Ce que les Européens payent et imposent au Niger pour stopper les migrants

G5 Sahel
J.-C. Juncker, président de la Commission de l’UE, et le président nigérien Issoufou Mahamadou. D. R.

Pour combattre l’immigration illégale, l’Union européenne verse une aide financière importante au Niger, pays de transit.

Le pays est même généreusement rétribué. Plus de 90 % des migrants ouest-africains passent par le Niger pour tenter de rejoindre l’Europe. Les migrants espèrent ensuite atteindre la Libye voisine, et à partir de là se lancer dans la périlleuse traversée de la Méditerranée.

Le New York Times rapporte qu’en août dernier, Bruxelles a versé une aide de 21 millions d’euros à Niamey pour soutenir sa lutte contre l’émigration clandestine vers l’Europe et pour sa «sécurité intérieure». L’UE, ajoute la même source, avait également annoncé fin 2017 qu’elle verserait au pays 1 milliard d’euros au titre de l’aide au développement jusqu’en 2020 inclus. De leur côté, l’Allemagne, la France et l’Italie fournissent également de l’aide.

Ces mesures, poursuit la quotidien américain, «s’inscrivent dans une stratégie bien plus générale de l’UE, qui comprend le versement de milliards d’euros à la Turquie pour limiter l’arrivée de migrants». Le New York Times signale que, de son côté, l’Italie a été accusée de payer des milices en Libye pour contenir les migrants. Mais ce n’est pas tout. Au Niger, révèle le journal américain, «certains chefs militaires reprochent amèrement à la France de financer un ancien dirigeant rebelle [pour lutter contre les migrants] alors qu’il reste une menace, faisant passer la lutte contre l’immigration clandestine avant les intérêts du Niger en matière de sécurité».

A ce propos, la publication américaine insiste sur l’idée que même si «même si Al-Qaïda et Daech sont l’une et l’autre implantées dans la région, les forces gouvernementales nigériennes n’ont pas pour mission de combattre le djihadisme : elles traquent les passeurs de migrants clandestins, qui sévissent dans ce paysage hostile, où l’on peut traverser des centaines de kilomètres de dunes avant de voir des arbres isolés».

S. S.

Comment (2)

    Anonyme
    30 janvier 2019 - 9 h 16 min

    Il y a au Niger,au Mali des forces speciales composees de milliers de soldats et agents speciaux de trois nations les USA,la France et l Allemagne….qui peuvent normalement venir a bout de quelques centaines de terroristes et gerer le flux des immigrations illegales….mais que nenni….ils sont la pour leurs interets….On les a vus des annees durant avec leurs armadas composees de bateaux de guerre et helicopteres au large de la Somalie…en spectateurs des kidnapping et des paiements de rancons aux pirates Somaliens ….et organiser le trafic des armes pour enfoncer la Somalie dans le chaos total avec l organisation des extremistes de Chebab….Ces nations criminelles ne bougent que pour leurs propres interets ….qui leur dictent de semer la haine et la destabilisation parmi les peuples….et cela n a pas l air de s arreter…….de l Afghanistan jusqu au Niger en passant par le Soudan

    Anonyme
    30 janvier 2019 - 1 h 28 min

    Que du pipeau et de la poudre aux Yeux…! 21 millions d’euros? Ils se foutent de leur gueule…! La France est au Niger pour assurer son uranium; « En France, une ampoule sur trois est éclairée grâce à l’uranium nigérien. Au Niger, près de 90% de la population n’a pas accès à l’électricité.! » Donc c’est Areva qui fait la loi au Niger…..d’où la crise migratoire!
    « En 2010, les deux filiales d’Areva avaient extrait un total de 114 346 tonnes d’uranium au Niger, représentant une valeur d’exportation de 2 300 milliards de francs CFA (plus de 3,5 milliards d’euros). Sur cette somme, le Niger n’aurait touché que 300 milliards de Francs CFA (environ 459 millions d’euros), soit 13% de cette valeur exportée. »

