Sournoise manœuvre du Makhzen pour empêcher le sacrifice de l’Aïd en France
Par Mohamed K. – Pour atténuer la frustration des Marocains établis en France, qui verront leurs parents restés au Maroc interdits de sacrifice durant la célébration de l’Aïd qui approche à grands pas, le Makhzen s’est lancé dans une opération clandestine pour justifier sa décision de priver les sujets de Mohammed VI de ce rituel annuel, en avançant des prétextes saugrenus et en se cachant derrière des arguments que les Marocains sont obligés d’avaler sans vraiment les digérer.
C’est dans ce sillage qu’un appel a été lancé en France au nom d’énigmatiques «représentants religieux» anonymes pour annuler le sacrifice de cette fête religieuse chère aux musulmans. L’appel, affiché dans certaines villes de France où est concentrée la communauté musulmane, indique qu’«après réflexion collective et face à de nombreuses difficultés, il a été décidé de boycotter le sacrifice rituel de l’Aïd cette année».
Les auteurs de l’appel anonyme justifient leur démarche par «l’absence d’abattoirs suffisants et adaptés pour garantir un abattage conforme aux normes sanitaires et religieuses», «le durcissement des réglementations, les risques d’amendes et les menaces de poursuites judiciaires pour abattage non autorisé», ainsi que «la hausse excessive des prix des moutons rendant le sacrifice inaccessible pur beaucoup de fidèles». «Cette décision, difficile mais responsable, vise à préserver la dignité du rite, la sécurité de chacun et l’unité de la communauté», appuient-ils, sans convaincre.
«Tout laisse à penser que l’appel anonyme à l’abstention de la célébration de l’Aïd El-Adha en France provient des Marocains pour contrer la communauté algérienne car, au Maroc, le roi a ordonné de ne pas fêter l’Aïd sous prétexte de conserver le cheptel à cause de la sécheresse qui sévit dans ce pays depuis des années», explique une source informée à Paris.
De son côté, le président de l’Association cultuelle des musulmans de la mosquée de la Paix, à Nîmes, a réagi dans un communiqué, dans lequel il dénonce cet appel «non signé» qui «crée une confusion au sein des musulmans en invoquant des motifs fallacieux». Abdallah Zekri appelle les musulmans à «ne pas tenir compte de cet appel qui ne provient pas des autorités religieuses mais d’usurpateurs».
«L’Aïd est une fête religieuse dans le monde musulman, continuons comme par le passé à la célébrer. Ceux qui ont lancé cet avis de boycott ne connaissent rien à la religion musulmane, il s’agit d’imams autoproclamés», alerte le vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM), en rappelant que «la commémoration du sacrifice d’Abraham mêle spiritualité, partage et solidarité».
M. K.
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