Réponse floue de National Geographic sur l’usage de la fausse carte marocaine
Par Mohamed K. – La réponse de National Geographic à des militants et des journalistes qui reprochaient à sa direction d’utiliser la fausse carte expansionniste du Maroc, incluant les territoires du Sahara Occidental, est pour le moins tirée par les cheveux. Elle met à nu une certaine gêne de ceux qui, au sein de ce magazine mondialement réputé, ont pris sur eux de rallier le camp des contrevenants au droit international, soit par intérêt, soit sous pression.
«Nous comprenons les divergences de vues sur la représentation des territoires contestés, notamment dans une région aussi complexe et politiquement sensible que le Sahara Occidental. Nous souhaitons vous expliquer les raisons qui nous ont conduits à choisir de présenter ce territoire comme faisant partie du royaume du Maroc, conformément aux meilleures pratiques cartographiques et à la législation espagnole en vigueur», lit-on dans la réponse de National Geographic.
«Tout d’abord, nous tenons à souligner que la représentation cartographique est une tâche complexe, surtout lorsqu’elle concerne des territoires dont la souveraineté est contestée. Les cartes géographiques ne sont pas de simples représentations graphiques ; elles doivent respecter certains critères qui guident leur objectivité, leur neutralité et leur conformité au cadre juridique du pays où elles sont créées», explique la direction du magazine, dont on sent l’effort difficile fourni pour trouver une justification à cette entorse au droit.
«D’un point de vue cartographique, le principe fondamental qui nous guide est la fiabilité juridique des frontières reconnues par les autorités nationales et internationales. En ce sens, la politique étrangère de l’Espagne s’aligne sur les résolutions des Nations unies et de l’Union européenne, qui, de manière générale, n’ont pas reconnu la pleine souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental, mais ont maintenu leur position en faveur d’une solution négociée fondée sur l’autodétermination du peuple sahraoui», se justifie National Geographic, en tentant de noyer le poisson.
«Le Sahara Occidental n’est pas reconnu comme un territoire indépendant, mais comme un territoire contesté, sans définition politique claire. Notre décision de représenter le Sahara Occidental comme faisant partie du Maroc repose sur l’alignement des directives officielles du gouvernement espagnol et des pratiques cartographiques internationales, qui adoptent une approche neutre de la représentation des territoires contestés jusqu’à ce qu’une résolution politique définitive soit trouvée», s’enlise la direction du magazine, qui dévoile ainsi, involontairement, l’absence de neutralité dans sa ligne éditoriale, contrairement à ce qu’elle veut démontrer.
«Nous reconnaissons cependant que la cartographie des territoires contestés implique toujours une interprétation des circonstances politiques et juridiques, et qu’il n’existe pas de méthode parfaite pour les représenter sans susciter de controverse. A cet égard, nous sommes pleinement conscients de l’existence de multiples perspectives sur la question, tant en ce qui concerne l’autodétermination du peuple sahraoui que les revendications territoriales du Maroc», essaye encore d’argumenter le magazine, en voulant montrer qu’il fait preuve d’impartialité, alors qu’il prend le contrepied de celle-ci.
«Nous tenons à réitérer que notre intention n’est pas d’ignorer ni de négliger les droits et les aspirations du peuple sahraoui. Nous cherchons plutôt à offrir une représentation respectueuse des lois et des politiques de notre pays, ainsi que des meilleures pratiques cartographiques de National Geographic, qui devraient guider nos décisions sur ces questions complexes», se contredit toujours le magazine, en jouant sur les mots pour dire la chose et son contraire, sans avoir convaincu ceux qui lui ont fait le reproche de ne pas jouer franc jeu dans un dossier aussi sensible.
M. K.
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