Séisme au Maroc : appels à la solidarité et marchandages géopolitiques
Une contribution de Khaled Boulaziz – Dans les majestueux contreforts du Maroc, là où les sommets effleurent les cieux et où les âmes sont pétries par la rigueur d’une nature sans concession, une tragédie d’une ampleur dévastatrice a transfiguré le paysage en une toile poignante de désolation et de souffrance. Un séisme d’une puissance inouïe, d’une magnitude de 7, a secoué avec une férocité sans précédent tant les vies que les édifices ancestraux. C’était lors de cette nuit du 8 au 9 septembre, lorsque les étoiles elles-mêmes semblaient frémir de compassion.
Cette terre, habituellement solide et nourricière, a tremblé, abandonnant en son sillage plus de 2 500 âmes perdues, emportées par la fureur des éléments. Les victimes directes, aux douleurs muettes, portent le fardeau d’une tragédie qui résonne dans les vallées arides d’un Grand Atlas. Les montagnes, témoins silencieux, portent désormais les stigmates de cette nuit où la nature indifférente à nos destins a imprimé sa colère.
Mais, contre toute attente, au lieu de répondre aux cris déchirants de tant de familles dévastées, la réaction du roi Mohammed VI demeure pour le moins énigmatique. Alors que les nations du monde entier tendaient la main avec des offres d’assistance et de secours, le monarque impérieux semble adopter une approche sélective, triant ces offres en fonction d’intérêts géopolitiques d’un royaume chérifien rêvé et scénarisé sous d’autres cieux.
Dès l’aube de cette tragédie, de nombreux pays, dont l’Algérie, se sont manifestés en proposant leur aide et leur appui. Respectant le protocole habituel, ils attendent simplement une demande officielle des autorités marocaines. Pourtant, cette sollicitation n’est jamais parvenue à la plupart des gouvernements qui se tenaient prêts à porter appui et support aux victimes en souffrance.
Jusqu’à dimanche matin, seuls le Qatar et l’Espagne ont été approchés, deux pays ayant des relations proches avec le royaume. Pourtant, d’autres nations désireuses de contribuer, comme la France et l’Algérie, sont demeurées en attente, omises, exclues de cet élan de solidarité.
Pendant ce temps, les cris de détresse des régions touchées résonnent, décrivant des scènes de chaos. Les secours tardent à atteindre certains villages, 48 heures après le cataclysme. Des survivants, ensevelis sous les décombres de leurs foyers, attendent peut-être un miracle pour les en libérer.
Pourquoi ce choix énigmatique de la diplomatie marocaine plutôt que l’entraide altruiste ? Certains suggèrent que le Maroc souhaite dissimuler la grande misère de l’arrière-pays, là où les hommes et les femmes de cette vaste étendue, en contraste avec un Maroc médiatisé dans les magazines au papier glacé, sont les laissés-pour-compte d’un développement sélectif. D’autres, plus cyniques, estiment que le roi exploite insidieusement la géopolitique pour le maintien de son trône au détriment des victimes du séisme, négligeant ainsi leurs besoins urgents en aide.
Entretemps, les secouristes, en première ligne face à l’agonie de leurs compatriotes, luttent avec des moyens insuffisants, des outils obsolètes, dépourvus de caméras thermiques pour détecter les survivants ensevelis. Les villages entiers, dévastés, attendent désespérément des secours qui tardent à venir.
Les relations internationales peuvent dicter les choix politiques, mais en ces heures sombres, le monde regarde avec étonnement l’attitude du Maroc. Les calculs géopolitiques semblent bien déplacés lorsque des vies sont en jeu. Des blessés non soignés, des survivants piégés, des morts sans sépulture et des estomacs vides, voilà la réalité amère qui se joue dans les montagnes du Haut Atlas.
Pour Mohammed VI, et pour son gouvernement sous influence, le retentissement est déjà amer. Leurs actions suscitent le courroux de la presse internationale et le mécontentement des nombreuses ONG humanitaires, elles aussi empêchées de venir en aide à un pays en détresse.
Avec l’Algérie, une trahison flagrante de la foi se révèle au grand jour. Le roi a refusé l’aide d’un pays à qui il prétendait tendre la main à peine un mois plus tôt, dans l’espoir de renouer une fraternité. C’est une ironie cruelle qui se dessine dans cette danse diplomatique macabre, où la compassion humaine devrait normalement prévaloir sur les marchandages politiques.
Il est indéniable que, à mesure que les ravages du récent séisme au Maroc se dévoilent, mettant en lumière la laideur, l’ampleur de la destruction et de la désolation, la détresse des victimes s’amplifie. Cette situation met de manière éloquente en relief la véritable nature des dirigeants marocains, qui apparaît être fondamentalement perfide et persiste dans ce sens.
K. B.
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