Casser du sucre sur le dos des généraux : le défi insensé
Une contribution d’Aziz Ghedia – Un de mes amis sur Facebook vient de me lancer un défi quelque peu étrange : écrire des articles au vitriol, dans un des quotidiens de mon choix, dans lesquels des généraux algériens ou du moins l’un d’eux serait(ent) voués aux gémonies, entraîné(s) dans la boue, désigné(s) à la vindicte populaire, etc., et ce parce que, de son point de vue, tout le drame de l’Algérie (si drame il y a) ne pourrait être expliqué que par la mainmise de ces généraux sur les richesses de l’Algérie. Selon lui, ces généraux ne sont rien d’autre que des «maffiosi» qui auraient détourné le «pouvoir» à leur profit et au profit de leur progéniture.
Mon ami, qui vit en France depuis de longues années et qui, pour des raisons qui lui sont personnelles, ne peut rentrer au pays qui l’a vu naitre, souffre incontestablement de «nostalgie débordante». Pour cela, il mérite bien notre compassion. Il me rappelle d’ailleurs l’artiste Enrico Macias qui, depuis de nombreuses années, fait des pieds et des mains pour revoir une dernière fois la ville de son enfance, Constantine, et ses fameux ponts suspendus, le quartier Saint-Jean et les ruelles très étroites de la Casbah où l’on peut déguster un «berrag âynou» (mets à base de tête de mouton) tout en observant le dynamisme, la vitalité, de la ville.
Ma réponse, via ma page Facebook, ne s’est pas fait attendre. Il fallait bien que je réponde au défi. Mais je n’avais aucune raison de casser du sucre sur le dos de nos généraux. J’ai dit alors, en substance, que, vu la situation géopolitique actuelle du monde, notre armée doit être préservée autant que possible. Elle est la colonne vertébrale du pays. Aucun pays au monde d’ailleurs ne peut se passer de son armée.
Il est vrai que pendant le Hirak, on entendait souvent un slogan visant directement l’ANP «daoula madania machi âskaria», slogan imaginé probablement par des officines étrangères, les ennemis de l’Algérie, mais la plupart des membres du Hirak, mus par des sentiments patriotiques, avaient vite compris le jeu et se sont éloignés de ceux qui criaient à se couper le souffle ce slogan hostile.
Que le véritable pouvoir soit incarné par les civils ou les militaires, de nos jours, cela n’a pas d’importance. L’essentiel est que le pays avance dans tous les domaines. L’essentiel est que l’économie, pas seulement grâce à la manne pétrolière mais grâce aussi à d’autres secteurs, se porte bien. Et, apparemment, actuellement, celle-ci se porte bien. Je n’ai pas cherché les chiffres, tel que le PIB, par exemple, pour corroborer mes dires, mon article ne portant pas sur l’économie du pays, mais, de prime abord, de visu, de par mes discussions avec pas mal de personnes de la société civile, ce que je viens de dire ne peut être tenu comme étant tiré par les cheveux ; c’est une réalité. Une dernière réflexion à mon ami.
Ne vous inquiétez pas de ce qui pourrait advenir à l’Algérie. Son peuple est assez mûr, politiquement cela s’entend, et pourra se défendre contre toutes les forces qui lui sont hostiles. La diplomatie algérienne essaie de s’adapter à la nouvelle donne géopolitique, ni plus ni moins. L’Algérie ne sera le vassal de personne. D’aucun pays. Ceux qui voient les choses ainsi, une dynamique de vassalisation de l’Algérie à la Russie, pour une simple phrase prononcée par le président algérien lors de sa dernière visite à ce pays, font probablement partie de la cinquième colonne ou alors ils sont nuls sur le plan géopolitique.
A bon entendeur, salut !
A. G.
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