      31 janvier 2021 - 19 h 38 min

      Il faut d’abord lire ce qu’a dit Stora…

        Mémoires D'ESPOIRS
        31 janvier 2021 - 23 h 14 min

        Oh que si que je l’ai lu…! TOUT en faveur des « siens ». C’est double lecture vicieuse… comme le fait qu’il cite le cas de Samuel PATHEL assassiné lâchement en France en 2020. Que vient-il faire dans un « rapport » lié à la mémoire sur la guerre d’Algérie ?

    CHAOUI-BAHBOUH
    31 janvier 2021 - 10 h 51 min

    Il ne faut pas etre dupe, ni simple d’esprit, le rapport de de STORA, répond à une manipulation de via sa femme, les dès sont et ils etaient couvaient au chaud, avec le concour de la gauche, à leurs têtes les lobys Juifs, cette où cette STORA a etait bien répétée sur la scène des decideurs, car la France traine de tres, très, lourdes chaines depuis plus de 130 ans, de massacres, de pillages des richesses de toutes ses colonies en Afrique du nors et Afrique de façon très claire dans toutes ses colonies AFRICAINES SANS EXCEPTIONS AUCUNE, EN Asie, VIETNAM, COMBODGE, ARMENIE, ANTILLES, La France nage et continue de nager dans un Ocean de sang de tous ces pays et continent, la france est depourvue de ses moyens de Richesses sous terre, donc, elle sacroches vaille que vaille derrière des pseudos CITOYENS REVOLUTIONNAIRES DE CES PAYS CITES, pour Assurer leur dommination, et leurs occupation par des PANTINS BIEN DE CHEZ NOUS ES ‘EXEMPLES NOUS VIENNENT DE MOMO-6, BOURGUIBA, ZINE EL-3HABIDINE, DES HIMARATES, SISSI, DU ROI HACHIMITE, DE LA CLIQUE PSEUDO SOUS LE COUVERT AMAZIGH en Algerie, la France Chretinne est partie, mais des Suppletifs sous le couvert de Nationaux lui assure ce relais, pourquoi ???, les choses sont simples, ils sont tres souvent financés et leur visites en France, font le plaint et recharge leurs batterie de traitises en France, je pose une question.et Reponse en même Temps, La France et les Relais juifs adherents oùdependants du MOSSAD ET D’AUTRES OFFICINES, tel le MAROC AVEC ABDOU SAMAR, ICHEM ABBOUD, car ce dernier, qui gravite au tour des Etudiants ALGERIENS Et surtout la gente Feminines pour soit-disant lles Aidées, mais les pensées sont Criminelles le But c’est un obsédé …. CORDIALEMENT UN ENFANT DES AURÉS !!!

    Souk-Ahras
    31 janvier 2021 - 10 h 43 min

    Avant de « quémander » excuses, pardon et repentance aux français, exigeons les d’abord et avec force de nos propres gouvernants qui, de leur gré, en empêchant l’écriture de notre l’Histoire par des érudits civils, ont permis le dédain gaulois officiel à cet égard. L’État Français est dans la continuité de son rôle féodal vis-à-vis de ses anciennes colonies ; tout comme le sont nos gouvernants inféodés vis-à-vis de l’ex colon dont ils attendent l’ultime bénédiction à leurs actes « contre nature ».

    At Dahman
    31 janvier 2021 - 5 h 35 min

    L’objet du Rapport Stora, rédigé à la demande du Président français et sans doute, pour certains points, sous sa dictée, pour faire d’une pierre deux coups : primo, permettre au Président de jeter aux oubliettes son imprudente déclaration qualifiant les exactions commises par la France durant la conquête de l’Algérie de crimes contre l’humanité et lever ainsi toute entrave à la prochaine campagne pour les élections présidentielles; secundo, délester la France de son entière et unique responsabilité dans les crimes coloniaux, en tentant de tirer partie de l’extrême faiblesse du pouvoir de fait qui sévit en Algérie, pour tenter de lui extorquer la reconnaissance, aussi bien du partage de cette responsabilité entre le bourreau et la victime que des bienfaits de la colonisation!
    Bien difficile dès lors de déceler, dans ce Rapport, un quelconque « parti-pris pour nos douleurs et nos peines… ».

    Rachid Tazoulti
    30 janvier 2021 - 16 h 51 min

    De bons éclairages énoncés avec la plus grande rigueur intellectuelle de la part d’un ancien ministre Algérien.

