L’Algérie sélectionne ses partenaires et avance avec ceux qui viennent sans arrogance
Par Sid-Ali Mokhefi – L’Union européenne n’est plus un bloc. C’est un échafaudage fissuré, secoué de l’intérieur par des tensions multiples que plus personne ne cherche à cacher. Les divisions sont profondes, permanentes, et elles touchent tous les secteurs : la monnaie, la science, l’industrie, la défense, les finances. Sur chacun de ces fronts, les pays européens se livrent une guerre d’intérêts. Le Nord impose l’austérité, le Sud réclame de l’air. L’Est regarde vers l’Amérique, le centre hésite et l’Ouest se cherche.
Rien ne fonctionne ensemble. L’euro est miné par les déséquilibres. Les technologies européennes sont dépendantes. L’union bancaire est incomplète. Le projet industriel est inexistant. Et sur la scène internationale, l’Europe ne parle plus d’une seule voix. C’est un théâtre où chacun joue sa partition, sans chef d’orchestre.
Et la France ? Elle n’est plus audible. Plus suivie. Elle a tout perdu. Elle n’a plus de leadership à Bruxelles. Elle n’est plus écoutée en Afrique. Et elle a brisé, par arrogance et par erreur, sa relation stratégique avec l’Algérie. Paris est isolé. L’Europe ne la soutient plus. L’Algérie non plus. La France, aujourd’hui, n’est plus qu’une silhouette floue dans le brouillard européen.
Et, pendant que le pays s’enfonce, on laisse des figures ternes comme Bruno Retailleau jeter leur venin sur l’Algérie. Un venin sans vision, sans consistance, qui finit par éclabousser ceux qui le produisent. Retailleau est le symbole d’une politique minuscule, fermée, arrogante, qui refuse de voir le monde changer. A force de vouloir dominer, ils se sont éteints. A force de mépriser, ils se sont effacés. La France n’a plus d’impact, plus de direction. Elle s’est perdue dans ses rancunes.
L’Italie, elle, a compris. L’Espagne aussi. Ces deux nations ont vu où se trouvait l’avenir. Elles ont choisi le réel, la coopération, la stabilité. Elles ont tendu la main à l’Algérie, et l’Algérie a répondu.
Avec l’Italie, les liens sont solides : contrats gaziers stratégiques entre Sonatrach et ENI pour jusqu’à 28 milliards de mètres cubes par an via TransMed, projets conjoints sur l’hydrogène vert, développement d’un câble sous-marin de fibre optique reliant Annaba à la Sicile, et mise en place de terminaux logistiques conjoints à Skikda. Il s’agit d’un partenariat énergétique, industriel et numérique à haute valeur stratégique.
Avec l’Espagne, la relation se stabilise autour de Medgaz : 10 milliards de mètres cubes par an sécurisés, coopération sur la transformation des produits halieutiques, développement de corridors logistiques entre Oran et Valence, et ouverture à l’agriculture durable. L’axe méditerranéen retrouve de la cohérence.
Avec le Portugal, les projets avancent dans le domaine des énergies renouvelables, du dessalement, des échanges agricoles (figues, agrumes, dattes, huile d’olive), de la formation universitaire (ingénierie verte), et d’un futur hub logistique à Sines. Le pays s’intègre avec pragmatisme à cette dynamique sud-méditerranéenne.
L’Algérie ne commente pas : elle agit. Elle trace des axes, signe des accords, bâtit des structures. Elle sélectionne ses partenaires et avance avec ceux qui viennent sans arrogance. Ceux qui comprennent que la Méditerranée change, que l’Afrique bouge, que les rapports de force se renversent. L’Italie est déjà dans le bon sens. L’Espagne suit. Le Portugal s’installe. La France, elle, regarde passer l’histoire.
Le message est limpide : le monde avance. L’Algérie aussi. Ceux qui veulent compter demain devront savoir travailler, écouter et construire. Les autres se dissoudront dans le silence.
S.-A. M.
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