Des sources irakiennes : pourquoi le président Tebboune n’ira pas à Bagdad

Tebboune sommet Bagdad
Le président Tebboune recevant l'invitation à prendre part au Sommet de Bagdad. D. R.

Par Abdelkader S. – Le Sommet de la Ligue arabe qui se tient à Bagdad a provoqué une vive polémique à l’intérieur même de l’Irak, sur fond d’échéances électorales locales et de tiraillements géopolitiques, impliquant notamment le voisin iranien, selon des sources proches du gouvernement irakien, qui font savoir que les chefs d’Etat d’au moins sept pays ont décliné l’invitation du président Abdel Latif Jamal Rachid à cette rencontre, en évoquant plusieurs raisons possibles.

En effet, selon ces sources, le président Abdelmadjid Tebboune, le Saoudien Mohammed Ben Salman, l’Emirati Mohammed Ben Zayed, le Qatari Tamim Ben Hamad Al-Thani, le Bahreïni Hamed Ben Issa Al-Khalifa, le Syrien Al-Joulani, le Marocain Mohammed VI et, sans doute, l’Egyptien Abdelfattah Al-Sissi ne seront pas de la partie, ce 17 mai. Parmi les causes de cette défection, assure-t-on à Bagdad, les risques sécuritaires, notamment après les attaques israéliennes contre le Liban et la Syrie, indique-t-on. On ne sait pas si ces sources irakiennes détiennent des informations exactes sur un plan qui serait en cours pour cibler des dirigeants arabes, ou s’il ne s’agit que de supputations fondées sur des recoupements.

Mais ce qui fait craindre un échec du Sommet de la Ligue arabe, c’est surtout la tenue d’un autre sommet à Riyad, en Arabie Saoudite, auquel prend part le président Donald Trump. Cette réunion importante, estime-t-on, relègue la rencontre de ce samedi à un plan tout à fait secondaire, tant les véritables décisions seront prises dans la capitale saoudienne, tandis qu’à Bagdad, les participants, de quelque rang qu’ils soient, en ressortiront avec une déclaration contenant le même verbiage obsolète et sans aucun effet sur le terrain sur, notamment, la question palestinienne. Une question centrale, en principe, mais qui fait des Palestiniens de Gaza, impunément massacrés par le régime nazi de Tel-Aviv, une victime collatérale d’enjeux égocentriques dans lesquels les pétro-monarques du Golfe sont les principaux acteurs.

Des observateurs affirment que, malgré la faible participation au Sommet de Bagdad, celui-ci se devrait d’être couronné par des exigences qui en rehausseraient le statut. Au premier rang de ces exigences, l’annonce d’une volonté réelle de prendre en charge la reconstruction de Gaza et de ne pas laisser ce chantier aux seules puissances occidentales qui chercheront à en tirer profit. Le Sommet devrait également demander instamment à l’Occident de reconnaître le génocide commis par l’entité sioniste dans cette enclave palestinienne, où plus de 50 000 civils ont été tués. Un retour rapide à l’ordre constitutionnel en Syrie et la cessation des exactions contre les minorités alaouite, druze et chrétienne, après la prise du pouvoir par les terroristes d’Al-Qaïda-Daech avec l’aide de l’Occident, d’Israël et de la Turquie, devraient faire partie des recommandations de ce sommet, appuyées par la nécessité d’un retrait total, immédiat et sans conditions de l’armée israélienne des territoires libanais et syrien.

Le Sommet arabe de Bagdad devrait, par ailleurs, insister sur la nécessité que ses membres soient associés aux négociations entre les Etats-Unis et l’Iran sur le dossier nucléaire et refuser que les pays de la région en soient exclus bien qu’étant en première ligne en cas d’attaque israélienne contre les infrastructures nucléaires iraniennes, entraînant de fait la péninsule tout entière dans une guerre sans fin.

Enfin, le Sommet arabe, font remarquer ces observateurs, n’a d’autre choix que de former un bloc uni face aux manœuvres sournoises qui menacent plus que jamais le Maghreb et le Moyen-Orient d’éclatement. Il faut, pour ce faire, cesser toute normalisation avec Israël et négocier d’égal à égal avec les puissances occidentales, en mettant en avant les leviers dont dispose les Etats membres de la Ligue arabe pour pouvoir exercer des pressions et influer sur le cours des événements internationaux.

Pourquoi le président Tebboune se dérangerait-il jusqu’à Bagdad quand ces résolutions essentielles ne sont que chimères ?