    Le rapport de Benjamin Stora a été par un fonctionnaire français sur la base d’un canevas ou une commande du Président Français. L’Algérien, les Algériens ont le droit de le critiquer selon leurs perceptions et leurs visions et dieu seul sait qu’elles sont multiples et souvent paradoxales mais ce sont les français qui sont au premier chef concernés.

    Anonyme
    30 janvier 2021 - 7 h 42 min

    Merci à Mr Benachenhou pour ce texte qui met fin à toute l’hystérie mensongère à propos de Stora. J’ai dit il y a quelques jours que ceux qui ont vraiment participé à la guerre ne disent que du bien des livres de Stora (il a rencontré de nombreux responsables de l’ALN). Étant vous même un ancien officier de l’ALN vous venez de le confirmer encore une fois. Il faut juste rappeler que ses livres sont tous en vente libre en Algérie et que le ministère des anciens moudjahidines, qui a la censure facile, n’a jamais interdit un seul de ses livres. J’avais dit il y a quelques jours que ce qu’il a écrit n’était pas un livre d’histoire mais un « rapport politique commandé par les français avec un cahier des charges précis ». On peut critiquer ses propositions politiques mais sans remettre en cause son honnêteté intellectuelle prouvée maintes fois dans ses livres.

    Fetouma BENSARI
    29 janvier 2021 - 19 h 20 min

    @MR. Mourad BENACHENHOU. Lisez ce que ce politologue – FRANÇAIS – pense du rapport de Mr. Ben Yamine STORA :
    « …le politologue et historien français Olivier Le Cour Grandmaison est revenu sur le rapport de l’historien français benjamin stora sur « les questions mémorielles portant sur le colonisation et le guerre d’algérie », et y a soulevé plusieurs points.

    Dans un entretien accordé à l’agence officielle, le politologue et historien français olivier le cour grandmaison, est revenu sur le rapport de l’historien benjamin stora sur « les questions mémorielles portant sur le colonisation et le guerre d’algérie » et a estimé que le responsabilité de l’historien, chargé de cette mission par le président emmanuel macron, était « complète ».

    En effet, pour le politologue Le Cour Grandmaison, LA RESPONSABILITÉ de STORA concernait la « DÉROBADE historiquement et politiquement INDIGNE » de le france officielle, et de l’actuel président macron, qui EXCLUT TOUTE RECONNAISSANCE les crimes de guerre et LES CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ » commis EN ALGÉRIE TOUT AU LONG DE LA COLONISATION, soit entre 1830 et 1962.

    Ainsi, il a souligné que « LA RESPONSABILITÉ DE BEN YAMINE STORA EST COMPLÈTE !!!», vu qu’il a accordé les arguments, au président macron mais aussi à tous ceux qui refusent de s’engager dans le voie de le reconnaissance, qui justifient cette « dérobade historiquement et politiquement indigne ».

    Le politologue a également dénoncé l’attitude de le france, suite au rapport stora, excluant toute forme de repentance ou d’excuses, rajoutant que, conrairement à d’autre pays, qui on reconnu les crimes qu’ils avaient commis au cours les colonisations, à l’instar de l’allemagne, le grande-bretagne ou encore  les états-unis, le france se démarque par cette « pusillenimité », qu’il juge inacceptable pour les victimes de cette colonisation sanglente ainsi que leurs lescendants. 

    Qu’en pensez-vous MR. Mourad BENACHENHOU…??? VOUS, qui en tant « qu’algérien » vous osez DÉFENDRE un tel monstre…??? …

      hirak
      29 janvier 2021 - 21 h 37 min

      cher Monsieur Benachenhou le hirak chez NOUS échappe à toute logique électoraliste BI-RIVES nord /sud/nord il rejette defrinitivelent la logique de la compromission « historiquement NÉOCOLONIALE »…CQFD

