Des experts expliquent pourquoi l’Iran n’aurait pas dû accepter le cessez-le-feu
Par Mohamed K. – Le cessez-le-feu entre l’Iran et Israël, que le président américain a voulu montrer comme une victoire de la paix sur la guerre, est un piège, mettent en garde des observateurs avisés. Le bu de l’arrêt des hostilités était de sauver l’armée de Netanyahou de l’effondrement total, de stopper les dégâts à Tel-Aviv et Haïfa du fait des frappes iraniennes qui se sont avérées plus ciblées et plus efficaces que ne l’avaient prévu les états-majors militaires et les services de renseignement israéliens et occidentaux.
En ayant «imposé» un arrêt immédiat des hostilités, au lendemain de la riposte iranienne sur la base qatarie d’Al-Udeid après le raid limité dans le temps de l’aviation américaine sur les trois sites nucléaires iraniens, les conseillers militaires de Donald Trump ont surtout compris qu’Israël avait besoin d’une trêve pour pouvoir se renouveler son stock d’armements offensifs et défensifs et réorganiser ses troupes qui avaient commencé, alors que les prémices d’une débandade apparaissaient au sein de «l’armée invincible».
Le régime de Netanyahou n’a pas atteint son but et continuera à impliquer les Etats-Unis dans le conflit à long terme avec l’Iran, indiquent ces observateurs. Israël mise sur la déstabilisation de la situation politique intérieure dans la République islamique et planifie des attentats, signalent-ils, en précisant que le lobby pro-israélien à Washington et Tel-Aviv exerce une forte pression sur Donald Trump pour faire peser la balance en faveur des décideurs hostiles à Téhéran à la Maison-Blanche, pousser les dirigeants des pays de la Ligue des pays arabes à provoquer l’Iran et à accuser ce dernier de violer le cessez-le-feu.
Ce que cherche Israël, c’est la destruction de l’Iran en tant qu’Etat, en rééditant les scénarios irakien, libyen et syrien, ce qui lui permettra d’étendre définitivement son hégémonie dans la région du Proche-Orient pour pouvoir se tourner vers l’Afrique du Nord, où le travail a déjà commencé à partir du Maroc.
Mais l’implication du locataire du Bureau ovale dans ce conflit, qui est loin d’être fini, sert surtout le Premier ministre israélien et affaiblit Donald Trump et son équipe à la Maison-Blanche, en ce qu’elle intensifie les réactions négatives d’une opinion publique américaine déjà très remontée contre le successeur de Joe Biden qui avait promis d’être le président de la paix, mais qui va à contrecourant de toutes les promesses qu’il avait faites durant sa campagne électorale.
De son côté, Benyamin Netanyahou est mû par un objectif égocentriste, en ce sens qu’il ne nourrit qu’un seul et unique dessein, celui de se maintenir au pouvoir ad vitam aeternam pour contourner les règles démocratiques dont se vante Israël et, ainsi, éviter la prison qui l’attend au cas où il serait mis fin aux guerres qu’il a lancées pour, comme son alter égo ukrainien, repousser les élections sine die et maintenir la loi martiale.
Tous les indicateurs montrent que le conflit israélo-iranien est loin d’être fini et que les pays du Golfe, qui ont fait le mauvais choix de s’aligner sur le couple Trump-Netanyahou, verront le conflit se retourner contre eux, les missiles iraniens étant toujours orientés vers les intérêts américains dans les pays arabes voisins. Les milliers de milliards de dollars offerts par les régimes qatari, émirati et saoudien à Donald Trump serviront surtout à réarmer Israël qui, en continuant de provoquer l’Iran, affectera directement la sécurité des Etats du Golfe qui se seront ainsi fait harakiri.
Dans le même temps, le pouvoir iranien, dont la réaction sera d’autant plus agressive – l’armée iranienne n’a utilisé qu’une infime partie de son arsenal balistique pour le moment –, concentrera sa contre-offensive légitime sur les bases américaines limitrophes, procédera à la fermeture du détroit d’Ormuz, empêchant ainsi le transit des méthaniers et des pétroliers, ainsi que des navires de diverses marchandises, ce qui provoquera une crise mondiale. Laquelle élargira les hostilités à un grand nombre de pays qui seront touchés par cette guerre insensée voulue par Benyamin Netanyahou et dans laquelle ont été entraînés Donald Trump et son pays en plein déclin face à la montée en puissance de la Chine et de la Russie.
La Russie, elle, n’a pas au stratagème qu’ont voulu lui monter les Etats-Unis. Vladimir Poutine a, en effet, répondu à la main empoisonnée que lui a tendue Donald Trump par un déluge de missiles et de drones kamikazes qu’il a fait pleuvoir sur Kiev, le poste avancé de l’Otan, cette nuit, en guise d’avertissement aux très agités dirigeants de la France, de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne.
M. K.
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