A. S.

Comment (14)

    Anonyme
    13 mai 2025 - 13 h 55 min

    Bon drôles de musulmans tous comme ils sont qd même, on se remet à dieu dans l islam. Ce qui doit arriver t arrivera et ce qui doit te louper te loupera. Ils ont peur de la mort juste pour une invitation dans un pays qui est plus ou moins instable, pourquoi l organiser chez ce membre dans ce cas, vous êtes tous des hypocrites dans cette ligue arabe, mounafikines. Juste le dernier motif de cet article à l absence de Tebboune que je peux comprendre. L Irak est un pays membre et a tjrs eu de bonne relation avec l Algérie et les autres en général. Trump lui est su Moyen-Orient pour leur taper 1000 milliards à ces bédouins qui ont pourri le monde arabe et ont laissé tombé les palestiniens. Le Qatar tt seul se propose à offrir en cadeau à Trump un avion civil de 400 millions de dollars. Ça n aurait pas été plus utile de les offrir aux palestiniens pour ttes aides , humanitaires ect ? Voilà pourquoi dieu vous maudit les dirigeants arabes. Vous ne payez rien à attendre, dieu vous le rendra au centuple le châtiment qui vous attend . Je vous plains c est pire que la mort ce qui vous attend en vérité et vous ne pourrez y échapper président roi émirs ce que vous voulez ?

    Brahms
    13 mai 2025 - 12 h 57 min

    Les bédouins bassinent les musulmans avec la Mecque pour faire des cadeaux à l’Amérique avec leur argent , le système marche à l’envers, lisez un peu, c’est éloquent ?

    Luxe et conflits d’intérêts. Donald Trump a entamé ce mardi 13 mai sa tournée dans le Golfe par une visite en Arabie saoudite. Le président américain est ensuite attendu au Qatar et aux Émirats arabes unis dans le cadre de son premier déplacement majeur à l’étranger, dont l’objectif affiché est de signer des contrats mirobolants dans les secteurs de la défense, de l’aviation, de l’énergie ou de l’intelligence artificielle. Cette tournée dans le Golfe pourrait donc rapporter gros aux États-Unis… mais pas que.

    Entre les hôtels de luxe, les golfs, les gratte-ciel et les cryptomonnaies, la liste des investissements de la famille Trump dans la région est colossale, tout comme le risque de conflits d’intérêts. Du côté de l’exécutif américain, on assure qu’il n’y a aucun problème. « Il est franchement ridicule que quiconque […] puisse suggérer que le président Trump agisse pour son propre profit », a tranché sa porte-parole Karoline Leavitt le 9 mai dernier, ajoutant même que Trump a « perdu de l’argent en étant président ».

    À la Maison-Blanche, l’ambiance en salle de presse a bien changé, et ça n’a rien d’anodin

    La Maison Blanche fait valoir que ce sont les enfants de Donald Trump − notamment ses fils Donald Junior et Eric Trump − qui sont à la tête des entreprises dont le président s’est mis en retrait. Mais d’après le New York Times le « disclosure report » du président – sa déclaration officielle de patrimoine et d’intérêts financiers – montre qu’il tire toujours des bénéfices personnels des entreprises familiales, qu’il s’agisse de cryptomonnaies ou de la Trump Organization. Le tribun républicain a donc tout intérêt à ce que les projets familiaux continuent de fleurir dans les monarchies pétrolières…

    Un levier d’influence majeur pour les pays du Golfe.

    Mais quels sont les projets en question ? Il s’agit avant tout de contrats immobiliers et/ou touristiques, comme celui pour la construction d’un golf et de résidences de luxe au Qatar – signé le mois dernier par la Trump Organization – ou pour un gratte-ciel de 1 milliard de dollars et un terrain de golf que l’entreprise doit construire à Dubaï.

    À cette liste s’ajoutent la construction prochaine d’une Tour Trump à Djeddah ou encore les partenariats récurrents avec le promoteur de luxe saoudien Dar Al Arkan, relevés par Newsweek et qui alimentent des projets dans tout le Moyen-Orient. La famille Trump surfe sur le boom de l’immobilier de luxe et du tourisme dans les pays du Golfe, qui sont plus que ravis de bénéficier d’investissements massifs.

    Les monarchies pétrolières ont toujours cherché à signer de juteux contrats avec des entreprises américaines pour gagner en influence à Washington, comme le rappelle Hasan Alhasan, membre du centre de réflexion International Institute for Strategic Studies. « Pendant des décennies, les achats d’armes colossaux des États du Golfe ont rempli les poches des entreprises de défense américaines » qui donnent beaucoup lors des campagnes électorales, a expliqué l’expert à l’AFP. Aujourd’hui, « satisfaire les intérêts commerciaux de la famille Trump est peut-être considéré comme un moyen […] plus efficace d’atteindre le même objectif : l’influence politique ».