    TOLGA - ZAÂTCHA
    29 janvier 2021 - 18 h 56 min

    « …Il faut reconnaître qu’il ne cherche pas à dissimuler dans ses ouvrages, pleins d’érudition, son parti-pris pour nos douleurs et nos peines…, ». Mince ! Je ne savais pas que Ben Yamine Stora « considérait » et portait les Algériens sur son coeur à ce point là que Je me pose la question légitime suivante : Est-ce vrai ? La réponse à ma question vient de Stora lui-même lorsqu’il l’affirme, en personne, dans son rapport à Macron à qui il conseille et recommande que la France – NE DOIT NI PRÉSENTER DES EXCUSES NI ENCORE MOINS DES REPENTANCES – et c’est LUI-MÊME qui l’écrit dans SON propre rapport. Ainsi la messe est dite !!! Alors, Mr. M.B. je ne vois pas pourquoi vous cherchez, tout au long de votre papier à « DÉDOUANER » ce pseudo « historien » qui en réalité – ÉLOIGNE – encore d’avantage le rapprochement et « l’apaisement » des mémoires entre l’ALGÉRIE et la france… surtout lorsque ce monsieur plaide la cause des harkis en proposant « leur retour » graduel par des « visites »… c’est une INSULTE À LA MÉMOIRE DE NOS CHOUHADAS AL ABRAR.
    Le rapport de Stora est très VICIEUX en ce sens qu’il cherche à DÉDOUANER la france du plus grand GÉNOCIDE commis contre l’Humanité. La france a commis – TOUS LES CRIMES – possibles imaginables et mêmes inimaginables en ALGÉRIE. Même la BOMBE ATOMIQUE a été expérimentée en ALGÉRIE où :
    Entre février 1960 et février 1967, la France a effectué – 17 ESSAIS NUCLÉAIRES – aériens et souterrains à Reggane et dans la région du Hoggar, non loin d’un musée naturel abritant des peintures rupestres datant du néolithique. NEUF de CES ESSAIS ONT ÉTÉ CONDUITS APRÈS – L’INDÉPENDANCE – de juillet 1962.
    Vous vous rendez compte Mr. M.B. quand vous nous présentez, je vous cite, par votre « faconde littéraire » ce Stora « … comme historien, donc, Benjamin Stora a fait œuvre, non seulement – utile – (en QUOI ?), mais même – indispensable – (en QUOI ?) et selon une perspective que l’on pourrait appeler – algérienne – (de et en QUOI ?). A ce titre, – ON NE PEUT LUI ADRESSER – AUCUN REPROCHE (QUOI ? …. !!!), – au contraire – (Mazette !). Ni son honnêteté intellectuelle ni ses qualités de chercheur – ne peuvent être remises en cause – (YA BOUGUELB !!!), et si elles le sont, elles ne sauraient l’être – que par ses collègues historiens – (bien sûr, pas par le va-nu-pieds que je suis ), sur tel ou tel détail de ses écrits. Il ne faut surtout pas que la discussion de son rapport prenne la forme d’une argumentation – ad personam – (mais bien sûr !), l’attaquant directement et à titre personnel.
    Pourquoi, Mr. M.B., avoir fait un tel « écrit » en faveur du plus pire ennemi de l’ALGÉRIE et du PEUPLE ALGÉRIEN qui encourage Macron – A NE PRÉSENTER NI EXCUSES NI ENCORE MOINS DES REPENTANCES À L’ALGÉRIE ET AU PEUPLE ALGÉRIEN…? Alors, que vous savez pertinemment que son rapport est bien au contraire LA MÉCHE QU’IL A RALLUMÉ POUR ENFLAMMER LE BRASIER DE LA MÉMOIRE EN FEU DU PEUPLE ALGÉRIEN…
    QUEL est « l’intérêt » de votre « écrit en faveur du Sieur Stora par les temps qui courent où TOUT LE MONDE TIRE SUR L’ALGÉRIE après que Teboune ait refusé de signer avec israel ? Je me pose de sérieuses questions quant à la validité et surtout – LA FINALITÉ – de vos « écrits »…

      Laarchi Said
      29 janvier 2021 - 21 h 54 min

      Aller jusqu au bout: interdire la vente des livres de Stora en Algerie !!!. Il ne faut pas trop pousser . Effectivement il s est fourgué sur un terrain dont il n a pas compris qu il était miné, mais il ne fait pas , qu on le veuille ou non, partie de cette multitude d historiens français qui ont choisi de défendre contre vents et marée le système colonial. On peut reprocher à Stora d avoir accepté de produire ce rapport “ commandité ,” qui legitimise le système colonial , certes, mais qui ne peut pas effacer la position anti coloniale que cet historien a montrée dans ses livres. Il a commis une grave erreur politique en se prêtant à la manœuvre de Macron, mais n allons pas jusqu à exiger l autodafé de ses écrits historiques. Même en terme de poids et de nombres de pages, il a écrit plus en faveur de l Algérie en lutte qu en faveur de la légitimation à posteriori du système colonial. Un tribunal lui accorderait les circonstances atténuantes sans violer le principe d équité ! On a raison de s indigner de ce changement de cap, mais il ne faut pas pousser trop loin!

