Crimes à Gaza : ce médecin humaniste qui a fait pleurer les puissants dirigeants
Par Mohamed K. – «Je suis médecin. Je reviens de Gaza et je suis l’une des rares personnes à pouvoir témoigner des horreurs qui s’y déroulent», écrit le Dr Graeme Groom, dans un message posté sur une plateforme dédiée aux pétitions internationales. «J’ai travaillé dans des hôpitaux bombardés et affamés. J’ai assisté à des scènes d’horreur que personne ne devrait jamais vivre. Ces souffrances, je les ai ressenties viscéralement. Des bébés squelettiques et des enfants aux membres arrachés. Des mères trop faibles pour nourrir leurs nouveau-nés. Des infirmières et des chirurgiens qui s’écroulent de faim», témoigne-t-il.
«En tant que médecins, nous faisons le serment de protéger nos patients. Et ce serment ne signifie pas seulement soigner dans l’urgence. J’ai pu rencontrer des décideurs politiques face à face et témoigner de ce que j’ai vu. Pour les forcer à regarder la réalité d’un génocide. Pour leur faire comprendre les conséquences de leur inaction. Certains dirigeants se sont effondrés. D’autres ont fondu en larmes. Je les ai entendus admettre qu’ils ne savaient pas que la situation était si dramatique. Et j’ai senti le vent tourner quand ils ont compris que tous ces enfants affamés, qui meurent seuls sous les bombes, auraient pu être les leurs», raconte ce chirurgien britannique.
«Certains pays annoncent enfin des sanctions ou la suspension des livraisons d’armes. Mais ce n’est qu’une goutte d’eau ; ce qu’il nous faut, c’est un raz-de-marée», ajoute-t-il, en appelant le plus grand nombre à le soutenir et à se mobiliser pour que «davantage de médecins puissent rencontrer autant de présidents et de ministres que possible». «Ils ont le pouvoir d’arrêter ce génocide et de faire en sorte que l’aide humanitaire franchisse la frontière», explique le Dr Groom.
«Nous ne pouvons pas livrer cette aide humanitaire nous-mêmes à cause du blocus d’Israël, mais nous pouvons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que nos dirigeants interviennent», appuie-t-il, en confessant qu’à chaque fois qu’il pense à tous les enfants de Gaza qu’il a tenus dans ses bras avant de les voir mourir, il «sent le feu brûler» en lui. «Je vous promets une chose : je ne baisserai pas les bras», assure-t-il à toutes ces victimes du génocide commis par les hordes sauvages israéliennes. «Ce génocide s’arrêtera un jour. La seule chose qui compte, c’est de savoir combien d’enfants devront encore mourir d’ici là», s’inquiète l’humaniste, qui appelle à «financer des délégations de médecins qui iront à la rencontre des responsables politiques dans toute l’Europe et au-delà», et à «soutenir les manifestations citoyennes et l’envoi de flottilles, du cœur de Berlin aux docks de Marseille, pour mettre fin aux livraisons d’armes à Israël».
Le Dr Groom veut également que soient organisées «des actions médiatiques spectaculaires devant les Parlements et lors des sommets internationaux pour pousser les responsables politiques à reconnaître le génocide en cours et leur montrer qu’ils peuvent l’arrêter». «C’est le scénario du pire qui se déroule sous nos yeux. Mais, ensemble, nous pouvons le réécrire», conclut-il, optimiste, dans son appel qu’il a intitulé «Pour les enfants de Gaza, pour l’espoir».
M. K.
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