Comment un complot du Makhzen visant l’Algérie a été déjoué in extremis à Paris
Par Brahim N. – L’affaire a été dévoilée par l’arrestation d’un youtubeur algérien installé en Grande-Bretagne. Interpellé par la police française à l’aéroport Roissy-Charles-De-Gaule, à Paris, alors qu’il s’apprêtait à prendre l’avion, ce dernier a expliqué, dans un enregistrement vidéo, dès sa remise en liberté, qu’il avait été entendu par un juge d’instruction après une garde à vue de 48 heures, et qu’il avait été soumis à un contrôle judiciaire et une interdiction de quitter le territoire français, sur décision de justice.
Or, des sources proches du dossier ont indiqué à notre site que l’affaire du youtubeur en question avait pris une tournure autrement plus grave dès sa sortie du tribunal de Nanterre, où il avait été auditionné. Le traquenard cachait, en fait, une opération clandestine qui porte l’empreinte des services secrets marocains. Le youtubeur algérien a échappé de justesse à une décision extra-légale d’extradition vers le Maroc, n’eût été l’intervention d’un collectif de journalistes, d’avocats et de représentants de la société civile issus de la diaspora algérienne de France.
Il s’avère que cette affaire est liée à la mystérieuse disparition d’un cyber-agitateur réclamé par la justice algérienne, pour appartenance à un groupe terroriste. Les deux opérations ont, en effet, été commanditées par les services secrets marocains dans le cadre d’un complot visant l’Algérie et ses services de sécurité.
Nos sources ont révélé que la police française a été manipulée par les services du binôme Hammouchi-Mansouri, qui avaient pour but de faire extrader le youtubeur algérien vers le Maroc, et qu’une équipe de mercenaires avait été contractée pour assassiner l’autre ressortissant algérien condamné par contumace en Algérie. Cependant, les barbouzes marocaines ont lamentablement échoué dans leur plan élaboré à partir de Rabat et exécuté sur le sol français.
Les informations dont nous disposons montrent qu’après avoir été mis en garde à vue pour une banale affaire de droit commun le mêlant à un homme d’affaires algérien établi en France, le youtubeur et journaliste Saïd Bensedira s’est vu conduire manu militari au centre d’extradition situé à l’aéroport en direction du Maroc, la police française ayant argué d’un arrêté préfectoral ordonnant à ce dernier de quitter le territoire français «sans délai», pour «rejoindre tout pays dans lequel il est admissible». Paradoxalement, le même document considère que le concerné «ne justifie d’aucune circonstance humanitaire particulière», alors qu’il est bénéficiaire du statut de réfugié, qu’il a été soumis à un examen de situation approfondi par les éléments de Police judiciaire relevant de la préfecture et qu’il avait, quelques heures plus tôt, été placé sous contrôle judiciaire et interdit de quitter le territoire par la justice française.
Cette opération digne d’une fiction hollywoodienne, qui a échoué grâce à la mobilisation d’un groupe de journalistes et d’avocats qui a sollicité la justice française afin qu’elle instruise l’autorité préfectorale de rédiger dans l’urgence un nouvel arrêté tard dans la soirée, portant assignation à résidence en France.
Par ailleurs, et durant la même période, soit près de 30 heures qu’a duré le calvaire du youtubeur, un autre Algérien, réfugié en France, avait été kidnappé et séquestré par des mercenaires, vraisemblablement déguisés en policiers français, en vue de l’éliminer et d’attribuer son exécution aux services de sécurité algériens. Une campagne avait, auparavant, été orchestrée par les mêmes services marocains pour distiller une fausse information, à travers ses relais, sur une prétendue menace de mort de la part des services algériens dont ferait l’objet ce nervi inculte manipulé par Rachad. Campagne relayée par certains organes marocains de propagande et les morues du Makhzen Hichem Aboud, Oualid Kebir et Anouar Malek.
Ce réfugié, considéré comme terroriste en Algérie mais qui jouit de la protection de la DGSE française, a été relâché par ses ravisseurs quelques heures après l’échec de l’extradition du youtubeur algérien que les Marocains croyaient pouvoir neutraliser une fois extradé au Maroc, où l’attendaient de pied ferme les sbires d’Abdellatif Hammouchi.
Au-delà des évidentes intensions criminelles cachées derrière le fait de faire extrader vers le Maroc un Algérien jouissant de la protection internationale, nos sources s’interrogent sur la manière dont l’ordre d’extradition a pu être délivré aussi rapidement aux forces de l’ordre françaises, c’est-à-dire dès sa sortie du tribunal qui, pourtant, lui avait ordonné de ne pas quitter le territoire français pour les besoins de l’instruction. Elles se demandent également comment autant d’erreurs ont pu être commises concernant l’identité de ressortissant à extrader et la destination, vu qu’il n’est ni porteur d’un passeport marocain ni résident au Maroc. Elles disent, en outre, ne pas comprendre comment la France a pu, ainsi, non seulement violer le droit international, mais également mettre à nu les incroyables contradictions entre la décision de la police et celle de la justice françaises.
En faisant taire un des deux Algériens et en éliminant l’autre, les Marocains visaient un objectif quadruple : détourner l’attention de l’opinion de la disparition du youtubeur ; le faire taire définitivement en raison de ses positions favorables au Sahara Occidental ; faire porter le chapeau de l’exécution physique du terroriste – d’autres allaient suivre – réclamé par l’Algérie aux services de sécurité algériens ; provoquer une crise diplomatique entre Alger et Paris.
La mise en échec de ce plan a permis de dévoiler au grand jour les relais du Makhzen et l’implication de la police française dans cette machination d’ampleur internationale, et de lever le voile sur les véritables intentions cachées derrière l’actuel rapprochement entre Paris et Rabat.
Un plan maladroitement orchestré afin de donner à une partie de la France les moyens de pression qui lui sont nécessaires à la reconnaissance de la marocanité du Sahara Occidental et, à partir de là, empêcher la rencontre entre les présidents algérien et français annoncée pour la fin de l’année.
B. N.
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