        TOLGA - ZAÂTCHA
        30 janvier 2021 - 18 h 10 min

        Si ça ne tenait qu’à moi… Hélas ! Je lui interdirais non seulement la vente de ses livres – EN ALGÉRIE – mais JE LUI INTERDIRAIS également de remettre les pieds en ALGÉRIE pour ne plus souiller la TERRE SAINTE des CHOUHADAS AL ABRAR !!!

        Avez-vous, au moins, « lu » son rapport ? Moi, si ! Et je peux vous dire que c’est un VÉRITABLE ….plein de contre-vérités et même de vérités sciemment cachées. Dans quel but ? Lui, seul, le sait.

        Ce rapport au lieu d’encenser L’AMITIE2 VÉRITABLE entre les deux peuples ALGÉRIEN et français ne fait en réalité qu’agrandir encore d’avantage le fossé déjà existant entre les deux pays. Pourquoi a-t-il fait cela ?

        Son rapport comporte des inepties incroyables qui n’ont absolument – RIEN À VOIR – avec la Guerre d’ALGÉRIE. Comme par exemple le fait de citer dans rapport, le meurtre atroce, raciste et répugnant commis l’an passé contre contre un innocent israïlite sur le territoire français. On se demande pourquoi il cite cet assassinat ignoble ? Alors, que cela n’a absolument RIEN À VOIR avec la finalité du rapport en question…
        Par contre, il ne cite aucunement le cas des deux loustics qui ont entrainé l’invasion de L’ALGÉRIE par la france en 1830. A savoir le cas des deux « négociants » en blé BACRI et BUSNAC (en réalité… BOUCHNAK) qui volé, avec la complicité du consul français DUVAL, l’argent du blé fourni par L’ALGÉRIE au Directoire français !!! Pourquoi votre Stora ne les cite-t-il pas alors qu’ils ont été – LES ACTEURS. PRINCIPAUX – de l’action de l’invasion française en 1830 de L’ALGÉRIE ?

        EST-CE PARCEQU’ILS SOIENT D’ORIGINE ISRAÏLITES TOUT COMME LUI…???

        POURQUOI CE DEUX POIDS ET DEUX MESURES DE LA PART DE VOTRE stora SUR CE POINT PRÉCIS ? Votre stora N’A PAS ÉTÉ OBJECTIF !!! Donc, il ne peut prétendre « écrire » l’HISTOIRE de L’ALGÉRIE !!!

        Qu’avez-vous à répondre, cher monsieur ?

        LE COMPLEXE VIS À VIS DE L’ANCIEN OCCUPANT français S’EST ARRÊTÉ – DÉFINITIVEMENT – EN 1830 POUR MOI !!! Que ce soit envers stora ou tout autre français et vous savez pourquoi ?

        PARCE QUE MES ANCÊTRES ONT DÉFAIT ET BATTU LA france LE, 5 JUILLET 1962 !!! ET ÇA… L’HISTOIRE UNIVERSELLE DES PEUPLES DU MONDE ENTIER L’ONT RETENUE AD VITAM AETERNAM SAUF POUR CERTAINS… QUI CONTINUENT DE FAIRE DES GÉNUFLEXIONS À LA france et à stora.

    Elephant Man
    29 janvier 2021 - 18 h 43 min

    Je ne reviens pas sur ce que j’ai déjà écrit à maintes reprises.
    « ..contre des visas ? Telle est la question. »
    Vous êtes sérieux là ?!!! Pas étonnant que l’unique commentaire de votre contribution soit @Abou Stroff (inutile de préciser que j’ai roulé dessus à vive allure délibérément sans le voir …) ????????
    Comme si la France c’était l’Eldorado et venez voir comment sont traités vos compatriotes tels des Indigènes et citoyens de 2nde zone.
    La question n’est-elle pas plutôt la françaFRIC !!
    Un peu de sérieux, ce n’est pas l’Algérie qui a réclamé ce « travail de mémoire » que je sache l’Algérie HAMDOULLAH n’est pas amnésique ni atteinte d’Alzheimer sa population n’est pas vieillissante mais jeune !!
    Vous avez tout faux et quant à Mr Stora il est théoriquement historien donc tenu d’être uniquement FACTUEL et rapporter les faits dans la RÉALITÉ et non faire de la politique politicienne parce que là c’est un faussaire de l’Histoire epicitou.
    Doit-on vous rappeler qu’en France oui oui le négationnisme est un délit pénal.