    « La question de l’extraction de l’uranium est une épine dans le pied du lobby nucléaire, épine que nous comptons bien enfoncer le plus profondément possible. La question du partage des richesses se pose de façon criante au Niger : « Dans cette zone, les populations ne sont que des victimes, exclues des bénéfices des richesses exploitées », a estimé Rhissa Feltou, conseiller municipal d’Agadez, lors d’une conférence à l’Assemblée nationale française. Après quarante ans d’exploitation de l’uranium par Areva, payé à un prix très inférieur à celui du cours mondial, les Nigériens sont toujours aussi pauvres. Le pays est parmi les plus pauvres du monde, alors qu’Areva distribue ses milliards d’euros de profit à ses actionnaires.
    Payer quarante ans l’uranium à un prix nettement inférieur au prix du marché est un vol manifeste, même selon les critères capitalistes. Areva – et donc l’État français qui en est l’actionnaire majoritaire – a véritablement spolié le peuple nigérien. »

    Les trois milliards d’euros qu’Areva compte investir pour éventrer le Niger et souiller ses nappes phréatiques pourraient, par exemple, servir à lancer une véritable industrie de production de panneaux solaires, laquelle permettrait de concilier développement économique, environnement et accès à l’énergie. À titre d’exemple, le projet alternatif à l’EPR en France, présenté par le réseau Sortir du nucléaire, montrait qu’avec un somme à peu près équivalente (un peu plus de trois milliards d’euros), il était possible de créer plus de dix mille emplois pérennes, soit six fois plus que ce qui est prévu par Areva2.

    Il s’agit donc de la sauvegarde d’un peuple dont les fragiles conditions de survie sont mises en péril par Areva, symbole du pillage impérialiste à la française. Imposons l’arrêt de ce pillage, en commençant par exiger le paiement de l’uranium à un prix correspondant au prix du cours mondial et en demandant la création d’un fonds de dédommagement des préjudices causés. Il faut, de plus et surtout, s’opposer à ce qu’Areva commence un nouveau projet avant d’avoir réparé les immenses dégâts qu’elle a créés, notamment dans la région d’Arlit (lire encadré). La LCR engage toute son énergie, dans le collectif « Areva ne fera pas la loi au Niger », pour que le peuple nigérien, en particulier les Touaregs du nord du Niger, ait un autre avenir que l’horizon radioactif qu’Areva lui prépare.

    « Depuis près de quarante ans, Areva, via deux filiales, exploite, près d’Arlit, à 150 kilomètres d’Agadez, une gigantesque mine à ciel ouvert. Au fur et à mesure que les mines d’uranium en France ont été fermées, le chantier d’Arlit a grossi. Les poussières radioactives, issues des montagnes de résidus, plongent la ville dans une atmosphère suffocante, provoquant la contamination des eaux et la destruction de la faune et de la flore à des dizaines de kilomètres autour des mines. Des ferrailles contaminées sont abandonnées. En 2003, la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), lors d’une mission au Niger, et malgré la confiscation de son matériel, a pu observer une contamination radioactive généralisée dans l’air et l’eau, ainsi que sur les ferrailles récupérées par les habitants1. L’épuisement d’une des deux grandes nappes phréatique de la région, à hauteur de 70 %, est également préoccupant. À moyen terme, son irréversibilité est prévisible, ce qui rendra la vie purement et simplement impossible dans cette région. Il y a, de plus, de nombreuses pollutions annexes, essentiellement dues aux activités périphériques comme celles des carrières de charbon et des centrales thermiques. L’hôpital qui effectue les diagnostics étant géré par Areva, il n’y a aucun moyen de connaître réellement l’impact sur la santé des populations et des travailleurs. Mais le pire est à craindre.  »

    Et on se demande pourquoi il y a des migrants? Hé bien il faut les acheminer vers la France, puisqu’elle est responsable de leur malheur!

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