    Des cryptomonnaies et un avion à 400 millions de dollars.

    Mais les liens entre Donald Trump et les pays du Golfe ne s’en tiennent pas au tourisme ou à l’immobilier : ses fils se sont lancés dans la course aux cryptomonnaies en s’appuyant sur les pétromonarchies. La veille de l’arrivée de son père dans la région, Eric Trump était à Dubaï pour faire la promotion de son entreprise de cryptos, baptisée WLF, qui bénéficie de l’appui d’un fonds souverain d’Abou Dhabi, comme le rappelle Le Monde. Pour le quotidien du soir, le dossier soulève des « conflits majeurs » puisque la famille du président américain fait « directement » des affaires avec un gouvernement étranger.

    Ce fonds souverain n’est pas le premier à venir en aide à des proches de Donald Trump. Quelques mois après son départ de la Maison Blanche, son gendre et ex-conseiller Jared Kushner avait levé 2 milliards de dollars auprès d’un fonds saoudien, d’après des révélations de presse de l’époque. En octobre dernier, ces liens entre le mari d’Ivanka Trump et l’Arabie saoudite avaient même conduit un sénateur et un représentant démocrates à demander au ministère de la Justice – encore sous la houlette de Joe Biden – l’ouverture d’une enquête, rapportait le magazine américain Forbes.

    C’est le fric qui compte maintenant, on n’est plus en l’an 627

    Brahim
    13 mai 2025 - 12 h 44 min

    On doit abolir à tout jamais du parler la maxime le peuple Algérien est musulman et à la nation Arabe il appartient…..

      Anonyme
      13 mai 2025 - 13 h 31 min

      Oui le peuple algérien n’a aucun lien avec les arabes. Il est certes musulman comme le peuple Iranien ou Malaisien. Et ça s’arrête là.

    Anonyme
    13 mai 2025 - 12 h 03 min

    Sage décision du Président, pourquoi perdre son temps et son argent avec des hypocrites et félon. la ligue arabe n’a jamais résolu un problème arabe qqconque ni proposé des comportements audacieux face aux sionistes et des exclusions des plaventristes soumis aux israeliens!

    Si MOUH
    13 mai 2025 - 11 h 54 min

    En ces temps de trahisons et d’incertitudes Mr. Tebboune a bien fait de ne pas accepter de participer à ce conclave qui ne va aboutir absolument à rien. Je parie que les participants à cette réunions seront d’accord avec tous les ordres que les américano-sionistes ont déjà exigé d’eux. Par conséquent, l’Algérie a montré qu’elle ne participe pas à ce marché de dupes car elle a des principes qu’elle a toujours respectés.
    Par ailleurs, Mr. Tebboune n’est pas obligé de donner les raisons de son absence en Irak. Chacun connaît ses intérêts, ses capacités et ses prérogatives.
    Y aller pour être humilié, avec ce troupeau de moutons, c’est NIET.
    Ces moutons de Panurge n’ont plus jamais relevé la tête depuis la disparition de feu BOUMEDIENE, qui essayait d’élever leur conscience politique et nationale, mais rien à faire, ils se sont presque tous écrasé au pieds du sionisme mondial.
    Ils attendent, sûrement, que Mr. Tebboune vienne les sortir de leur léthargie et leur couardise …. ben la réponse est vite donnée : Débrouillez-vous !!!

    Brahms
    13 mai 2025 - 11 h 38 min

    Ne vous cassez pas la tête Mr Tebboune, inutile de vous fatiguer, il faut garder votre énergie.

    En effet, c’est l’Amérique qui reconstruit l’IRAK après l’avoir détruit. Les milliards sont pour eux.

    Ensuite, Mr Trump va signer pour 600 milliards de dollars de contrats avec les Saoudiens car comme vous le savez, la tirelire d’argent est pleine à craquer, les pélerins vont la remplir avec les voyages à la Mecque.

    La tirelire saoudienne sera donc vidée dans le tiroir caisse de l’Amérique de sorte que les koufards vont profiter de cette manne financière (600 milliards de dollars) remplie par les musulmans.

    Le système fonctionne ainsi et la religion sert juste à contrôler les esprits. Voilà, la réalité du terrain.

    DZ12
    13 mai 2025 - 11 h 10 min

    Cette coquille vide qu’est la ligue arabe ne sert absolument à rien. l’Algérie est le seul État qui a une ligne claire vis à vis des sionistes et autres affidés.
    Notre président a mieux à faire.