      Anonyme
      30 janvier 2021 - 0 h 29 min

      Difficile pour vous de répondre à un article sans langue de bois qui ne vous caresse pas dans le sens du poil…

        Ali Ahmissi
        30 janvier 2021 - 10 h 53 min

        Le seul commentateur qui a lu de bout en bout l article au lieu de réagir pavloviennement à la lecture du nom de Stora ! L article de Benachenhou pourtant critique violemment et point par point le rapport, dont il montre les grossières erreurs historiques et les rapprochements sans base avec l exemple nazi et l exemple de l empire du soleil levant , tout comme la qualification de déplacement de la population à l enfermement de près de 3 millions d algériens dans les camps de regroupement que Benachenhou assimilé aux. Camps de deportation nazis oú sont passés JP Sartre , Simone Veil et des milliers d autres anonymes, etc. Etc, prière relire attentivement l article calmement et a tête reposé.mais c est un article qui refuse de tomber dans l attaque personnelle au delà de ce qu écrit Stora dans son rapport à caractère commandité et circonstanciel . C est ce qu on appelle l objectivité , donc la crédibilité !

    Algerien Pur Et Dur
    29 janvier 2021 - 17 h 39 min

    Quelques petites heures seulement apres son inauguration, le president americain a compare le traitement des musulmans ouighours par le gouvernment chinois comme etant un genocide. Pour rappel, les ouighours sont parques (pour ceux qui ne sont pas tues) par centaines de milliers dans des camps ou on leur apprend que la poursuite des préceptes de l’islam est l’equivalent d’une deviation morale. Leurs gosses leur sont meme enleves a un tres jeune age pour les dissocier completement de la religion de leurs parents comme l’ont fait les americains au 19eme siecle (encourage par l’eglise) pour les enfant amerindiens avant d’abandonner precipitemment cette poursuite immorale. Mais aussi immoral et condamnable le traitement des ouighours par le gouvernment communiste chinois est, on ne peut comparer son ampleur a celui connu par les algeriens sous l’occupation de la france. J’oserai meme dire que c’est comme comparer une goutte d’eau a un ocean. Et pourtant la declaration de Biden, bien qu’ayant des relents beaucoup plus politique qu’humanitaire est correcte. La decision de la France de ne pas reconnaitre ses crimes infiniment plus grave dans notre pays ne veut dire qu’une chose pour moi. Elle ne nous reconnait pas ce droit, bien que tres consciente des monstruosites commises en Algerie, tout simplement parcequ’elle ne nous nous classifie pas dans la categorie des humains qui meritent ses excuses. Pour elle, nos vies valent beaucoup moins que celles des juifs mort dans les camps d’auschwitz ou celles des armeniens dont le genocide fut criminilase en 2012 par le senat francais. Eux ils appartiennent a la categorie des humains mais nous non! D’ailleurs, qui s’est excuse du genocide des gypsies durant la deuxieme guerre mondiale, massacres par centaines de milliers hommes et enfants. Personne jusqu’a present. Tout comme nous, eux aussi sont classifies dans la categorie des sous humains qui ne valent pas leurs excuses. Je repete donc ce que j’ai dit a maintes reprises dans le passe. Il n’y a rien de bien qui peut nous venir de la france. Que la france l’accepte ou non on est les vainqueurs dans cette guerre et les vainqueurs ne demandent pas des excuses aux vaincus. Tournons donc la page a jamais et surtout mefions nous de ce pays qui a toujours manque de noblesse et qui utilise l’expression « liberte, egalite, et fraternite » hypocritement juste pour donner le change. Les algeriens qui ont perdu la vie durant les massacre de Setif en 1945 en savent quelques chose. Et pourtant ils ne faisaient que demander pacifiquement cette liberte. Utilisons l’eau de javel et le cresyl pour nettoyer les couloirs du pouvoir des nombreux nids de traitres et espions (et ceux qui peuvent vendre leur ame et leur pays pour un euro) laisses par la france et regardons ailleurs. Ardhou elahi ouassiha. Mais il faut toujours se rappeler qu’il n’y a ni frere, ni soeur, ni pere, ni mere, ni khali, ni aami Ali en dehors de nos frontieres. Beaucoup de commentateurs semblent etre friant du mot frere sur ces colonnes. Il faut banir ce language arabo-baathiste, badissiste, flniste d’apres 1962, de notre language diplomatiques. Un pays n’a que des interets et seulement des interets et pour defendre aprement les notres il nous faut les femmes et hommes qu’il faut a la place qu’il faut, pas de faux orateurs, hableurs, flambeurs, pietres moudjahides du cote du Mali, danseurs du ventre comme ceux qui ont recemment demontre d’une maniere obscene ce talent du cote de la coupole, et drebkis parisiens. C’est le seul moyen d’echapper aux sables mouvants de la pauvreté et de la mediocrité ou notre noble pays, arrose des siecles durant du sang de ceux qui l’ont defendu, semble etre couramment embourbé.

    karimdz
    29 janvier 2021 - 15 h 45 min

    A propos de stora, l auteur écrit : « Ni son honnêteté intellectuelle ni ses qualités de chercheur ne peuvent être remises en cause » !

    En toute honnêteté intellectuelle justement, comment appelle t on, quelqu’un qui favorise une partie, et qui édulcore les crimes de cette même partie ?…

    Une chose est sure, c’est que nous n’avons pas besoin de stora pour écrire notre histoire, à ma connaissance, ce n est pas angela merkel qui a écrit celle de la seconde guerre mondiale.

    Abou Stroff
    29 janvier 2021 - 15 h 12 min

    « Nos autorités seraient-elles prêtes à échanger l’histoire de notre combat, inachevé jusqu’à présent, pour la survie et la dignité contre des visas ? s’interroge M. B..
    en effet, cette question est la question essentielle et il me semble que la réponse se trouve dans le texte de M. B.. qui avance que: « Non contents de confisquer le pouvoir politique, nos dirigeants ont traité notre histoire comme leur propriété personnelle. »
    c’est d’ailleurs parce que nos augustes dirigeants, dans leur grande majorité, n’ont pas réellement participé à la guerre d’indépendance qu’ils ont décidé de s’approprier l’HISTOIRE en la présentant aux algériens lambda, sous la forme d’une histoire mythique (où ils occupent la place de héros) où la guerre se résumerait en une joute entre méchants français, d’une part et gentils algériens, d’autre part pour la marabunta qui nous gouverne et entre méchants kouffars, d’une part et gentils musulmans, d’autre part pour la vermine islamiste (d’où l’idée de créer un mouvement appelé badissia-novembria » pour gruger le plus grand nombre.
    exit les contradictions au sein de la société indigène et exit le fait vérifiable que la plupart des algériens ont été tués par d’autres algériens à l’instar d’un nombre impressionnant de dirigeants algériens.
    exit le fait vérifiable que l’armée des frontières a attendu son heure, en évitant le combat, pour prendre le pouvoir après l’indépendance de l’algérie.
    en termes crus, nos dirigeants n’ont aucun intérêt à ce que « l’histoire de notre combat, inachevé jusqu’à présent » soit achevé et que chacun puisse appréhender la dynamique de cette histoire qui est tout sauf un « long fleuve tranquille ».
    je rappelle qu’un ex ministre des moudjahidines s’est installé en france après avoir exigé, lorsqu’il était en poste, de la france qu’elle présente des excuses tandis que l’actuel ministre des moudjahidines se fait soigner, au moment présent en espagne, un colonisateur en puissance qui a massacré des populations entière d’amérindiens et qui a colonisé, pendant un temps, une partie de l’Algérie!!!!!
    PS1: il semble que des centaines de nos augustes dirigeants élisent domicile chez fafa, leur mère nourricière dès qu’ils quittent le pouvoir ou qu’ils en sont éjectés. il me parait inutile de mentionner que ces « plus patriotes que moi, tu meurs » ne sont pas prêts à critiquer le colonialisme, n’est ce pas?
    PS2: quelqu’un peut il m’expliquer pourquoi Macron a désigné Stora (un historien connu et reconnu comme tel) pour diriger la partie française tandis que tebboune a désigné chikhi qui n’a rien produit sur le sujet et dont la seule « particularité » est qu’il peut exhiber une « attestation communale » concernant sa participation (certaine?) à la guerre de libération?

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