    Anonymat
    13 mai 2025 - 10 h 43 min

    Un jour pendant la décennie 1980, à la une et en gros caractères, le journal El Moudjahed titrait « LES ARABES SE SONT REUNIS POUR FIXER LA DATE DE LA REUNION », si mes souvenirs ne me trompes pas, c’est le grand sociologue Arabe Ibn Khaldoun et conseiller de plusieurs Emirs et Khalife à l’époque qui a dit un jour « ETAFAKOU EL 3ARB 3ALA IN LA YATAFIKOU », depuis la création de cette structure, quand est ce qu’elle a résolue un quelconque problème dans la région, c’est un objet aux mains de nos ennemis qui manipule les dirigeants arabes à volonté, pendant la décennie 1970, sans le savoir faire et la compétence du gouvernement algérien, jamais le conflit Irak-Iran n’aurai pris fin, au contraire, le Koweït et l’Arabie Saoudite finançaient le stupide Saddam pour soit disant combattre le Chiisme en Iran, alors que les enjeux étaient ailleurs, affaiblir les potentiels ennemis du sionismes dans la région, les otages de l’ambassade de l’oncle SAM en Iran ont étaient libéré pareil grâce au savoir faire de notre diplomatie, bien entendu c’est une époque où nous avions eu des génies au sommet du pays, à chaque fois que la ligue Arabe se mis de la partie c’est toujours pour brouiller les cartes et noyer de façon optimale le poisson dans l’eau.

    Lyes Oukane
    13 mai 2025 - 10 h 23 min

    Bonjour à toutes et à tous .
     » Ami Tabboune ma troch al Irak  » finalement ce hashtag lancé il y a moins d’un mois par nos jeunes, avec conviction et parfois en pleurs, nous montre que nos enfants ne sont pas si déconnectés de la réalité et des enjeux de ce monde en perpétuelle ébullition . De futurs diplomates en herbe ? en tout cas et sans conteste nos jeunes pousses ont eu le nez fin .

    A L’instant, j’ai fait lire cet article à mon jeune frère, prof de maths /physique . Il m’a dit :  » Addi rissala man jdoudna li chaourou ouladhoum  » . Il m’a scotché ,lui le cartésien assumé !

    Alidiculaire
    13 mai 2025 - 9 h 27 min

    Dans les années 1990 des ingénieurs agronomes travaillaient chez le emirats pour faire pousser du blé sur le sable, je me suis laissé dire par un des leurs : »Nous ne pouvons nier nos origines qui sont aussi juives ».
    La normalisation c’est un euphémisme dire l’aliénation aux sionistes américains qui fait d’eux la banlieu dorée d’Israël. Ce monde est un lieu d’échange, tout se vends et tout s’achète, pour l’Algérie il s’agit de négoce en tenant compte de la tactique du négociateur qui veut vendre ce qui a été déjà vendu.

    Abou Stroff
    13 mai 2025 - 9 h 14 min

    « Pourquoi le président Tebboune se dérangerait-il jusqu’à Bagdad quand ces résolutions essentielles ne sont que chimères ? » conclut A. S.

    rien à ajouter à cette question dont la réponse est évidente.

    en effet, la ligue des dictateurs arabes reposant sur une chimère dénommée « oumma arabia », se peut produire que des chimères. par conséquent, le président Tebboune n’a aucun intérêt à perdre son temps avec des dictateurs « arabes » alliés objectifs et subjectifs des puissances impérialo-sionistes.

    moralité de l’histoire: il n’y en a aucune, à part que je persiste à croire que notre profondeur stratégique est en Afrique et nulle part ailleurs et que nos augustes dirigeants doivent cesser de nous enfumer avec leurs histoires de « fréritude » …………………. arabo-musulmane qui n’est rien d’autre qu’une …………………… chimère.

    wa el fahem yefhem.

    Brahms
    13 mai 2025 - 8 h 54 min

    Notre ancien Ministre des affaires étrangres a été assassiné via un missile avec aucune indemnisation,

    Par conséquent, méfions nous de ces sémites (…) car ça ne vaut rien.

    Pour rappel, Donald Trump est partant pour recevoir un Boeing estimé à 400 millions de dollars de la part du Qatar. Un cadeau qui serait officiellement adressé au ministère de la Défense américain mais qui soulève de nombreuses questions

    Ces arabes savent très bien ce qu’ils font donc nous n’avons pas besoin de perdre notre temps et notre énergie avec eux, le mieux c’est de s’occuper de l’Algérie.

      Anonyme
      13 mai 2025 - 13 h 41 min

      Est-ce que l’Amérique première puissance mondiale ou le président Trump milliardaire de son état ont besoin d’un avion en cadeau ?
      Le monde marche tête en bas.

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